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Human Rights Watch accuse Damas d'entraver l'entrée d'aides

L'ONU proroge d'un an le mandat des enquêteurs sur les crimes en Syrie

Les résidents de Yarmouk, un camp de réfugiés palestiniens assiégé par les forces du régime à Damas, sont en manque criant d'aide humanitaire. AFP/RAMI AL-SAYED

Le régime syrien entrave l'entrée d'aides destinées aux civils à travers le pays, en violation d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, a dénoncé vendredi l'ONG Human Rights Watch.

 

En refusant l'entrée d'aides à travers les postes-frontières tenus par les rebelles, le gouvernement syrien "empêche les livraisons d'aides à des centaines de milliers de gens désespérés", a indiqué HRW dans un communiqué. "Les organisations de l'ONU ne peuvent pas traverser la frontière syrienne sans autorisation officielle du gouvernement syrien, même si ce dernier ne contrôle pas ces postes", a expliqué l'AFP Nadim Houry, directeur adjoint du HRW pour la région du Moyen-Orient. "Or le gouvernement syrien n'accorde pas cette autorisation", a-t-il souligné.

 

En février, le Conseil de sécurité de l'ONU avait appelé tous les belligérants à permettre l'entrée d'aide aux civils à travers les frontières terrestres. Depuis, le gouvernement a autorisé l'entrée de l'aide mais uniquement à travers celui de Qamichli, dans le nord-est du pays, le seul poste-frontière avec la Turquie encore son contrôle. Les huit autres postes-frontières avec la Turquie sont aux mains des jihadistes ou des rebelles, qui ont pris récemment celui de Kassab, dans l'ouest.

 

"Le refus arbitraire de la Syrie d'accepter l'usage des postes-frontières contrôlés par l'opposition condamne des centaines de milliers de Syrie à la privation et aux maladies", a ajouté Nadim Houry.

 

L'ONG a également accusé des groupes "extrémistes" de bloquer l'accès à l'aide. Ces groupes refusent par exemple de donner des garanties. Des combattants "extrémistes" ont aussi récemment battu un volontaire du Croissant rouge syrien dans la province d'Alep (nord).

HRW a appelé le Conseil de sécurité, qui doit présenter vendredi un rapport sur ce dossier selon l'ONG, à prendre des mesures punitives contre le gouvernement syrien pour violation de la résolution sur l'accès à l'aide.

 

(Lire aussi : Un important chef rebelle tué dans le Qalamoun syrien)

 

Droits de l'Homme

La question de l'aide humanitaire est au centre d'une résolution adoptée vendredi par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, qui proroge d'un an le mandat de la commission d'enquête sur les violations des droits de l'Homme en Syrie.

La résolution, proposée par l'Arabie Saoudite et le Royaume-Uni, a été adoptée avec 32 voix pour, 4 contre (dont la Russie et la Chine) et 11 abstentions. La Syrie, qui n'est pas membre du Conseil, a vivement critiqué le texte.

En plus de demander l'extension du mandat de la commission, "la résolution attire l'attention sur la situation humanitaire désespérée" en Syrie, a déclaré la représentante américaine, Paula Schriefer. La résolution condamne ainsi "le déni délibéré d'aide humanitaire aux civils, quels qu'en soient les auteurs, tout en notant en particulier les responsabilités du gouvernement en la matière, et déplore la détérioration de la situation humanitaire". Elle demande "à tous les groupes" présents en Syrie "de s'abstenir d'actes de représailles et de violences, et exprime "sa profonde préoccupation face à la propagation de l'extrémisme et de groupes extrémistes".

 

Par ailleurs, le texte "condamne fermement les violations persistantes, généralisées, systématiques et flagrantes des droits de l'Homme et toutes les violations du droit international humanitaire commises par les autorités syriennes et les milices affiliés".

 

Mise en place par l'ONU en septembre 2011, la commission a pour charge d'enquêter sur les crimes de guerre et dans certains cas de crimes contre l'humanité commis dans le cadre du conflit syrien qui dure depuis plus de trois ans et a fait plus de 146.000 morts. Elle est présidée par l'expert brésilien Paulo Pinheiro et compte parmi ses membres l'ancienne procureur internationale Carla del Ponte.

 

Faute d'être autorisée par le gouvernement à se rendre en Syrie, elle s'appuie sur des témoignages, des photos satellite, des documents visuels, des informations recueillies auprès de diverses organisations.

Elle a élaboré, pour l'instant, 4 listes, conservées et non publiées par l'ONU, de noms de responsables, d'entités et groupes armés soupçonnés d'avoir commis des crimes de guerre et crimes contre l'humanité, pour un éventuel renvoi en justice.

La commission d'enquête a demandé à plusieurs reprises la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) par le Conseil de sécurité (seul habilité à le faire) mais ce dernier reste paralysé sur ce sujet du fait de l'opposition des Russes et des Chinois.

La commission a accusé à plusieurs reprises le régime de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, et les groupes armées non étatiques de crimes de guerre.

 

En mars, la commission a dénoncé, entre autre, le recours aux sièges des villes et à la famine comme méthode de guerre par le gouvernement et des groupes d'opposition, et a accusé des groupes armés de l'opposition, en particulier les jihadistes de Daech, (Emirat islamique d'Irak et du Levant, EIIL, de "crimes contre l'humanité" à Raqqa avec la détention en grand nombre de civils soumis à la torture. Elle a également accusé les combattants de l'EIIL d'avoir commis, en janvier, des "exécutions de masse"

 

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Le régime syrien entrave l'entrée d'aides destinées aux civils à travers le pays, en violation d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, a dénoncé vendredi l'ONG Human Rights Watch.
 
En refusant l'entrée d'aides à travers les postes-frontières tenus par les rebelles, le gouvernement syrien "empêche les livraisons d'aides à des centaines de milliers de gens...

commentaires (3)

TRÈS BIEN DIT... MAIS ILS ONT DES YEUX CYCLOPIENS ! L'UN REGARDE ET CRITIQUE... L'AUTRE EST CREVÉ !

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 33, le 30 mars 2014

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Commentaires (3)

  • TRÈS BIEN DIT... MAIS ILS ONT DES YEUX CYCLOPIENS ! L'UN REGARDE ET CRITIQUE... L'AUTRE EST CREVÉ !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 33, le 30 mars 2014

  • Ils commençaient à nous manquer les Watcheurs humains! Et abdel rahman-là le londonien, le compteur officiel des de macchabés en Syrie pour le compte des occidentaux (sourtout afp qui distribue par la suite), on nous le ressert quand? Ce gars, il a la faculté ( peut-etre meme la magie) de transformer un terroriste gringalet saoudique en héro national, un sorte de tché guevara Syrien, grand demandeur de démocratie et de libertés.. comme dans son pays, celèbre pour ces choses-là.. car Là-bas le petrole est un accessoir, n'est-ce pas obama, hollande etc?

    Ali Farhat

    01 h 47, le 29 mars 2014

  • Avec la propagation de l'extrémisme et de groupes extrémistes inutile de se plaindre encore des droits de l'Homme

    Sabbagha Antoine

    19 h 35, le 28 mars 2014

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