Dans une intervention très suivie, au nom du bloc du Futur, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora a annoncé que son bloc accordera sa confiance au gouvernement de Tammam Salam, parce qu'il considère qu'il constitue une « chance rare qu'il faut saisir et dont il faut profiter pour permettre au Liban de sortir de cette crise ».
Siniora commence par saluer le retour à la vie démocratique au Parlement, ajoutant que le ton élevé n'est au fond que l'expression de la vie démocratique.
Tout en relevant le fait que ce gouvernement n'a pas beaucoup de temps avant l'échéance présidentielle, M. Siniora a ajouté que le cabinet constitue « une chance rare, d'autant qu'autour de nous le monde et la région connaissent des changements profonds, politiquement, économiquement, financièrement et militairement ». « Le climat international annonce un retour à la guerre froide, a-t-il relevé. La région continue de subir l'arrogance et l'agressivité israéliennes, sans parler de ce que vivent les pays du printemps arabe, jusqu'à la crise syrienne et l'intervention du Hezbollah dans la guerre qui oppose le régime à son peuple et qui a des conséquences négatives sur le Liban... C'est pourquoi la formation d'un nouveau gouvernement est à la fois un défi et une chance... Je penche à croire qu'en formant ce gouvernement, nous avons fait preuve d'un sens des responsabilités en revenant aux règles de partenariat qui commandent notre patrie et à en redonnant son prestige à l'État et à ses institutions... »
M. Siniora a déclaré encore que le courant du Futur compte coopérer pour permettre au gouvernement de réussir dans sa mission, sans s'arrêter aux surenchères médiatiques. « Nous avons participé à ce gouvernement, a-t-il dit, en dépit des divergences profondes, parce que nous croyons à la coexistence entre toutes les composantes de notre société. »
Selon M. Siniora, les défis sont immenses et les problèmes très nombreux, d'autant que les moyens pour les traiter sont limités. « Il faut donc savoir que ce gouvernement ne peut pas faire face seul à toutes ces difficultés, a-t-il souligné. Nous devons l'appuyer et faire des concessions réciproques. Il faut donc consentir des sacrifices et redonner leur autorité et leur crédibilité aux institutions, à commencer par l'échéance présidentielle, pour arriver ensuite à l'adoption d'une nouvelle loi électorale. Mais nous tenons à affirmer notre opposition à l'intervention du Hezbollah en Syrie. Ce combat n'est pas celui des jeunes Libanais. Je l'invite donc à retirer ses troupes de Syrie, aujourd'hui avant demain... »
M. Siniora a appelé aussi à appuyer l'armée, précisant que « nous sommes sûrs que l'armée veut rétablir l'ordre et exécuter des mesures justes dans toutes les régions libanaises sans distinction ». Enfin, il a souligné que « la violence illégale entraîne une riposte similaire, et c'est ce qui se passe aujourd'hui... ».
commentaires (0)
Commenter