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À La Une - Liban

Cinq morts en 24 heures dans une énième flambée de violences à Tripoli

De la fumée s'élève d'un quartier touché par une grenade tirée de Jabal Mohsen, à Tripoli (Liban-Nord) le 14 mars 2014. AFP /IBRAHIM CHALHOUB

Cinq personnes ont été tuées ces dernières 24 heures dans une énième flambée de violences confessionnelles à Tripoli, la capitale du nord du Liban minée par les tensions liées au conflit syrien, a indiqué vendredi un responsable.

Ces heurts, qui ont également fait 46 blessés, ont éclaté jeudi entre le quartier alaouite de Jabal Mohsen et celui sunnite de Bab al-Tebbané, deux secteurs populaires et rivaux, le premier appuyant le régime syrien de Bachar el-Assad et le second la rébellion. Des échanges de tirs intermittents avaient lieu vendredi dans le secteur où sévissent les francs-tireurs. Jeudi, les belligérants s'affrontaient à la roquette et à l'arme automatique.

 

Jeudi, une fillette de 10 ans et un jeune homme ont été tués, alors qu'une femme a succombé à ses blessures et un jeune homme a été tué par des francs-tireurs vendredi, selon le responsable de la sécurité. L'armée libanaise a arrêté "cinq hommes armés", a-t-il ajouté.

 

L'incident qui a mis le feu aux poudres a été l'assassinat, jeudi en plein jour, devant le sérail de Tripoli, d'un homme, par deux motards. Walid Barhoum a été abattu de plusieurs balles tirées à bout portant. L'incident a même été filmé par une caméra de surveillance. Les tueurs, identifiés par une télévision par leurs noms de famille, Osman et Mikati, sont de toute évidence connus de la population. Le grand tort de la victime était d'être marié à une femme alaouite et d'habiter Jabal Mohsen. Sa dépouille mortelle a été transférée à l'hôpital Mazloum, où les médecins n'ont pu que constater le décès.

 

Vendredi, le député du courant du Futur, Mohammad Kabbara, a rejeté toutes les tentatives de semer le chaos à Tripoli, à l'issue d'une réunion des notables de la grande ville du Liban-Nord. "Cette nouvelle vague de violences est liée à un ensemble de pressions exercées sur les Libanais pour qu'ils acceptent une déclaration ministérielle taillée à la mesure d'une résistance présumée qui voudrait monopoliser l'Etat, la nation, l'armée et le peuple", a déclaré M. Kabbara dans un communiqué.

"Nous refusons que Tripoli soit transformée en caisse de résonance. Et il n'y aura aucune couverture politique pour quiconque. Nous demandons à l'Etat d'arrêter ceux qui sont impliqués dans les violences", a-t-il ajouté.

 

Jeudi soir, le Conseil des ministre, réuni à Baabda sous la présidence de Michel Sleiman, s'est penché sur la question, sans parvenir à surmonter l'obstacle majeur sur lequel avait déjà buté la commission de rédaction de la déclaration ministérielle, à savoir la place de la résistance au sein des institutions, sachant que le Hezbollah réclame pour elle une totale liberté d'action, qu'il clame comme un "droit du peuple", tandis que le 14 Mars ne conçoit pas que l'État, symbole de la volonté collective, cède à une entité quelconque une part de sa souveraineté.

 

Des violences meurtrières opposent régulièrement Jabal Mohsen et Bab el-Tebbaneh. Pour tenter de séparer les belligérants, l'armée s'est déployée rue de Syrie, qui fait office de ligne de démarcation entre les deux camps.

 

Le Liban est profondément divisé sur le conflit syrien, qui a exacerbé les tensions communautaires entre sunnites, emmenés par l'ex-Premier ministre Saad Hariri, et chiites, conduits par le puissant parti chiite Hezbollah. Cette division a empiré avec l'implication du Hezbollah dans les combats au côté du régime contre la rébellion en majorité sunnite.

Les bastions de ce mouvement ont été visés par plusieurs attentats sanglants à la voiture piégée et par des tirs de roquettes, revendiqués par différents groupes jihadistes sunnites.

 

 

Cinq personnes ont été tuées ces dernières 24 heures dans une énième flambée de violences confessionnelles à Tripoli, la capitale du nord du Liban minée par les tensions liées au conflit syrien, a indiqué vendredi un responsable.
Ces heurts, qui ont également fait 46 blessés, ont éclaté jeudi entre le quartier alaouite de Jabal Mohsen et celui sunnite de Bab...

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