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Moyen Orient et Monde - Ukraine

La Crimée de plus en plus sous contrôle russe

Les observateurs de l'OSCE échouent à entrer dans la péninsule pour la troisième fois ; des heurts ponctuent les manifestations à travers le pays.

Des milliers de personnes se sont rassemblées hier dans plusieurs grandes villes ukrainiennes, dans le cadre de manifestations rivales, alors qu’un référendum sur le rattachement de la Crimée à la Russie doit avoir lieu le 16 mars. Sergey Bobok/AFP

Les forces russes ont encore renforcé leur emprise hier en Crimée, principalement russophone. À la suite de l'éviction de l'ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch le 22 février, soldats russes et miliciens pro-Kremlin ont pris le contrôle de la péninsule, peuplée majoritairement de russophones. Dans la nuit de samedi à dimanche, les troupes russes ont cerné un nouveau poste ukrainien dans l'ouest de la Crimée, bloquant une trentaine de gardes-frontières à l'intérieur. Un porte-parole des gardes-frontières a précisé que l'armée russe avait encerclé la base de Tchernomorskoïe vers 06h00 du matin (04h00 GMT). Il a ajouté que la Russie contrôlait désormais onze postes-frontières de la République autonome de Crimée.


De plus, un contingent d'hommes en armes prorusses, dont les uniformes ne portent aucun insigne, a pris position hier autour d'un aérodrome militaire ukrainien de Crimée, non loin de la localité de Saki, a déclaré à Kiev un porte-parole du ministère ukrainien de la Défense. Selon ce dernier, les quelque 80 hommes en uniformes ont bloqué l'entrée de l'aérodrome et ont installé des nids de mitrailleuses le long de la piste aérienne.


De ce fait, les 54 observateurs internationaux dépêchés par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n'ont toujours pas réussi à entrer dans la péninsule de Crimée malgré trois tentatives. Le convoi de ces observateurs, civils et militaires non armés, ont dû rebrousser chemin samedi à l'approche du poste de contrôle d'Armiansk sur un des deux axes routiers permettant d'entrer en Crimée. Des hommes armés en treillis ont pointé leurs armes vers le convoi puis ont tiré en l'air trois fois.

 

Manifestations tendues
Pendant ce temps, les manifestations prorusses et pro-ukrainiennes dans plusieurs grandes villes se sont soldées par des heurts, sans que toutefois des victimes aient été à déplorer. À Sébastopol, près de la statue du grand poète ukrainien Taras Chevtchenko, né il y a juste 200 ans, des partisans du gouvernement de Kiev ont été attaqués hier par des militants prorusses et des cosaques. La police a dû intervenir pour séparer les deux groupes.
Des rassemblements rivaux ont également eu lieu à Simféropol, la capitale régionale. Environ 300 partisans des nouvelles autorités de Kiev ont agité des drapeaux aux couleurs de l'Ukraine, le bleu et le jaune. Ils ont entonné l'hymne national ukrainien, sous les bénédictions d'un prêtre orthodoxe. Plus loin, 2 000 manifestants prorusses ont applaudi de vieux chants de l'époque soviétique. « Nous avons toujours été russes, pas ukrainiens. Nous sommes avec (le président russe Vladimir) Poutine », déclarait Alexandre Liganov, un chômeur de 25 ans.


À Donetsk, fief russophone de l'est de l'Ukraine, près de 10 000 manifestants prorusses se sont rassemblés hier, signant une nouvelle démonstration de force et contraignant le leader proeuropéen Vitali Klitschko à annuler un meeting. Les partisans d'un rattachement à Moscou du Donbass, bassin minier et industriel dont Donetsk est la capitale, ont afflué à partir de la mi-journée sur la place Lénine, où ils avaient déjà réuni la veille environ 2 000 personnes. « Russie ! », « Donetsk, ville russe », « Poutine président », a scandé la foule, qui brandissait des drapeaux russes et du Parti communiste et a observé une minute de silence en l'honneur des policiers tués à Kiev lors d'affrontements avec des manifestants proeuropéens. « Nous ne voulons entrer ni dans l'OTAN ni dans l'Union européenne, nous ne soutenons pas le gouvernement à Kiev : personne ne les a élus, ils se sont désignés eux-mêmes », a tempêté Alexandre, un manifestant quadragénaire. « Les gens se sont mobilisés à ce point parce que leur patience est à bout, l'Ukraine a été entraînée dans le jeu politico-économique de l'Europe et des Occidentaux », a déclaré Robert Donia, l'un des leaders du mouvement, promettant d'autres manifestations dans les jours à venir. Après s'être rassemblés au pied de la statue de Lénine, les manifestants ont formé plusieurs cortèges arpentant les rues de Donetsk et hissant le drapeau russe sur le siège local des services de sécurité.

 

« On nous a lancé des œufs »
Face à ce déferlement, M. Klitschko a annulé le meeting qu'il avait prévu dans l'après-midi à quelques centaines de mètres de la place Lénine. L'ex-champion de boxe,
candidat à la présidentielle du 25 mai, avait expliqué à la presse après son arrivée dans ce fief du président déchu Viktor Ianoukovitch vouloir convaincre ses habitants de la nécessité de « rester unis » face aux « provocations » des séparatistes. Il avait dénoncé le « lavage de cerveaux » des médias russes et un afflux de Russes alimentant les manifestations hostiles au nouveau pouvoir à Kiev.
De leur côté, les partisans de l'unité de l'Ukraine ont préféré annuler la manifestation qu'ils comptaient tenir dans l'après-midi, se contentant d'un rassemblement d'une cinquantaine de personnes en matinée en marge d'une cérémonie en hommage au poète ukrainien Taras Chevtchenko. « Nous avons dit à nos opposants réunis au pied de la statue de Lénine : « Nous ne sommes pas vos ennemis, nous ne sommes pas les ennemis de la Russie, vivons ensemble en paix." Qu'avons-nous reçu en échange ? On nous a lancé des œufs », a dénoncé Tatiana Zarovna, journaliste et militante proeuropéenne, en référence à une manifestation la semaine dernière qui avait dégénéré en bagarre. La fronde n'est pas restée limitée à Donetsk puisqu'à Lougansk, autre grande ville de l'est, les manifestants prorusses ont occupé le siège de l'administration régionale et demandé au gouverneur de démissionner, ont rapporté des médias locaux.

 

Khodorkovski se lâche...
À Kiev, c'est l'ancien oligarque russe Mikhaïl Khodorkovski, libéré en décembre après une dizaine d'années dans les prisons russes, qui a pris la parole devant la foule à Maïdan, la place de l'Indépendance, berceau du soulèvement contre le président Viktor Ianoukovitch, aujourd'hui destitué. L'ex-magnat du pétrole a pris la parole devant des milliers d'Ukrainiens réunis sur le Maïdan, également pour le 200e anniversaire du poète national Taras Chevtchenko, symbole de la lutte pour l'indépendance de l'Ukraine face à l'oppression de l'empire russe. « Vive le peuple d'une nouvelle Ukraine démocratique ! » a-t-il lancé devant la foule. « Russie, lève-toi ! » ont scandé en retour les manifestants. Au bord des larmes, M. Khodorkovski a raconté sa venue quelques heures plus tôt sur le Maïdan, ses conversations la nuit avec ceux qui l'occupent toujours nuit et jour depuis la volte-face prorusse fin novembre du régime de Ianoukovitch au détriment d'un rapprochement avec l'Europe. « Ils m'ont raconté ce que les autorités avaient fait ici, ce qu'elles avaient fait avec l'accord du pouvoir russe. Plus de 100 personnes ont été tuées, 5 000 blessées », a-t-il déploré. « Honte ! Honte ! » ont réagi les manifestants. « J'ai vu les boucliers en bois (des manifestants) contre les balles réelles. Je voulais pleurer. C'est horrible. (Le pouvoir en Russie), ce n'est pas mon pouvoir », a-t-il lancé, très ému. « Il y a une tout autre Russie », a-t-il martelé. L'ancien oligarque a dénoncé à Kiev « la propagande russe qui ment » en traitant les nouvelles autorités ukrainiennes issues de la contestation de « fascistes ». « Les fascistes et les nazis ne sont pas plus nombreux ici que dans les rues de Moscou ou de Saint-Pétersbourg (...). Ce sont des gens magnifiques qui ont défendu leur liberté », a-t-il souligné. Il a également voulu convaincre les Ukrainiens qu'il y avait en Russie des gens qui ne soutenaient pas Vladimir Poutine et qui participaient aux manifestions non autorisées contre la crise en Ukraine au risque d'être arrêtés. Mikhaïl Khodorkovski a fini son discours par la fameuse phrase de Taras Chevtchenko devenue le mot d'ordre des contestataires en Ukraine qu'il a prononcée en ukrainien : « Battez-vous et vous triompherez. Dieu vous aide. »


De son côté, le ministre ukrainien de la Défense, Ihor Tenioukh, a affirmé hier que son pays n'avait aucune intention d'envoyer des soldats en Crimée. « Nous ne prévoyons aucun mouvement, aucun départ de troupes pour la Crimée, il y a seulement en ce moment des entraînements habituels, la routine », a-t-il affirmé à l'agence de presse Interfax.

 

Les forces russes ont encore renforcé leur emprise hier en Crimée, principalement russophone. À la suite de l'éviction de l'ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch le 22 février, soldats russes et miliciens pro-Kremlin ont pris le contrôle de la péninsule, peuplée majoritairement de russophones. Dans la nuit de samedi à dimanche, les troupes russes ont cerné un nouveau poste...
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Traiter Mr Poutin de Hitler pour avoir ramene au bercail la Crimee des Tsars est une aberration historique de ce cirque heteroclite qu'on apelle UNION EUROPEENE. Que dire alors des chefs de cette meme "union europeene" des annees 95,, 96 ,qui avec des armes aerienes et terrestres les plus sophistiquees,n'ont pas hesites a detruire Belgrade LA BELLE pour detacher le Kosovo des entrailles de sa Serbie ancestrale. HITLER N'AURAIT PAS ETE AUSSI STUPIDE ET CRIMINEL A LA FOIS l'histoire certainement le mentionera ,,,mais pas les historiens avant que le clignoteur ne me donne le signal de m'arreter je voudrais dire un grand merci au journal L'ORIENT LE JOUR pour sa genereuse hospitalite en acceptant de publier nos echanges epistolaires

michel raphael

22 h 23, le 10 mars 2014

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Commentaires (1)

  • Traiter Mr Poutin de Hitler pour avoir ramene au bercail la Crimee des Tsars est une aberration historique de ce cirque heteroclite qu'on apelle UNION EUROPEENE. Que dire alors des chefs de cette meme "union europeene" des annees 95,, 96 ,qui avec des armes aerienes et terrestres les plus sophistiquees,n'ont pas hesites a detruire Belgrade LA BELLE pour detacher le Kosovo des entrailles de sa Serbie ancestrale. HITLER N'AURAIT PAS ETE AUSSI STUPIDE ET CRIMINEL A LA FOIS l'histoire certainement le mentionera ,,,mais pas les historiens avant que le clignoteur ne me donne le signal de m'arreter je voudrais dire un grand merci au journal L'ORIENT LE JOUR pour sa genereuse hospitalite en acceptant de publier nos echanges epistolaires

    michel raphael

    22 h 23, le 10 mars 2014

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