Politistress

Plongée dans le chaos libanais, je ne puis m'empêcher d'avoir une pensée pour les politiciens de ce pays qui, eux aussi, sont sûrement pris par leurs occupations, lesquelles se résument en condamnation des événements malheureux et en condoléances. Ils doivent se demander s'il ne serait pas préférable d'engager une personne qui dénoncerait et « condoléancerait » à leur place. Ils n'arrivent plus à gérer !... Ça se comprend, il y a beaucoup d'événements et cela devient fatigant. Il y en a même qui ne font plus confiance à une autre personne pour les remplacer, ayant pris l'habitude de gérer personnellement leurs affaires.
Au ministère de l'Énergie et de l'Eau, le titulaire du poste n'arrive pas à s'imaginer ou à imaginer le pays sans lui. Ce maroquin est fait pour lui. En ce qui me concerne, je trouve que le Liban perdrait de son caractère et de son charme si le cas de ce ministère venait à être réglé. Je n'imagine pas un Liban sans des coupures et avec de l'eau en permanence. Qu'est-ce qui le caractériserait par rapport à tous les autres pays ? D'autre part, le ministre se base sur le proverbe qui dit : « Qui change d'habitude perd son bonheur ». Il insiste à rester, pour notre bien. Il sait que, sinon, on sera moins heureux. Il pense à tout...Il trouve que ça vaut même la peine de paralyser tout un pays pour la seconde fois, pour qu'il reste à la tête de son département.
Bref, en suivant les nouvelles, je n'ai pu que penser à ces pauvres politiciens qui doivent passer leur temps à dénoncer, dénoncer et encore dénoncer. Et ce n'est pas fini : ils doivent répondre à des questions et donc bien préparer les réponses en un laps de temps très court. Tout cela en se montrant précis et concis, puisqu'un seul mot peut leur coûter cher dans les cœurs des Libanais. Non ? ...

Sabine CHAMOUN