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Culture - Théâtre

Le « Beirut Sepia » de Chrystèle Khodr

Dans une représentation émotionnelle au Studio Zoukak, Chrystèle Khodr livre, à travers des histoires d'hommes et de femmes, les mémoires d'une ville transformée par la guerre.

L’artiste se promenant parmi les spectateurs pour narrer ses histoires. Photo Sami Ayad

L'actrice, assise au milieu de la salle, fixe les spectateurs un à un dans les yeux. Le ton est donné. Elle entreprend ensuite la narration de la première des histoires qu'elle a glanées sur Beyrouth. Un récit d'avant-guerre, lorsque la vie était paisible et que les gens s'aimaient. En s'arrêtant devant chacune des personnes présentes, elle décrit Beyrouth, sa mer, ses montagnes, ses enfants rieurs. Puis Chrystèle Khodr raconte que Dieu a puni la ville et ses habitants qui se mirent à se détester et à se réveiller aux bruits des bombes. L'actrice évoquera plusieurs histoires détaillées de Beyrouthins qui ont souvent perdu quelqu'un ou quelque chose. Dans un jeu sans faute.
L'audience sera au bord des larmes et du rire, reconnaissant parfois un proche dans les narrations de l'actrice. Ainsi, au fil des mots, faisant tantôt sa pédicure et tantôt se rapprochant des spectateurs, Chrystèle Khodr transporte le public avec ses histoires de gens à la fois insolites et pourtant si ordinaires. Comme « Em » Raymond, connue uniquement par cette appellation, qui met de « l'éclat d'or » rouge sur ses ongles et devient presque sourde pour ne plus entendre les bombes, ou encore la voisine du rez-de-chaussée qui, regardant les habitants des hauts immeubles, aime s'imaginer leurs vies.
Dans un long passage, l'actrice évoque sa mère. Avec tendresse et humour, elle se moque gentiment d'elle se rappelant ses réactions lors de la perte du chef de son parti et de son mari. «Tout ce que je dis la dérange, alors on parle de cuisine», dit-elle. Elle finira par s'asseoir parmi les personnes présentes dans un long moment silencieux, avant de narrer la dernière histoire. Le silence occupe une grande place dans cette représentation. Toujours s'infiltrant après des mots pleins de sens, il portera le spectateur à réfléchir et apprécier d'autant plus le jeu de Chrystèle Khodr.
Jusqu'à dimanche au Studio Zoukak.

L'actrice, assise au milieu de la salle, fixe les spectateurs un à un dans les yeux. Le ton est donné. Elle entreprend ensuite la narration de la première des histoires qu'elle a glanées sur Beyrouth. Un récit d'avant-guerre, lorsque la vie était paisible et que les gens s'aimaient. En s'arrêtant devant chacune des personnes présentes, elle décrit Beyrouth, sa mer, ses montagnes, ses...

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