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À La Une - syrie

Syrie : la bataille de Yabroud fait rage

Damas et Moscou accusent Washington d'attiser les violences par son soutien aux rebelles.

Un combattant rebelle lors d'une séance d'entraînement, dans la Ghouta orientale, une banlieue de Damas, le 19 février 2014. AFP PHOTO / AMMAR AL-SHAMI

L'armée syrienne et les rebelles s'affrontaient jeudi pour le contrôle de Yabroud, situé au nord de Damas et près du Liban. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), de violents combats avaient lieu à la lisière de Yabroud, dernière localité importante tenue par les rebelles - brigades islamistes locales et jihadistes du Front al-Nosra -, dans la région montagneuse de Qalamoun.

Les insurgés font face à l'armée épaulée par les supplétifs des Forces de Défense nationale et des combattants du mouvement chiite libanais Hezbollah.

Selon l'OSDH, "il y a beaucoup de pertes des deux côtés sans qu'il soit possible de donner un chiffre exact". "Un journaliste citoyen, qui se trouvait avec les rebelles, est mort", a ajouté l'ONG qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales.

Selon le quotidien pro-gouvernemental al-Watan de jeudi, "l'armée syrienne a avancé autour de la ville et s'apprête à en prendre le contrôle". Une source de sécurité a précisé que l'objectif était "de grignoter de tous les côtés jusqu'à la prendre totalement".

Une source proche du Hezbollah a affirmé à l'AFP que "Yabroud serait prise (...) très bientôt par la force ou la négociation. Il s'agira ensuite de prendre le contrôle de la montagne menant au village (libanais) de Ersal". Pour le Hezbollah, cette bataille est cruciale: c'est en effet de Yabroud que proviennent les voitures piégées utilisées dans les attentats qui ont secoué ces derniers mois ses bastions au Liban.

 

(Lire aussi: À Bir Hassan, mort, désolation, panique et ras-le-bol...)

 

Attentats suicide
Parallèlement, dans la ville septentrionale d'Alep, huit soldats ont été tués et 20 autres blessés lors d'un triple attentat suicide mené par le Front al-Nosra. Selon l'OSDH, une voiture a explosé devant l'entrée de la prison puis deux autres kamikazes ont fait détoner leur charge dans l'établissement pénitentiaire. L'aviation a alors commencé à bombarder les alentours de la prison.

 

Un autre attentat à la voiture piégée sur un poste-frontière entre la Syrie et la Turquie a fait au moins six tués, a annoncé un responsable turc à l'AFP. Selon ce responsable, la voiture piégée a explosé du côté syrien du poste-frontière de Bab al-Salama, faisant en outre fait 45 blessés, qui ont été transportés dans un hôpital de la province turque de Kilis, près de la frontière.

La partie syrienne du poste-frontière est contrôlée par des rebelles, qui sont aux prises depuis janvier avec les jihadistes de Daech ou l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), leurs anciens alliés dans la lutte contre le régime syrien.

Dans la province de Homs (centre), 18 rebelles ont été tués jeudi à l'aube dans un assaut contre un village alaouite, où ils ont été repoussés par des soldats et des membres d'une milice pro-régime, a ajouté l'OSDH.

 

Damas et Moscou s'en prennent à Washington
Sur le plan diplomatique, le régime syrien et son allié russe ont accusé jeudi les Etats-Unis d'attiser les violences en Syrie par leur soutien aux rebelles. La querelle russo-américaine a ressurgi après l'échec la semaine dernière d'une nouvelle session de négociations entre régime et opposition à Genève destinées à mettre fin à plus de trois ans de conflit dévastateur en Syrie.

Le régime de Bachar el-Assad a accusé la Jordanie voisine de vouloir attiser le front de la rébellion dans le sud syrien avec l'appui des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, après l'absence de résultats à Genève.
"Le front sud est aujourd'hui le plus en vue (...). Le rôle de la Jordanie, en coordination avec les renseignements américains, saoudiens et israéliens n'est plus un secret", affirme le quotidien officiel As-Saoura, en accusant Washington de favoriser "l'escalade".

Les rebelles dans le Sud ont affirmé mardi se préparer à une offensive d'envergure sur Damas. Des milliers d'entre eux entraînés en Jordanie depuis plus d'un an par les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux participeront à l'opération, selon des sources du régime et de la rébellion.

En recevant le roi de Jordanie Abdallah II la semaine dernière, le président américain Barack Obama avait affirmé sa volonté d'accroître la pression sur M. Assad et son chef de la diplomatie John Kerry avait accusé Moscou de "favoriser la surenchère" du président syrien à Genève.

"Nos partenaires disent que nous ne vaincrons pas le terrorisme en Syrie tant que le président Assad sera au pouvoir", mais cette position américaine "ne fera qu'encourager les extrémistes qui financent le terrorisme et fournissent des armes aux groupes terroristes", a déclaré jeudi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov en visite à Bagdad. "Et au bout du compte, cela ne débouchera sur rien hormis une escalade dans le conflit", a ajouté M. Lavrov qui comme le régime syrien qualifie les rebelles de "terroristes".

 

Bras de fer à l'ONU
Ces frictions qui ont empêché jusque-là toute solution politique au conflit, devront se manifester encore vendredi à l'ONU où les Occidentaux ont décidé de soumettre au vote du Conseil de sécurité un projet de résolution sur la situation humanitaire en Syrie auquel Moscou ne s'est pas rallié pour l'instant.

Le projet soutenu par Londres, Washington et Paris, appelle notamment les belligérants "à lever les sièges des zones peuplées" et à l'arrêt immédiat des attaques contre les civils, y compris les bombardements aériens avec des barils explosifs", une tactique utilisée par l'armée.

La résolution ne prévoit pas de sanctions automatiques en cas de non respect de ses dispositions mais laisse ouverte la possibilité de "prendre des mesures additionnelles" et selon des diplomates, Moscou s'est efforcé d'édulcorer les critiques visant Damas.

Elle cite nommément la levée du siège depuis juin par l'armée du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, à Damas, où l'ONU a pu mercredi distribuer une nouvelle aide -nourriture et médicaments- aux civils assiégés. Cette aide avait été interrompue le 8 février après des combats dans le camp en ruines. Plus d'une centaine de personnes y sont mortes de pénuries depuis octobre, selon l'OSDH.

 

Concernant la destruction de l'arsenal chimique syrien, des sources diplomatiques à La Haye ont affirmé que l'opération ne serait pas achevée à la date prévue du 30 juin en raison de retards pris par le régime pour évacuer les agents chimiques. Ce retard pourrait être de "plusieurs mois" et les Etats membres de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) chargée de l'opération ont exprimé leur colère à la veille d'un Conseil exécutif de l'OIAC, selon ces sources.

 

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commentaires (5)

Sitôt après, celle de Damas, qui, elle aussi, fera rage !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 57, le 21 février 2014

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Commentaires (5)

  • Sitôt après, celle de Damas, qui, elle aussi, fera rage !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 57, le 21 février 2014

  • IL Y A CONSENSUS GÉNÉRAL MASTODONTO-OURSIEN POUR EN PRIORITÉ FINIR AVEC TOUS LES EXTRÉMISTES. LE JEU... COMMENCERA APRÈS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 07, le 21 février 2014

  • Le Peuple syrien Sain, va essuyer le Sol syrien Saint avec cet aSSadiot bääSSyrien.... du Nord au Sud, et d'Est en Ouest ! Minal machrék ila-L- maghréb, quoi. Une véritable glue qui colle à la semelle, ce Chébél-lionceau bääSSdiot !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 20, le 21 février 2014

  • Et voilà...fin du chemin pour tous les islamistes qui vont de trouver piégés là-bas.

    GEDEON Christian

    01 h 26, le 21 février 2014

  • Si je comprends le sens de cet article et si je sais lire entre les lignes , il semblerai que les salafowahabites sont un peu dans la merde a Yabroud! comme un commencement de la fin de cette vermine quoi >

    FRIK-A-FRAK

    20 h 49, le 20 février 2014

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