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Moyen Orient et Monde - Syrie

La Russie et les USA promettent d’aider à débloquer Genève 2

Les Occidentaux exigent la libération des hommes évacués de Homs et arrêtés par le régime.

Plus de 1 400 personnes ont déjà été évacuées du vieux Homs, un réduit de 2 km2 où demeurent encore près de 3 000 personnes. Yazan Homsy/Reuters

Les États-Unis et la Russie ont promis d'aider à débloquer la situation à la conférence de paix Genève 2 sur la Syrie, a indiqué hier le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi après une réunion avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov et la secrétaire d'État adjointe américaine Wendy Sherman. « Ils ont promis qu'ils allaient aider à la fois ici, dans leurs capitales et ailleurs à débloquer la situation pour nous », a déclaré à la presse le médiateur.


Les deux représentants de la Russie et des États-Unis ont beaucoup œuvré ces derniers mois pour la tenue de la conférence dite Genève 2 mettant pour la première fois en presque trois ans de conflit face à face à la même table représentants du gouvernement et de l'opposition syriens. Mais la seconde session de discussions qui a débuté lundi est totalement dans l'impasse au point que certains diplomates s'interrogent de plus en plus sur le devenir de cette conférence. Il n'y a accord sur rien, et en premier lieu sur un agenda pour les discussions, à tel point qu'après trois jours de dialogue de sourds, aucune réunion n'a eu lieu hier entre les deux parties.


« La présence maintenant des États-Unis et de la Russie intervient au bon moment », a déclaré le chef des négociateurs de l'opposition Hadi Bahra. Ils doivent « faire pression sur le régime pour qu'il soit plus sérieux » s'ils veulent que la conférence continue, a-t-il ajouté. « Nous pensons que toute la pression doit peser sur l'autre partie », a déclaré pour sa part le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad.
Ces promesses interviennent quelques heures après que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov eut affirmé que le projet russe de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation humanitaire en Syrie ne prévoit pas de menaces de sanctions contre le régime du président Bachar el-Assad. Le projet occidental et arabe, rejeté par Moscou, « est fait sous forme d'un ultimatum. Il y a des menaces de sanctions », a indiqué M. Lavrov, lors d'une conférence de presse. « Mais nous ne pouvons pas l'accepter. Nous insistons sur la nécessité de se concentrer sur un travail concret », a-t-il souligné.

 

Évacuations et aides
Toutefois, un résultat positif des discussions a été celui d'un accord de trêve à Homs, permettant l'évacuation de plus d'un millier de personnes de la ville assiégée par le régime depuis un an et demi. À ce sujet, les Occidentaux ont exigé hier la libération des hommes arrêtés par les services de sécurité syriens à leur sortie du réduit rebelle de Homs. Le gouverneur Talal Barazi a annoncé que 70 hommes âgés entre 15 et 54 ans, parmi ceux qui étaient interrogés par les services de renseignements après leur évacuation, ont d'ailleurs été libérés hier. Selon M. Barazi, 390 hommes en âge de porter les armes avaient été arrêtés à leur sortie des quartiers assiégés, dont 181 ont été depuis libérés. Cependant, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et le militant Yazan, très peu d'entre eux ont été relâchés. Ceux toujours détenus le sont dans une école où se trouvent des services de sécurité et l'ONU ainsi qu'au siège des renseignements militaires. Selon Yazan, ce retard dans les libérations vient du désir de ceux qui sont libérables de se rendre, pour leur sécurité, dans les secteurs tenus par les rebelles, comme dans le quartier de Waer (hors de la vieille ville), ce que refusent les autorités. Des blessés encore dans la vieille ville refusent également d'être évacués vers des hôpitaux tenus par les autorités de peur d'être kidnappés, selon Yazan, qui est resté dans l'enclave rebelle.


Le maintien en détention des hommes évacués a donc outré les pays occidentaux qui réclament leur libération. « Le régime doit savoir que le monde entier regarde avec une grande préoccupation ce qui se passe à Homs et le statut des hommes évacués. Toute tentative de les maintenir de manière arbitraire en détention ne sera pas acceptée », a affirmé Edgar Vasquez, un porte-parole du département d'État américain. Londres et Paris sont allés dans le même sens en réclamant leur « libération immédiate ».


Au total depuis le 7 février, 1 417 personnes ont été évacuées du vieux Homs, en vertu d'un accord entre le régime syrien et les rebelles négocié par l'ONU. Il resterait 3 000 personnes dans ce réduit de 2 km2, en grande partie en ruines. L'acheminement d'aide et les évacuations de civils de Homs reprendront aujourd'hui après une suspension d'un jour, toujours selon M. Barazi. Selon lui, la trêve entrée en vigueur le 7 février pour permettre ces opérations sera renouvelée jusqu'à demain soir. Depuis une semaine, 6,2 tonnes de farine et 500 rations alimentaires ont été distribuées dans ce secteur touché par la famine.


Toujours sur le plan humanitaire, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a mis en place un pont aérien pour acheminer 800 tonnes d'aide à Qamichli, dans le Nord-Est syrien, a annoncé hier un responsable. Depuis le 6 février, plus de 240 tonnes d'aides ont été transportées de l'aéroport international de Damas à celui de Qamichli, où l'acheminement terrestre est difficile en raison des combats, a déclaré le chef du HCR en Syrie, Tarek Kurdi, à l'aéroport de la capitale. L'aide ne suffira néanmoins que pour 50 000 déplacés et d'autres envois devront être préparés, a précisé M. Kurdi, ajoutant que le Programme alimentaire mondial (PAM) allait mettre en place un pont aérien pour transporter les aides alimentaires.

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