Rechercher
Rechercher

Liban - Politique

Geagea prend les prélats maronites au mot

Le chef des FL presse pour une mise en œuvre concrète de la « charte nationale » de Bkerké.

Le chef des FL tenant une copie de la charte de Bkerké au cours de sa conférence de presse.

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s'est livré hier à une véritable analyse de texte sur les principaux points de la « charte nationale » adoptée le 5 février par les évêques maronites réunis ce jour-là à Bkerké sous l'égide du patriarche Béchara Raï.


Lors d'une conférence de presse à Meerab entièrement consacrée à ce document, M. Geagea a en quelque sorte pris les prélats maronites au mot, relevant la concordance en profondeur des points soulevés dans la charte avec les vues du 14 Mars et réclamant de ce fait une cohérence et une clarté à ce sujet de la part de tous ceux qui ont déclaré approuver ce texte.
À l'issue de la conférence de presse, M. Geagea a reçu un appel au téléphone du patriarche Raï, qui l'a félicité pour son analyse et l'a remercié pour avoir fait siens les principes qui y sont exposés. Mgr Raï, qui se trouve à Rome, a également téléphoné au secrétaire du bloc du Changement et de la Réforme, Ibrahim Kanaan, après le point de presse que ce dernier a tenu au terme de la réunion hebdomadaire du bloc. Au cours de l'entretien, le patriarche a appelé à « mettre en œuvre la charte de Bkerké au service du Liban et de son peuple ».


« Certaines parties ont tenté de noyer le document de Bkerké sous des approbations verbales qui le vident de son contenu », a noté le chef des Forces libanaises au début de sa conférence de presse. Pourtant, a-t-il souligné, ce texte « comporte une fois de plus des paroles fondatrices, dans la mesure où les pères de l'Église ont considéré que l'expression de la foi en l'entité libanaise est liée à l'édification d'un État capable et efficace. »
« De ce fait, toutes les autres rhétoriques deviennent inutiles et même contraires à cette charte », a-t-il ajouté. Ainsi, selon lui, « la théorie de la résistance, qui signifie le mini-État du Hezbollah, devient entièrement nulle et non avenue parce qu'il ne saurait y avoir deux États en un seul. Il y a donc clairement là deux projets et nous devons choisir l'un des deux ».


Le document de Bkerké « parle de la nécessité de prendre en compte l'intérêt national supérieur, a-t-il poursuivi. Or nul n'a le droit de définir cet intérêt supérieur qu'en se fondant sur le pacte national, la Constitution et la formule libanaises. Partant de là, nul ne devrait être en mesure de prétendre d'un côté qu'il est en faveur de la charte de Bkerké et puis, de l'autre côté, ne pas en respecter au moins les parties essentielles, et notamment le fait que le projet de Bkerké est la mise sur pied d'un État capable et productif, et rien d'autre ».


Évoquant le point sur la coexistence, M. Geagea a relevé que le texte de Bkerké fonde cette dernière sur « trois constantes essentielles : la liberté, le pluralisme et la participation ».
« Mais de quelle liberté parlons-nous lorsque nous constatons qu'il y a eu quelque 17 assassinats ou tentatives d'assassinats contre le camp du 14 Mars ? » s'est-il interrogé. « Quelle liberté après le 7 mai (2008) et les Chemises noires ? Qui sont ceux qui portent atteinte à cette liberté ? La charte, telle qu'elle est, est excellente, mais il convient d'en traduire la teneur dans le concret afin qu'elle ne soit rien que des paroles sans application », a-t-il souligné.


« Or, a poursuivi le chef des FL, la liberté des Libanais de toutes catégories est la cible de grandes agressions et on sait qui est la partie qui s'y livre. En conséquence, tous ceux qui soutiennent la charte devraient reconnaître que c'est le 14 Mars qui est la cible d'une agression de la part du camp adverse. »
« Où sont donc le pacte national, la Constitution et les institutions politiques à l'ombre de l'unilatéralisme du Hezbollah dans sa participation à la guerre en Syrie ? Où est la participation dans la décision ? » s'est encore demandé M. Geagea.


Il a observé en outre que la neutralité du Liban (dans le jeu des axes régionaux) et la déclaration de Baabda étaient au centre de la charte de Bkerké, « qui en parle de façon profonde, expliquant ainsi que la neutralité est une partie du pacte national et que l'abandon de cette neutralité met le pacte dans une situation de grand péril ».
Sur ce point, M. Geagea a établi un parallèle avec la position de son parti au sujet de la formation du gouvernement, faisant valoir que cette position repose précisément sur la déclaration de Baabda, qui devrait être adoptée dans le cadre de la déclaration ministérielle.
« Il convient d'appuyer la charte de Bkerké dans les actes et pas seulement dans les paroles », a-t-il ajouté, critiquant sans le nommer le chef du CPL, le général Michel Aoun, pour avoir déclaré récemment de Bkerké qu'il approuvait le document de l'Église « tout en soutenant que le Hezbollah devrait garder son arsenal jusqu'à la solution du problème du Proche-Orient ». « Comment cela est-il concevable dans la mesure où la charte évoque le nécessaire monopole de la légalité sur les armes ? » a-t-il lancé.


M. Geagea a également mis l'accent sur le point concernant l'engagement à l'égard des résolutions internationales relatives au Liban. Le chef des FL a énuméré ces résolutions, citant tous les textes adoptés depuis 2004, y compris la résolution 1559, qui prévoit le désarmement du Hezbollah.


Il a conclu en adressant deux appels, le premier au patriarche et aux évêques maronites leur demandant de veiller à ce que leur charte soit appliquée et le second à l'ensemble des protagonistes politiques qu'il a invités à adopter cette charte en tant que « programme d'action nationale » pour la phase à venir.
« Je souhaite que cette charte soit le prélude à l'édification de l'État, tout comme l'appel des évêques de l'an 2000 fut le prélude de la (seconde) indépendance en 2005 », a-t-il dit.

 

Lire aussi
Une occasion ratée..., l’éclairage de Scarlett Haddad

Les cercles diplomatiques mettent en garde contre les retombées économiques de l'impasse gouvernementale

Derrière la crise gouvernementale, les craintes d'un vide présidentiel

Kanaan : Nous avons pris le temps de bien lire la charte de Bkerké avant de l'approuver

Raï : Un gouvernement pour deux mois ne mérite pas tellement de manœuvres 

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s'est livré hier à une véritable analyse de texte sur les principaux points de la « charte nationale » adoptée le 5 février par les évêques maronites réunis ce jour-là à Bkerké sous l'égide du patriarche Béchara Raï.
Lors d'une conférence de presse à Meerab entièrement consacrée à ce document, M. Geagea a en quelque sorte pris...

commentaires (4)

IL FAUT RECONNAITRE QUE MONSIEUR GEAGEA N'A PAS SACCAGÉ LE PAYS COMME LES FRANGIÉ L'ONT FAIT, NI ABUSÉ D'UN POUVOIR ET BLOQUER UN PAYS POUR IMPOSER UN GENDRE, MAIS LE DANGER C'EST QUE L'ARABIE SAOUDITE VIA HARIRI RODE AUTOUR DE LUI CE QUI FAIT QU'IL VA PERDRE LA FACE S'IL COUR LE RISQUE DE JOUER À CE JEU DANGEREUX.

Gebran Eid

17 h 42, le 12 février 2014

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • IL FAUT RECONNAITRE QUE MONSIEUR GEAGEA N'A PAS SACCAGÉ LE PAYS COMME LES FRANGIÉ L'ONT FAIT, NI ABUSÉ D'UN POUVOIR ET BLOQUER UN PAYS POUR IMPOSER UN GENDRE, MAIS LE DANGER C'EST QUE L'ARABIE SAOUDITE VIA HARIRI RODE AUTOUR DE LUI CE QUI FAIT QU'IL VA PERDRE LA FACE S'IL COUR LE RISQUE DE JOUER À CE JEU DANGEREUX.

    Gebran Eid

    17 h 42, le 12 février 2014

  • L'UN LES PREND AU MOT ! ET L'AUTRE AVEC DES MOTS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 54, le 12 février 2014

  • Il est archisûr et certain que la charte de Bkerké, qui rappelle les constantes du pacte national sur lesquelles est fondé le Liban, à savoir un SEUL ETAT FORT, RASSEMBLEUR ET NEUTRE, dans la coexistence de ses communautés, exige une cohérence politique totale avec ces constantes. On ne peut nullement admettre la violation des principes et constantes de cette charte et en même temps prétendre l'appuyer.

    Halim Abou Chacra

    07 h 07, le 12 février 2014

  • Bravo Samîr ! Wou khallîk bi wéjjél ghaddabb yâ Hakîm ! Encore merci, merci.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    02 h 27, le 12 février 2014

Retour en haut