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Liban - Sécurité

Panos Manjian : Difficile de contrôler les frontières en l’absence d’un soutien financier, d’une décision politique et d’un partenaire avec qui traiter

En février 2013, l'Union européenne, en partenariat avec l'ICMPD (Centre international pour le développement des politiques migratoires), a introduit au Liban un programme d'aide à l'aménagement des frontières du territoire libanais. Le bilan de la première année a été dressé hier.

Une cérémonie a été organisée hier au Holiday Inn de Verdun pour marquer le premier anniversaire du lancement du Programme de développement des capacités nationales de gestion complète des frontières au Liban, en présence du ministre d'État sortant, Panos Manjian, de l'ambassadrice de l'Union européenne, Angelina Eichhorst, et d'un grand nombre de représentants militaires et de sécurité, et de diplomates.
Dans son discours, M. Manjian a présenté le projet et rappelé toutes les mesures prises par l'État depuis 2006, en application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, pour contrôler les frontières dans le but d'empêcher le trafic d'armes et d'éléments armés entre le Liban et la Syrie. Il a rendu hommage aux officiers de tous les services et salué leur contribution au succès de ce programme « dans des conditions où il est difficile de travailler, en l'absence d'un soutien financier et d'une décision politique, et dans des circonstances de sécurité également difficiles, et en l'absence d'un partenaire avec lequel il est possible de traiter à la frontière ».


Le ministre a ensuite donné la parole à Phil Johnson, responsable en chef du projet au Liban : « Les frontières aériennes, maritimes et terrestres du pays sont contrôlées par un quatuor d'unités distinctes : l'armée libanaise, les douanes, les Forces de sécurité intérieure et la Sûreté générale », a-t-il rappelé en indiquant que « c'est d'abord dans le but d'améliorer la communication au cœur même de chacune de ces entités qu'est intervenu l'ICMPD ».


« La coopération dite "Intra-agences" est le premier pilier fondamental de notre organisme. Un fois établie, nous avons initié une ébauche de flux d'échanges et de contacts au niveau international », a poursuivi Phil Johnson. Dans un premier temps, des analyses dites « de terrain » ont été effectuées dans le but de recenser et de combler les besoins nécessaires à l'aménagement des frontières. « La première faille a été le manque de compétences et d'expertise des officiers », a-t-il observé en précisant que l'ICMPD a organisé des stages de formation, et des sessions de perfectionnement des interrogatoires et des fouilles.
Dans une seconde étape, grâce au financement de l'UE, le matériel utilisé sur les lieux sera remplacé par des équipements nouveaux, plus efficaces et performants, à l'exemple de microscopes USB, de fibroscopes, de kits de détection de drogue et d'ordinateurs, a-t-il encore expliqué. Il est même question d'installer le programme Épsilon pour déceler les faux passeports. Les livraisons sont attendues vers mai 2014.

 

L'exemple à suivre
En vue d'évaluer l'importance de leur travail et pour avoir une idée plus claire de ce qu'est une « frontière ouverte », les responsables d'ICMPD ont organisé aux chefs de groupe bénéficiaires, en avril 2013, une visite en Croatie, pays où les contrôles à la frontière et les conditions de sécurité sont parfaites, après avoir été aménagées par l'organisation en 2004.
« Il n'y a qu'une ligne noire sur le sol qui sépare la Croatie de la Slovénie, et les drapeaux des deux pays sont posés sur la table des douanes », relève pour sa part le lieutenant- colonel Mohammad Dessouki, qui avait effectué le voyage. « L'aéroport est doté d'un scanneur à bus et à camions. Le temps d'attente et de contrôle des passagers ne dépasse pas les 5 minutes. Idem pour les fouilles personnelles ou de véhicules. C'est l'exemple que nous devons suivre. Nous espérons pouvoir atteindre ce niveau et cette qualité », a-t-il ajouté.

 

Une situation urgente mais paralysée
« Mais le temps presse, poursuit Phil Johnson, le conflit en Syrie et le flux d'émigrés, encore plus les séries d'attentats à la voiture piégée, montrent l'urgence de la situation. Mais ne perdons pas espoir. »
Néanmoins, même après un an de travail exhaustif, il reste du pain sur la planche, le projet est encore embryonnaire, aucune mesure concrète n'a été prise, et « l'instabilité gouvernementale et politique fige toute action. Et pourtant, il s'agit ici d'un problème grave qui peut porter atteinte à la sécurité des civils », déclare de son côté Habib Bejjani, responsable des douanes. « Même si l'on on ne peut cesser de louer les efforts entrepris par l'Union européenne, en particulier la représentante de la délégation Angelina Eichhorst, nous craignons que vous vous en lassiez », relève-t-il ensuite.
Mais, à la fin de son mot de clôture, l'ambassadrice prend soin de le tranquilliser et assure que le soutien européen ne faillira pas.

Une cérémonie a été organisée hier au Holiday Inn de Verdun pour marquer le premier anniversaire du lancement du Programme de développement des capacités nationales de gestion complète des frontières au Liban, en présence du ministre d'État sortant, Panos Manjian, de l'ambassadrice de l'Union européenne, Angelina Eichhorst, et d'un grand nombre de représentants militaires et de...
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