Le Premier ministre Nagib Mikati, chargé d'expédier les affaires courantes, a estimé que la situation libanaise est devenue très dépendante de la situation en Syrie. C'est pourquoi, selon lui, toute entente libanaise interne au sujet du gouvernement ou d'un autre dossier ne constituera pas une solution radicale des problèmes. « La situation libanaise restera tributaire des développements en Syrie et devra attendre que celle-ci se précise », a-t-il déclaré.
Mikati a reconnu qu'il y avait actuellement « un momentum » régional favorable à la naissance d'un nouveau gouvernement, mais hélas, « nous assistons à une surenchère interne et à une radicalisation des conflits internes qui se perdent dans les détails et nous éloignent d'une entente totale et permanente », a-t-il ajouté.
Nagib Mikati s'est exprimé ainsi devant les ambassadeurs arabes accrédités en Allemagne, invités par l'ambassadeur du Liban, Moustafa Adib, en présence du ministre sortant de l'Économie et du Commerce Nicolas Nahas.
Mikati a aussi évoqué la situation dans le monde arabe, estimant qu'il traverse une période difficile et la situation dans certains pays est déplorable en raison des combats internes entre les religions et les communautés. Selon lui, les révolutions qui ont été lancées dans certains pays expriment en réalité l'ampleur de l'angoisse actuelle et des interrogations qui secouent le monde arabe. Mikati a ajouté que l'aspiration à la démocratie est légitime, mais celle-ci ne peut pas être réalisée par simple pression d'un bouton. Elle est le fruit d'une culture, d'une éducation et d'un processus qui permet d'accepter l'autre, et qui consacre la liberté et le respect.
Interrogé sur le conflit entre la Syrie et l'Arabie saoudite, Mikati a répondu que le Liban est toujours le premier reflet de la situation dans le monde arabe. « Le destin du Liban, a-t-il dit, a toujours été lié à celui des pays arabes, notamment le triangle Arabie saoudite, Égypte et Syrie. Tout conflit entre deux de ces pays a des répercussions sur le Liban. C'est ce qui se passe aujourd'hui et qui est aggravé par l'entrée en scène de l'Iran. Le Liban est désormais sur une ligne de faille qui le fragilise. D'autant que son tissu social est composé de différentes communautés qui cherchent l'appui de l'extérieur pour consolider leur position interne. »
Mikati a encore évoqué sa rencontre à Munich avec l'émissaire de l'ONU en Syrie Lakhdar Brahimi, et il a précisé que ce dernier lui a confirmé qu'il faut encore beaucoup de patience. Selon lui, le processus de solution est encore long et, malheureusement, c'est le peuple syrien qui en paie le prix...
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ON RÊVE SOUVENT RÉVEILLÉ ET DEBOUT !
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 38, le 05 février 2014