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À La Une - Crise

Egypte : un groupe jihadiste menace de s'en prendre à Abdel Fattah al-Sissi

Ansar Beït al-Maqdess affirme qu'il va s'en prendre aux "intérêts économiques du régime" égyptien. 

Un partisan de Sissi lors d'une manifestation au Caire. AFP / MAHMUD KHALED

Un groupe jihadistes s'inspirant d'el-Qaëda, Ansar Beït al-Maqdess a revendiqué l'assassinat mardi d'un général de police et conseiller du ministre de l'Intérieur, Mohamed Saïd au Caire, menaçant de s'en prendre à l'homme fort de l'Egypte, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, dont on attend l'annonce de la candidature à la présidentielle.

La victime dirigeait le bureau technique du ministère de l'Intérieur, directement rattaché à la personne du ministre, Mohamed Ibrahim.

"La vengeance va venir", a prévenu le groupe dans un communiqué publié sur des sites jihadistes, en s'adressant au maréchal Sissi et au ministre de l'Intérieur.

Ce dernier avait échappé le 5 septembre à un attentat au Caire revendiqué déjà par Ansar Beït al-Maqdess qui dit viser les forces de sécurité en représailles à la répression meurtrière menée contre les partisans de M. Morsi.

(Lire aussi : Abdel Fattah al-Sissi, nouveau Gamal Abdel Nasser ?)

Après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet par l'armée, et la sanglante répression contre ses partisans qui s'en est suivie, les attentats visant les forces de sécurité se sont multipliés en Egypte.

Depuis jeudi, au moins 14 policiers ont été tués dans le pays, alors que neuf soldats ont péri dans la péninsule du Sinaï dont cinq samedi dans une attaque contre un hélicoptère de l'armée, selon un bilan compilé par l'AFP.

Mercredi, des hommes masqués sur une moto ont tué un policier à Sharkiya, une province du delta du Nil, selon des sources de sécurité.

Intérêts économiques menacés
Le groupe jihadiste a parallèlement revendiqué l'attaque lundi dans le Sinaï d'un gazoduc acheminant du gaz en Jordanie et menacé d'étendre sa "guerre économique contre la clique des traîtres jusqu'à leur défaite".

Il affirme qu'il va s'en prendre aux "intérêts économiques du régime, dont le gazoduc vers la Jordanie qui a permis de mettre des milliards de livres égyptiennes dans les poches de Sissi et de ses généraux".

Les médias égyptiens, qui soutiennent dans leur vaste majorité l'armée, condamnaient mercredi l'assassinat de Saïd.
"Le terrorisme a assassiné le général", dénonçait en une le quotidien étatique Al-Gomhouria, alors qu'Al-Akhbar lançait: "les balles de la traîtrise ont tué le général".

Si les attaques les plus sanglantes contre les forces de l'ordre ont été revendiquées par Ansar Beït al-Maqdess, le gouvernement intérimaire installé par le général Sissi accuse systématiquement les Frères musulmans --dont est issu M. Morsi-- décrétés désormais "organisation terroriste".

M. Morsi a comparu mardi devant un tribunal du Caire pour son évasion de prison en pleine révolte contre Hosni Moubarak en 2011, avec, selon l'accusation, la complicité de membres du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de mouvements jihadistes, la plupart jugés par contumace.

M. Morsi, seul président jamais élu démocratiquement en Egypte, encourt la peine de mort -comme dans deux autres des procès intentés contre lui. La prochaine audience a été fixée au 22 février.

Sur le plan politique, la toute puissante armée a lancé lundi un appel sans surprise au vice-Premier ministre Sissi pour qu'il présente sa candidature à la présidentielle prévue dans les trois mois.

C'est lui qui, le 3 juillet, avait annoncé la destitution de M. Morsi -- seul président non issu de l'armée-- pour répondre, selon lui, à l'appel de millions d'Egyptiens réclamant son départ et l'accusant de vouloir islamiser la société à marche forcée.

Le nouveau pouvoir s'est ensuite lancé dans une implacable répression contre les pro-Morsi. Selon Amnesty International, quelque 1.400 personnes ont été tuées dans des manifestations, des islamistes pour l'immense majorité. Les leaders des Frères musulmans sont par ailleurs derrière les barreaux.

Vingt journalistes du réseau satellitaire Al-Jazeera, dont la couverture est jugée pro-Frères musulmans par les autorités, vont être jugés en Egypte, a d'ailleurs annoncé mercredi le ministère public.

Les seize reporters égyptiens sont accusés d'appartenance à une "organisation terroriste", tandis que quatre étrangers --deux Britanniques, un Australien et un Néerlandais-- se voient notamment reprocher d'avoir diffusé "des fausses nouvelles".

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