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À La Une - Liban

A Beyrouth, les ordures s'amoncellent

En raison du sit-in devant la décharge de Naamé, Sukleen a annoncé l'arrêt du ramassage des ordures dans le Grand Beyrouth et au Mont Liban.

A Mar Mikhaël. Photo L'Orient-Le Jour

S'il est un jour de la semaine où Beyrouth devient un peu plus accueillante pour les promeneurs, il s'agit bien du dimanche. Ce jour-là, le piéton s'y sent un peu moins comme une cible mouvante, et peut espérer se balader sans être constamment harcelé par les voitures et leurs klaxons. Quand la météo y met du sien, que le ciel est bleu et les températures clémentes, se promener dans la capitale libanaise peut même tenir du véritable plaisir.

Ce dimanche, toutefois, le paysage beyrouthin présentait une particularité : des poubelles vomissant leurs ordures un peu partout à travers la ville.

La cause de ces débordements nauséabonds se trouve à une quinzaine de kilomètres au sud de la capitale.

 

Depuis vendredi, des militants écologistes, habitants et responsables municipaux tiennent un sit-in devant la décharge de Naamé afin d'empêcher les camions de venir y déverser les poubelles du Grand Beyrouth et du Mont-Liban. Dans le collimateur des protestataires, la décision récente de repousser le délai de fermeture de la décharge du 17 janvier 2014 à la même date en 2015.

Une décision insupportable pour les résidents qui se plaignent, depuis des années, des désagréments et des risques de la présence d'une telle décharge sur les villages alentour – notamment la prolifération des maladies respiratoires et autres, les risques d'explosion dus au gaz méthane non traité, etc. (voir le dossier de L'Orient-Le Jour du 9 septembre 2013).

 

L'accès à la décharge étant bloqué, Sukleen a annoncé, samedi, dans un communiqué, sa décision de suspendre le ramassage des ordures dans le Grand Beyrouth et au Mont Liban.

"Mettre à disposition un espace adéquat pour le stockage des ordures relève de la responsabilité du gouvernement libanais. Nous appelons les responsables à chercher une solution alternative", explique Sukleen, qui a précisé que ses employés continueront néanmoins de nettoyer les rues et de pulvériser les ordures de produit désinfectant et insecticide.

S'excusant auprès de la population, Sukleen a émis l'espoir que le problème soit rapidement résolu.

 

Après une  réunion entre le Premier ministre désigné Tammam Salam et le comité des habitants de Naamé, la route vers la décharge publique a été rouverte dimanche soir. Les habitants n'ont pas levé leur sit-in, mais simplement accepté d'ouvrir la route pendant 48 heures en attendant une solution. M. Salam a promis de régler le problème de la décharge publique dès qu'il prendra en charge ses fonctions.

 

Un peu plus tôt, les protestataires avaient souligné que les "menaces" de Sukleen sur l'arrêt du ramassage des ordures ne les pousseraient pas à lever le sit-in. lls avaient également de nouveau appelé le gouvernement démissionnaire à envisager sérieusement la fermeture de la décharge.

 

Vendredi, les protestataires étaient soutenus par un nombre remarquable d'écologistes : le Mouvement écologique libanais (LEM, des dizaines d'ONG), le Rassemblement libanais pour la protection de l'environnement, Byblos Ecologia, Green Line, IndyAct...

Dans un communiqué publié  au nom de la Campagne pour la fermeture de la décharge de Naamé-Aïn Drafil, qui regroupe le LEM, le Rassemblement libanais pour la protection de l'environnement, des habitants de Aramoun, Abey, Aïn Drafil, Baawerta, Naamé et Choueifate, il était précisé que "les parties responsables du contrat de tri et d'enfouissement des déchets ont enfreint toutes les clauses du contrat qu'elles ont signé entre elles". "Nous n'accepterons en aucun cas une prolongation de la vie de la décharge. Nous demandons à l'État, à ses institutions, à ses présidents, à ses ministres et à ses députés de venir rester avec nous afin d'expérimenter ce que vivons tous les jours, avec les odeurs et les gaz toxiques que dégage la décharge", pouvait-on encore lire dans ce communiqué.

 

Vendredi, Bassam Sabbagh, chef du département d'environnement urbain au ministère de l'Environnement, indiquait "comprendre les habitants". Mais, selon M. Sabbagh, la fermeture de la décharge par un sit-in n'est pas la solution. "Si elle se prolonge, les ordures s'amoncelleront dans Beyrouth et les environs ; les écologistes peuvent-ils supporter cela ?", s'est-il interrogé.

 

 

 

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