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Moyen Orient et Monde - France

Évasif sur sa vie privée, Hollande (se) lance un défi politique

Le président annonce un nouvel allègement fiscal de 30 milliards d'euros pour les entreprises avec lesquelles il entend conclure d'ici au printemps un « pacte de responsabilité » pour relancer l'emploi.

François Hollande a annoncé vouloir conclure un « pacte de responsabilité » avec les entreprises, pour relancer l’emploi. Il a en outre confirmé son objectif de parvenir à 50 milliards d’euros d’économies supplémentaires entre 2015 et 2017. Alain Jocard/AFP

Le président français François Hollande a tenu hier soir la troisième conférence de presse de son mandat, fragilisé par la tourmente qui ébranle sa vie privée. Cette affaire tombe mal pour M. Hollande, après une année 2013 politiquement désastreuse et avant des élections municipales difficiles en mars. Le vif mécontentement des Français sur la pression fiscale, le taux de chômage et les restructurations ont fait plonger depuis des mois le taux de popularité du président et de son gouvernement dans des abysses. Selon les dernières enquêtes, le chef d'État continue de n'être soutenu que par seulement un quart de la population.
M. Hollande a donc tenté de centrer son intervention sur sa politique économique, annonçant un nouvel allègement fiscal de 30 milliards d'euros pour les entreprises avec lesquelles il entend conclure, d'ici au printemps, un « pacte de responsabilité » pour relancer l'emploi. Il a également confirmé son objectif de parvenir à 50 milliards d'euros d'économies supplémentaires entre 2015 et 2017. « La France doit impérativement retrouver de la force économique », a souligné M. Hollande, qui a reconnu ne pas avoir « encore gagné la bataille pour l'emploi », lui qui s'était engagé à inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année 2013. Dans un propos liminaire, il a précisé les contours du « pacte de responsabilité » évoqué lors de ses vœux aux Français le 31 décembre, assurant qu'il s'agirait du « plus grand compromis social depuis des décennies ». Assumant l'étiquette de « social-démocrate », le président socialiste a réfuté l'idée qu'il puisse être « gagné par le libéralisme », comme certains commentateurs l'ont écrit.

Très sec
Devant les 500 journalistes français et étrangers présents (un record), M. Hollande s'est montré sur la défensive. En effet, dès la première question, il a dû évoquer l'avenir en tant que « Première dame » de Valérie Trierweiler, sa compagne depuis 2005. Les journalistes n'ayant pas manqué de l'interroger sur le « mauvais vaudeville » dont la presse s'est emparée après les révélations du magazine Closer sur sa liaison présumée avec l'actrice Julie Gayet. « Chacun dans sa vie personnelle peut traverser des épreuves. C'est notre cas, ce sont des moments douloureux », a répondu le président français. Il a cependant refusé de dire si Valérie Trierweiler était toujours sa compagne. « J'ai un principe, c'est que les affaires privées se traitent en privé, dans une intimité respectueuse de chacun. Ce n'est donc ni le lieu ni le moment de le faire (...) », a-t-il insisté. Mme Trierweiler est hospitalisée depuis vendredi pour un « coup de blues ». Interrogé sur son état de santé, M. Hollande s'est montré très sec : « Elle se repose et je n'ai pas d'autre commentaire à faire. » Il a toutefois assuré qu'il ferait toute la clarté sur sa vie intime avant sa visite d'État aux États-Unis, du 9 au 11 février, où Valérie Trierweiler est censée l'accompagner. À ce sujet, la Maison-Blanche a affirmé qu'il n'y avait « pas de changement » au programme de la visite de M. Hollande.
Depuis le début de cette affaire, observateurs et hommes politiques, notamment dans l'opposition, accusent le chef de l'État de saper la fonction présidentielle. M. Hollande a indiqué qu'en théorie il aurait pu attaquer le magazine en justice mais qu'il se « retient » de toute poursuite judiciaire du fait de son immunité. « Je suis protégé par une immunité » et « on ne peut pas m'attaquer. Puis-je attaquer les autres ? », a-t-il demandé, en faisant part de son « indignation totale » à l'égard de l'hebdomadaire. Il a par ailleurs affirmé que sa sécurité était pleinement assurée lors de ses déplacements privés, alors que les critiques et l'opposition ont dénoncé des manquements dans ce domaine.
En refusant de clarifier sa situation conjugale, une ambiguïté symptomatique, selon ses détracteurs, d'une indécision dommageable à la gestion du pays, M. Hollande a ainsi pris le risque de parasiter sa politique économique.

Copé, Le Pen et les autres...
Le chef de l'opposition de droite, Jean-François Copé, a réagi aux déclarations du président en s'interrogeant sur la « crédibilité » de M. Hollande, jugeant qu'il n'avait « cessé de faire l'inverse » de ce qu'il a dit et qualifiant le pacte de responsabilité de « nouvelle usine à gaz ». Et la gauche radicale (Front de gauche) a accusé M. Hollande de « céder définitivement aux sirènes du libéralisme ». Claude Bartolone, président de l'Assemblée, a jugé que « c'est un message d'autorité, de stabilité et de confiance qu'a adressé le président ». Bruno Le Roux, président du groupe PS, a estimé que « pour ceux qui en doutaient, le président est apparu tel qu'il est : décidé, offensif et tenace, négligeant l'accessoire pour aller à l'essentiel, le destin de la France ». La présidente du Front national, Marine Le Pen, a déclaré que « François Hollande a cherché à reprendre la main en noyant les Français dans un flot d'annonces, le tout avec un ton martial qui frisait le ridicule tant il a en réalité perdu son autorité ».
Les économistes n'étaient pas en reste. Dominique Barbet, économiste chez BNP Paribas, a écrit dans une note : « François Hollande a fait de la réduction du chômage et de l'amélioration de la situation des jeunes des priorités claires. Il a clairement admis qu'il veut poursuivre une politique économique de soutien à l'offre, une première pour un dirigeant socialiste. »Michel Martinez, chef économiste euro, Société générale, a jugé : « C'est un message positif, on reconnaît que la faiblesse des marges des entreprises est un vrai problème. Le CICE n'a été qu'une première étape et il y aura une suite. »

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Le président français François Hollande a tenu hier soir la troisième conférence de presse de son mandat, fragilisé par la tourmente qui ébranle sa vie privée. Cette affaire tombe mal pour M. Hollande, après une année 2013 politiquement désastreuse et avant des élections municipales difficiles en mars. Le vif mécontentement des Français sur la pression fiscale, le taux de chômage...
commentaires (1)

F.Hollande a fait du F.Hollande ...ce président est un sophiste socialiste pur et dur ,et si par hasard ou par chance ...vous avez compris ce qu'il disait....c'est parce qu'il ne vous a pas expliqué ce qu'il ne fera pas....! p s : Larousse, sophisme raisonnement qui n'est logique qu'en apparence...

M.V.

08 h 44, le 15 janvier 2014

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Commentaires (1)

  • F.Hollande a fait du F.Hollande ...ce président est un sophiste socialiste pur et dur ,et si par hasard ou par chance ...vous avez compris ce qu'il disait....c'est parce qu'il ne vous a pas expliqué ce qu'il ne fera pas....! p s : Larousse, sophisme raisonnement qui n'est logique qu'en apparence...

    M.V.

    08 h 44, le 15 janvier 2014

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