Rechercher
Rechercher

À La Une - liban

Geagea : "Nous refusons un gouvernement de contradictions"

Meeting oratoire à Meerab sous le slogan "Le temps de la justice", trois jours avant le début des travaux du TSL.

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, lors du meeting oratoire organisé, lundi à Meerab, sous le slogan "Le temps de la justice". Photo de l'Agence nationale d'information (ANI).

Trois jours avant l'ouverture à La Haye du procès dans l'affaire de l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, devant le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), les Forces libanaises ont organisé lundi à Meerab une cérémonie sous le slogan "Le temps de la justice" en honneur à tous les martyrs de la révolution du Cèdre. A cette occasion, le leader des FL, Samir Geagea, a prononcé un discours dans lequel il a déclaré que "le temps de la justice est venu non pas pour se venger des criminels, mais pour que ces derniers cessent de porter préjudice au Liban".

M. Geagea a rappelé que ceux qui se sont empressés de donner leur accord à la création du TSL sont les mêmes qui ont tout fait ensuite pour le saboter. "Réaliser la justice c'est choisir le vivre-ensemble entre toutes les composantes libanaises. Celui qui présente la justice comme une menace au vivre-ensemble ne veut ni la justice ni le vivre-ensemble", a-t-il martelé.

Samir Geagea a par ailleurs vivement dénoncé ceux qui placent sur un pied d'égalité la victime et le bourreau, pour ce qui a trait notamment à la responsabilité à l'égard de l'impasse politique dans laquelle se débat le pays. Il a relevé sur ce plan que "la carrosse de l'Etat libanais est tirée par deux chevaux : le cheval du 14 Mars qui essaie de la tirer vers le haut, vers un véritable Etat, et le cheval du 8 Mars qui la pousse vers l’abîme de l'Etat virtuel, des frontières violées, des guerres sans fin, du coma économique et de la corruption".

Evoquant dans ce contexte le dossier de la crise gouvernementale, Samir Geagea a rejeté l'idée de la formation d'un gouvernement qui s'abstiendrait, à titre d'exemple, d'appréhender les assassins du ministre Mohammad Chatah et du militant chiite anti-Hezbollah Hachem Salmane, alors qu'il a dévoilé rapidement les auteurs de l'attentat contre l'ambassade d'Iran en novembre dernier.

 

Un gouvernement "tiré par un seul cheval"
M. Geagea a estimé à cet égard que la formation d'un "gouvernement homogène et capable de prendre des décisions qui ramèneraient un minimum de sécurité aux Libanais et sortirait le Liban de l'abîme devient une nécessité". "Un tel gouvernement ne peut  être qu'un gouvernement tiré par un seul cheval, mais dans la bonne direction. Appelez-le comme vous le voulez", a-t-il déclaré.

S'adressant au chef de l'Etat Michel Sleiman et au Premier ministre désigné Tammam Salam, M. Geagea a lancé : "Nous voulons tous un gouvernement le plus tôt possible, mais pas un gouvernement de contradictions." Selon le chef des FL, "un gouvernement de contradictions, que l'autre partie appelle gouvernement d'union nationale, ne pourra même pas arriver à l'Assemblée générale". Et de demander : "Quelle serait la teneur de sa déclaration ministérielle? Qu'allez-vous faire de l'équation +armée, peuple, résistance+ alors que l'autre partie refuse d'afficher clairement sa position à ce niveau? Quelles seraient les politiques interne et étrangère de ce cabinet? Quelle serait sa position au sujet de la crise syrienne, notamment à Genève-2, alors qu'une composante de ce gouvernement est impliquée dans les combats en Syrie?"

S'adressant de nouveau à MM. Sleiman et Salam, M. Geagea a enfin lancé : "Nous voulons un gouvernement, pas un semblant de gouvernement. Nous vous attendons tous, faites vite. Restez attachés à vos prérogatives constitutionnelles et agissez selon vos convictions."

 

La justice pour la réconciliation et le pardon
Lors de cette rencontre, d'autres personnalités politiques ont également pris la parole.
 "Nous n'allons pas abandonner notre appel en faveur de la justice même si cela devrait impliquer le recours à une résistance civile pour défendre notre droit à un Etat fort et juste", a assuré le député Michel Pharaon.

Le secrétaire général du 14 Mars, Farès Souhaid, a, pour sa part, assuré que "le tribunal qui entame ses travaux dans trois jours pave la voie à la réconciliation et au pardon. Mais il ne peut y avoir de réconciliation ou de pardon si nous ne connaissons pas la vérité au sujet de l'assassinat de Rafic Hariri", a-t-il souligné. "Nous demandons que la justice, seule voie vers la résolution des conflits au sein de la société libanaise, soit faite", a-t-il ajouté. 

Prenant la parole au début de la rencontre, le député du Futur, Jamal Jarrah, a estimé que "les criminels ont cru, en assassinant nos responsables, être capables de nous réduire au silence pour arriver à un Etat soumis". "Aussi nombreuses que soient les difficultés, nous sommes capables de construire un Etat démocratique", a-t-il assuré.  S'adressant à la coalition du 8 Mars, il a déclaré : "L’épée de la justice est plus forte que votre injustice et votre arrogance. La justice arrive, le tribunal va entamer ses travaux."

 

Lire aussi
Gouvernement : la crise de confiance, due au non-respect par le Hezbollah de ses engagements passés, retarde l'issue des tractations 

Un « momentum » favorable à la naissance d'un nouveau gouvernement..., l'éclairage de Scarlett Haddad

Trois jours avant l'ouverture à La Haye du procès dans l'affaire de l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, devant le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), les Forces libanaises ont organisé lundi à Meerab une cérémonie sous le slogan "Le temps de la justice" en honneur à tous les martyrs de la révolution du Cèdre. A cette occasion, le leader des FL, Samir Geagea,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut