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Liban - Éclairage

Un « momentum » favorable à la naissance d’un nouveau gouvernement...

It's now or never. C'est un peu ce qui ressort du climat général actuel et des efforts pour former un gouvernement dit « rassembleur ». Les milieux politiques concernés, notamment ceux de Aïn el-Tiné, estiment ainsi que si un tel gouvernement ne voit pas le jour dans la prochaine quinzaine au plus tard, il n'en sera plus question avant longtemps et que le Liban aura perdu une chance sérieuse d'arrêter le processus de dégradation sécuritaire et politique qu'il connaît actuellement. Dans l'histoire des petits pays tiraillés entre les puissances régionales, comme le Liban, il existe parfois des « momentum » qui permettent de dégager des solutions, même partielles et provisoires, qui seraient impossibles autrement.


Des sources diplomatiques arabes estiment ainsi que le Liban a, en ces quelques jours, une possibilité réelle de parvenir à former un cabinet qui regrouperait des représentants de toutes les parties, car le moment régional et international y est propice. Mais si cette chance n'est pas saisie, nul ne sait quand elle pourrait se représenter. Les mêmes sources précisent que ce qui a rendu ce moment possible, c'est une conjoncture internationale et régionale favorable, mais aussi l'état de dégradation sécuritaire qui menace le Liban d'explosion, à un moment où nul n'a vraiment le temps de s'en occuper.


Ce qui a donc changé aujourd'hui, c'est que la communauté internationale, États-Unis en tête, ne souhaite pas avoir un nouveau dossier conflictuel au moment où elle est en train de traiter ceux qui existent déjà. Certes, Washington a déjà laissé le chaos régner au Liban, sans s'en occuper pendant des années (on se rappelle la fameuse déclaration de l'ancien secrétaire d'État américain George Schultz lorsqu'il avait déclaré en 1983 que le Liban est atteint de la peste et que par conséquent, il fallait le mettre en quarantaine), mais à cette époque, les combats pouvaient rester limités au Liban, sans déborder sur les pays de la région. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, avec les conflits ouverts entre notamment le régime syrien et les pays du Golfe, et entre l'Arabie saoudite et l'Iran, sur fond de discorde confessionnelle, laquelle peut se propager rapidement. Pour cette raison, l'administration américaine aurait fait savoir aux puissances régionales concernées qu'elle ne veut pas d'une explosion au Liban. Cette position a aussi le soutien d'autres pays influents, comme la Grande-Bretagne, la Russie, la France, la Chine, etc. Mais elle s'est heurtée jusqu'à présent à l'opposition du royaume wahhabite, qui considère la bataille pour la chute du régime en Syrie vitale pour lui et tient par conséquent à punir le Hezbollah de l'aide qu'il fournit à ce régime, cherchant à le contraindre à y mettre un terme en lui créant des problèmes internes.


Ces dernières semaines, il s'est toutefois passé quelque chose qui a pu modifier la position de l'Arabie. Il s'agit des combats entre les factions de l'opposition syrienne, en particulier entre l'État islamique en Irak et au Levant (Da'ech) et le Front islamique formé de nombreuses factions qui se sont regroupées sous l'impulsion de responsables saoudiens. Devenu incontrôlable et s'étant emparé de plusieurs voies de passage avec la Turquie qui lui assurent pratiquement un financement autonome, Da'ech est devenu un poids pour ceux qui appuient l'opposition syrienne. Il fallait donc s'en débarrasser d'autant qu'il a des tentacules en Irak, où le gouvernement Maliki lui mène une guerre féroce avec l'appui des États-Unis et la bénédiction du Conseil de sécurité, et au Liban où le groupe a menacé de se venger du Hezbollah. Comme il n'est plus possible d'appuyer ce groupe dans un pays, tout en l'empêchant de s'étendre ailleurs, il fallait donc soutenir la campagne générale contre Daech en Irak, en Syrie et au Liban. Or, dans ce dernier pays, la paralysie des institutions ne pouvait pas faciliter une mise au pas de ce groupe. De plus, la découverte samedi d'une rampe de lancement de missiles à Horch Beyrouth (dans un lieu situé entre la banlieue sud et Tarik Jdidé), pointés selon la chaîne al-Manar vers la route de l'aéroport, montre la gravité de la situation sécuritaire, qui risque soit d'échapper à tout contrôle, soit de pousser le Hezbollah à une action sur le terrain dont les résultats ne seraient pas favorables aux alliés du royaume wahhabite. Il fallait donc agir au plus vite et permettre la naissance d'un gouvernement regroupant toutes les parties. Ce sont d'ailleurs les messages répétés adressés par l'ambassadeur américain au Liban à ses interlocuteurs. Et finalement, ce serait aussi le conseil donné par des responsables saoudiens à leurs alliés libanais.

 

(Lire aussi : Le Hezbollah plaide en faveur d'un « gouvernement politique rassembleur »)


Dans l'autre camp, le Hezbollah a depuis le début intérêt à la formation d'un tel gouvernement politique qu'il n'a d'ailleurs cessé de réclamer. D'abord parce qu'un tel gouvernement peut faire baisser la pression qui pèse actuellement sur lui. Ensuite, si les explosions dans la banlieue sud se poursuivent, le 14 Mars faisant partie du gouvernement, ses déclarations devraient avoir un ton et un contenu différents. Enfin, avec l'ouverture prochaine du procès des assassins de Rafic Hariri, il a tout intérêt à un gouvernement politique d'union nationale, même s'il doit y perdre quelques portefeuilles importants. De même, l'objectif de l'Iran aujourd'hui au Liban est de protéger le Hezbollah et d'éviter son isolement...


Il y a donc une sorte de convergence d'intérêts régionaux et internationaux qui facilite la naissance d'un gouvernement « rassembleur » dans les plus brefs délais. Le reste est entre les mains des Libanais...

 

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It's now or never. C'est un peu ce qui ressort du climat général actuel et des efforts pour former un gouvernement dit « rassembleur ». Les milieux politiques concernés, notamment ceux de Aïn el-Tiné, estiment ainsi que si un tel gouvernement ne voit pas le jour dans la prochaine quinzaine au plus tard, il n'en sera plus question avant longtemps et que le Liban aura perdu une chance...

commentaires (6)

Le monde salafo salafiste s'effondre sous nos yeux, on compte plus de 1000 morts du même bord , Bashar tient la situation plus fermement que jamais , l'Iran signe des accords et se porte à être le faiseur de paix , et des gruyères voient une perte de vitesse dans le camp des résistances , mais où va t on là ? le bensaoudie part un vrille totale , elle perd contrôle sur ses propres mercenaires et à ce rythme elle sera définitivement dégagée du M.O , si jamais le hezb décidait de striker , alors oui , elle met de l'eau de rose dans son vin(aigre) , elle a compris que c'est ça ou rien , alors on s'accroche à ce qu'on peut pour encore exister, nous on a pas de problèmes , on existe grace à Scarlett qui nous insuffle ce vent de liberté à venir .

FRIK-A-FRAK

18 h 09, le 13 janvier 2014

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Commentaires (6)

  • Le monde salafo salafiste s'effondre sous nos yeux, on compte plus de 1000 morts du même bord , Bashar tient la situation plus fermement que jamais , l'Iran signe des accords et se porte à être le faiseur de paix , et des gruyères voient une perte de vitesse dans le camp des résistances , mais où va t on là ? le bensaoudie part un vrille totale , elle perd contrôle sur ses propres mercenaires et à ce rythme elle sera définitivement dégagée du M.O , si jamais le hezb décidait de striker , alors oui , elle met de l'eau de rose dans son vin(aigre) , elle a compris que c'est ça ou rien , alors on s'accroche à ce qu'on peut pour encore exister, nous on a pas de problèmes , on existe grace à Scarlett qui nous insuffle ce vent de liberté à venir .

    FRIK-A-FRAK

    18 h 09, le 13 janvier 2014

  • Tres bonne analyse Scarlett! Merci pour l'eclairage!

    Michele Aoun

    14 h 21, le 13 janvier 2014

  • 1- Le Hezbollah est le seul et unique responsable de la reconduction du parlement sans élections, du vide ministériel et potentiellement de la Présidence, de la déliquescence des institutions de l’état, etc... 2- L’Arabie n'a pas peur pour ses allies au Liban car si le Hezbollah pouvais faire quoi que ce soit sur le terrain il l'aura fait depuis belle lurette. Mais il sait bien qu'il se brûlera les doigts. 3- L'Iran plie et le Hezbollah n'aura d'autre alternative que de le faire aussi. Le TSL fera le reste. 4- Le 14 Mars n'est pas dupe des manigances du Hezbollah et si ce dernier ne se conforme pas a leurs exigences, il aura tout a perdre. Par après ce sera trop tard.

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 39, le 13 janvier 2014

  • POUR LES UNS C'EST LA POULE QUI VA METTRE BAS UN AGNEAU... POUR LES AUTRES C'EST LA BREBIS QUI VA PONDRE UN OEUF... ET L'ABRUTISSEMENT CONTINUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 25, le 13 janvier 2014

  • Un lapsus peut-être grave ! "Ouverture prochaine (au TSL - La Haye) du procès des "assassins" de Rafic Hariri" ! Il s'agit du procès des assasaints de Rafic Hariri. Cela dit, un gouvernement va enfin naître. Il aura comme nom : Gouvernemnt Rassembleur Bin Nifaq.

    Halim Abou Chacra

    05 h 42, le 13 janvier 2014

  • "La découverte d'1 rampe de lancement de missiles à Horch Beyrouth pointés vers la route de l'aéroport, montre la gravité de la situation sécuritaire qui risque soit d'échapper à tout contrôle, soit de pousser le hézébbb à une action dont les résultats ne seraient pas favorables aux alliés du royaume wahhabite." ! Est-on si sûrs que ça, de ces "résultats" ? Et puis, si "historiquement les petits pays sont tiraillés entre les puissances régionales beaucoup plus grandes", comment peut-on alors affirmer "qu'un Reste serait encore entre les mains des Libanais(h)." !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 49, le 13 janvier 2014

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