Comme tous les week-ends, les responsables du Hezbollah ont multiplié les déclarations pour défendre l'idée de la formation d'un gouvernement d'union politique en invoquant la gravité de la situation locale et régionale qui exige la participation de toutes les parties aux décisions nationales.
Le ministre Mohammad Fneich a ainsi réclamé avec insistance la formation d'un « gouvernement rassembleur, où toutes les parties seraient représentées, pour préparer la tenue de l'élection présidentielle et éviter au pays une vacance institutionnelle catastrophique dans un tel contexte ». Il a rappelé que le Hezbollah et ses alliés avaient proposé la formule « 9, 9, 6 » qu'ils jugeaient plus équitable, mais ils ont accepté d' y renoncer car, selon lui, « la situation aujourd'hui est bien trop grave pour s'arrêter aux quote-parts. Il s'agit plutôt de voir comment collaborer pour gérer le pays et concrétiser notre pacte national ».
Son collègue du gouvernement, Hussein Hajj Hassan, a estimé de son côté que l'idée d'un gouvernement du fait accompli a été abandonnée et que la priorité est désormais de trouver des ententes pour régler la grave crise économique et préparer le Liban aux échéances électorales qui l'attendent dans le courant de cette année.
Le député Hassan Fadlallah a estimé à son tour qu'il existe actuellement une chance réelle de former un gouvernement politique rassembleur. Il a invité toutes les parties à la saisir et à éviter de la perdre dans les détails et les conditions. Car, selon lui, la perte de temps ne profite qu'à ceux qui veulent du mal au Liban et qui souhaitent le plonger dans la discorde et le sang. Il a encore déclaré que ceux qui veulent l'intérêt du Liban n'ont qu'un choix, celui de s'asseoir à la même table avec les autres partenaires au sein de la nation et à entamer avec eux un dialogue, qu'il soit au sein du gouvernement ou dans le cadre de la conférence de dialogue national. M. Fadlallah a estimé qu'aujourd'hui, tous les Libanais se trouvent face à un grand défi, celui de sauver la stabilité de leur pays, car, selon lui, la sécurité des Libanais et l'unité du pays sont la priorité des priorités. « C'est pourquoi, a-t-il dit, face à cette priorité, ils doivent mettre de côté les sujets conflictuels et adopter une attitude positive les uns envers les autres pour faire baisser la tension et faciliter l'entente. »
Le président de la commission de la charia au sein du Hezbollah, cheikh Mohammad Yazbeck, a repris les mêmes thèmes, ajoutant que le Liban est aujourd'hui au cœur de la tempête et que pour le protéger, il faut absolument que les différentes parties s'entendent sur un gouvernement en prélude à la tenue de l'élection présidentielle. Au passage, cheikh Yazbeck a rappelé que tout au long des dernières années, ce qui a protégé le Liban des visées israéliennes et des tentatives d'y semer la discorde, c'est bien l'équation « armée-peuple-résistance ». Il a ajouté que le Hezbollah n'a jamais voulu le pouvoir en tant que tel. Il veut simplement mettre en échec les tentatives de déstabiliser le Liban dans l'intérêt d'Israël et permettre au pays d'exploiter ses richesses pour le bien-être de son peuple.
Cheikh Nabil Qaouk a à son tour mis l'accent sur la coopération positive du 8 Mars et de ses alliés en vue de former un gouvernement. Selon lui, le Hezbollah et ses alliés ont donc fait des concessions politiques, privilégiant les choix nationaux sur les considérations politiques. Le Hezbollah et ses alliés ont renoncé à leurs conditions pour la formation du gouvernement. Selon lui, le 14 Mars est invité à en faire de même, tout en levant toute protection directe ou indirecte de tout takfiriste ou même de tout élément armé syrien au Liban.
Enfin, le député Nawar Sahili a estimé que la formation d'un gouvernement politique rassembleur est dans l'intérêt de tout le Liban. Il a ajouté que c'était la revendication du 8 Mars et de ses alliés depuis le début, car un gouvernement d'union est aujourd'hui le meilleur moyen de lutter contre le terrorisme qui gagne du terrain au Liban et contre les complots ourdis contre ce pays.
commentaires (4)
Mensonges et balivernes en veux tu en voila! Et ils s'attendent a ce que l'on y croit. Je me demande, après toute ces déclarations, qui du 14 Mars ou du Hezbollah sent la fin proche. Le Hezbollah est coincé et se rend compte qu'il n'a plus d'autre choix que de lâcher du leste. Il essaye de le faire avec le moindre de pertes possible en cherchant a montrer que c'est lui et rien que lui qui en a pris la décision pour le bien du pays. S'il avait vraiment a coeur le bien du pays, pourquoi tout ces meurtres? Pourquoi mai 2008? pourquoi la guerre de 2006 et surtout pourquoi le Fakih? Il a besoin d'abord de se naturaliser Libanais avant de nous convaincre. Ce n'est pas de sitôt!
Pierre Hadjigeorgiou
13 h 59, le 13 janvier 2014