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À La Une - Crise

Irak : les habitants de Fallouja reviennent progressivement dans la ville

Le Conseil de sécurité de l'ONU apporte son soutien au gouvernement irakien.

Les combattants de Daech ne contrôlent plus que 10% de Ramadi. AZHAR SHALLAL/AFP

Les habitants ayant fui Fallouja, théâtre de combats la semaine écoulée, revenaient peu à peu samedi dans cette ville à l'ouest de Bagdad, toujours tenue par des insurgés armés.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a apporté vendredi son soutien au gouvernement irakien, dominé par les chiites, dans sa lutte pour reprendre Fallouja ainsi que la ville proche de Ramadi dont plusieurs quartiers avaient également été pris la semaine dernière par les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, Da'ech, lié à el-Qaëda).

Les combats, mais aussi le manque d'approvisionnement en eau, en nourriture et en carburant qu'ils avaient provoqué, avaient poussé 13.000 familles à fuir Fallouja vers les provinces voisines. Mais samedi matin, la principale route reliant la capitale à Fallouja était pleine de véhicules, les habitants retournant chez eux.

La plupart des commerces ont rouvert dans cette ville sunnite située à 60 km à l'ouest de Bagdad, contrôlée par des hommes armés : des membres de Da'ech mais aussi des membres de tribus hostiles au gouvernement.

Les opérations de sécurité ont été suspendues dans des secteurs entre Fallouja et Ramadi en raison de fortes pluies durant la nuit qui ont limité l'utilisation des avions et véhicules de combats.
La police et des tribus étaient parvenues vendredi à reprendre des mains des jihadistes deux quartiers de Ramadi, à 40 km plus à l'ouest, chef-lieu de la province d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie.

Selon un commandant d'une milice tribale, Mohammed Khamis Abu Risha, les combattants de Da'ech ne contrôlent plus que 10% de Ramadi. C'est la première fois que des hommes armés prennent aussi ouvertement le contrôle de zones urbaines depuis l'insurrection qui a suivi l'invasion américaine de 2003.

A Fallouja, un responsable religieux, cheikh Abdulhamid Jadua, a appelé vendredi lors de la prière hebdomadaire les cheikhs de la région à intervenir pour résoudre la crise, tout en prévenant que le gouvernement ne devait pas "avoir recours à l'armée pour les combats à l'intérieur des villes".

 

'Importance cruciale d'une unité nationale'
Les violences, déclenchées le 30 décembre avec le démantèlement à Ramadi d'un camp de protestataires sunnites anti-gouvernementaux, ont fait plus de 250 morts, selon un décompte de l'AFP fondé sur des sources médicales et officielles.

(Rétrospective : 2013, année la plus meurtrière en Irak depuis 2008)

Il y a une semaine, des centaines d'hommes armés, arborant pour certains le drapeau noir des jihadistes, ont participé dans le centre de Fallouja à la grande prière hebdomadaire, au cours de laquelle un combattant avait solennellement déclaré la ville "Etat islamique", selon un témoin et des images diffusées par les jihadistes.

Depuis, des policiers chargés de la circulation ont repris leur poste dans les rues de Fallouja, toujours sous le contrôle d'hommes armés. Après avoir déployé des renforts tout autour de la ville, l'armée a assuré qu'elle ne mènerait pas d'assaut dans l'immédiat, pour éviter des victimes civiles.

Une attaque contre Fallouja risque d'aggraver les tensions entre la minorité sunnite et le gouvernement, et constitue un défi de taille pour les forces gouvernementales qui n'ont encore jamais mené une opération de cette ampleur depuis le départ des derniers soldats américains il y a deux ans.

Dans un communiqué, le conseil de sécurité de l'ONU a fait valoir le "grand courage" des forces de sécurité irakiennes dans la province d'Al-Anbar. "Le Conseil de sécurité exprime son solide soutien aux efforts continus du gouvernement irakien pour assurer la sécurité de la population en Irak", indique le texte.

Le Conseil presse "les tribus irakiennes, les responsables locaux, et les forces de sécurité dans la province (...) de poursuivre, d'étendre et de renforcer leur coopération contre la violence", et souligne "l'importance cruciale d'un dialogue et d'une unité nationale".

La crise à Al-Anbar et la persistance d'un niveau élevé de violences dans le reste du pays constituent l'une des menaces les plus importantes pour le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, au pouvoir depuis huit ans, à quelques mois des élections législatives prévues en avril.

 

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Le Conseil de sécurité de l'ONU a apporté vendredi son soutien au gouvernement irakien, dominé par les chiites, dans sa lutte pour reprendre Fallouja ainsi que la ville proche de Ramadi dont...

commentaires (2)

La guerre mondiale contre le terrorisme jihadiste doit etre officellemnt déchalrée et commencer. Il faut dès à présent choisir son camp car l'histoire ne pardonne jamais. Il faut que les américains et tout ce qu'ils trainent derrière eux en europe et dans la région, comprennent une fois pour toute que l'utilisation du fanatisme religieux pour faire le boulot qu'il ne peuvent/veulent pas faire sur le terrain, ne paient pas à la longue et qu'ils est trop dangereux pour toute l'humanité.. leur gueule comprise. S'ils ont des projets similaires pour la chine et la Russie fédérée qui compte parmis leur populations des musulmans, il faudra qu'ils l'éliminent de leur agenda et qu'ils l'expliquent aux arabies sponsorisantes.. que c'est trop dangereux, les gras.. il faut arreter cette folie!

Ali Farhat

01 h 55, le 12 janvier 2014

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Commentaires (2)

  • La guerre mondiale contre le terrorisme jihadiste doit etre officellemnt déchalrée et commencer. Il faut dès à présent choisir son camp car l'histoire ne pardonne jamais. Il faut que les américains et tout ce qu'ils trainent derrière eux en europe et dans la région, comprennent une fois pour toute que l'utilisation du fanatisme religieux pour faire le boulot qu'il ne peuvent/veulent pas faire sur le terrain, ne paient pas à la longue et qu'ils est trop dangereux pour toute l'humanité.. leur gueule comprise. S'ils ont des projets similaires pour la chine et la Russie fédérée qui compte parmis leur populations des musulmans, il faudra qu'ils l'éliminent de leur agenda et qu'ils l'expliquent aux arabies sponsorisantes.. que c'est trop dangereux, les gras.. il faut arreter cette folie!

    Ali Farhat

    01 h 55, le 12 janvier 2014

  • Irak ou la mort qui hante toujours le peuple et ou Fallouja risque d 'embraser de nouveau la guerre civile.

    Sabbagha Antoine

    15 h 16, le 11 janvier 2014

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