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Campus

L’UL se penche sur les troubles du sommeil chez les adolescents

Pour la première fois au Moyen-Orient, une étude est réalisée sur les troubles du sommeil chez les adolescents. « Campus » s'est intéressé à cette enquête menée par le professeur Ramez Chahine, enseignant chercheur à la faculté des sciences médicales de l'UL et directeur de l'équipe de recherche du laboratoire « Stress oxydatif et antioxydants ».

L'enquête, réalisée en 2013 avec le soutien de l'AUF et de l'École doctorale de l'UL, a été menée à Beyrouth et à Amman auprès de 2 000 adolescents âgés de 14 à 19 ans dans vingt écoles libanaises et jordaniennes. Les résultats montrent que plus de 50 % des élèves dorment moins de huit heures par nuit – en deçà des 8 à 9 heures de sommeil nécessaires à l'adolescence. Ces adolescents rencontrent des difficultés d'endormissement. Ils essaient de compenser leurs dettes de sommeil en fin de semaine ou par une somnolence diurne, en classe, dans le quart des cas. L'enquête a également révélé que plus de 50 % des adolescents consomment des boissons stimulantes et 40 % sont branchés sur Internet avant de dormir.
« Le sommeil est très important pour la santé. Il permet de récupérer physiquement et psychologiquement. Si on réduit le temps de sommeil d'une heure seulement pendant plusieurs nuits, un sentiment de fatigue et d'épuisement se fera sentir dans la journée », indique le Pr Chahine, avant de préciser : « Les troubles du sommeil chez les adolescents diffèrent quant aux raisons qui les provoquent de ceux qui surviennent chez les adultes. Ce sont d'autres genres d'angoisse qui rendent les adultes insomniaques. »
Le chercheur, qui a à son actif un doctorat d'État en physiologie pharmacologique de l'Université Paul Sabatier (Toulouse), cinq années de recherches à l'Université de Montréal et une soixantaine de publications dans le domaine cardio-vasculaire et le stress oxydatif, poursuit : « L'adolescence est une phase de transition très sensible où le cycle du sommeil risque d'être perturbé. En effet, le rythme de vie des jeunes, l'utilisation excessive des réseaux sociaux et la consommation de boissons stimulantes constituent une composante essentielle qui, de nos jours, prime sur le stress lié aux études et aux examens. »
Le Pr Chahine travaille en collaboration avec le Dr Roger Godbout, professeur à l'Université de Montréal et spécialiste international des troubles du sommeil des adolescents, qui a déjà effectué une étude similaire au Québec, ainsi qu'avec le Dr Wasileh Petro, professeure à la faculté de santé de l'Université de Jordanie.

Identification des cas nécessitant une intervention clinique
S'inspirant de deux références importantes dans le domaine du sommeil : Le bulletin épidémiologique de l'Institut de veille sanitaire en France et Common Sleep Disorders in Teenagers (Troubles fréquents du sommeil chez les adolescents) aux États-Unis, toutes les deux publiées en 2012, le Dr Chahine élabore un plan de travail qui comprend une large étude divisée en trois phases. « La première consiste à collecter les données. Elle comprend trois enquêtes réalisées par mon équipe de recherche composée d'étudiants de troisième cycle en médecine et en pharmacie », précise le Dr Chahine. Le premier questionnaire vise à connaître les habitudes de sommeil, les styles de vie et les différents facteurs de risque environnementaux pouvant développer des troubles du sommeil chez les adolescents interviewés. Le deuxième questionnaire cible cliniquement la nature et l'identification de ces troubles en utilisant trois tests validés comportant une échelle sur l'indice de la qualité du sommeil et la gravité de l'insomnie. « Quand au troisième questionnaire, il vise à comparer les habitudes de sommeil chez les adolescents qui vivent en ville à celles des jeunes qui habitent dans les villages », poursuit le chercheur.
La deuxième phase du projet, prévue au printemps, comprend des campagnes de prévention et de sensibilisation dans les écoles et les universités, ainsi que des conférences et des colloques. « L'étape finale consiste à identifier les cas nécessitant des interventions cliniques. Ces personnes seront prises en charge par des spécialistes », conclut le professeur Chahine.
L'équipe du Pr Chahine a présenté les « habitudes de sommeil chez les adolescents au Moyen-Orient » lors du congrès du sommeil tenu à Marseille au mois de novembre passé. Des publications sont en cours de préparation.
Évoquant le support qu'il a reçu de l'AUF pour mener son projet de recherche, le Pr Chahine affirme : « L'AUF me soutient depuis plus de vingt ans. Cela m'a permis de créer le laboratoire "Stress oxydatif et antioxydants" que je dirige à l'UL. Et c'est également grâce à l'AUF que j'ai pu rester en contact avec mes collaborateurs étrangers. »

L'enquête, réalisée en 2013 avec le soutien de l'AUF et de l'École doctorale de l'UL, a été menée à Beyrouth et à Amman auprès de 2 000 adolescents âgés de 14 à 19 ans dans vingt écoles libanaises et jordaniennes. Les résultats montrent que plus de 50 % des élèves dorment moins de huit heures par nuit – en deçà des 8 à 9 heures de sommeil nécessaires à l'adolescence. Ces...

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