Dans l’ex-hôpital des « enfants malades », établissement que les jihadistes de Da’ech s’étaient appropriés pour en faire l’une de leurs « plus importantes prisons », des militants ont fait état de dizaines d’exécutions. Selon l’OSDH, « 42 corps, dont ceux d’au moins cinq militants et de 21 combattants de différentes brigades rebelles (...) abattus par l’EIIL (...), ont été découverts sur les lieux ». Medo Halab/AFP
Les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL ou Da'ech) ont été délogés d'Alep après avoir déclaré une guerre totale à leurs anciens alliés islamistes en Syrie. Dans la ville d'Alep, il ne restait hier « quasiment » plus de combattants de l'EIIL, ceux-ci ayant été délogés de leurs QG selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Depuis vendredi, les rebelles islamistes sont engagés dans des affrontements meurtriers contre les jihadistes de l'EIIL. Les combats ont fait au moins 385 morts, dont 198 rebelles, 131 membres de l'EIIL et 56 civils selon l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales.
À Alep, les rebelles de différentes brigades islamistes ont délogé le groupe jihadiste de toutes ses bases, notamment l'ex-hôpital pour enfants, « qui était devenu le quartier général de l'EIIL dans la ville », et une de ses « plus importantes prisons » selon l'OSDH. L'organisation précise que des dizaines de détenus auraient été libérés. Des militants sur place ont confirmé des dizaines de libérations mais fait état de dizaines de prisonniers exécutés, diffusant hier une vidéo tournée selon eux dans ce bâtiment, et montrant neuf cadavres. Selon l'OSDH, « 42 corps dont ceux d'au moins cinq militants et de 21 combattants de différentes brigades rebelles (...) exécutés par l'EIIL (...) ont été découverts sur les lieux ». Une source au sein des services de sécurité du régime s'est félicitée des derniers événements. « Nous sommes les bénéficiaires de cette situation », a-t-elle dit.
Autre « cible légitime » pour l'EIIL : la Coalition de l'opposition ainsi que les dirigeants de l'Armée syrienne libre (ASL), a prévenu le porte-parole de l'EIIL cheikh Abou Mohammad al-Adnani, qui s'est montré moins agressif envers le Front al-Nosra, branche officielle d'el-Qaëda en Syrie, demandant « qui vous a poussés à vous battre contre nous ? ».
Le Front al-Nosra, qui a appelé à un cessez-le-feu pour se concentrer sur la lutte contre Bachar el-Assad, a adopté, selon l'OSDH, une attitude de neutralité dans les affrontements en cours – à l'exception de Raqa, où ses membres combattent l'EIIL. A Raqa justement, « des membres d'al-Nosra ont pris le contrôle d'un siège de la Sécurité politique qui était occupé par l'EIIL et bombardaient le bâtiment du gouvernorat (..) siège principal de l'EIIL dans la ville situé à quelques mètres de là », a indiqué l'OSDH mercredi soir.
Pour l'expert du salafisme Romain Caillet, « l'EIIL ne peut pas l'emporter seul contre une coalition de toutes les forces de l'opposition armée. Son but est de forcer certaines brigades islamistes à des négociations séparées afin de fissurer "l'union sacrée" contre lui ». « Pour cela, il dispose d'un moyen de pression : le retrait de 750 de ses combattants des lignes de front face au régime syrien dans la région d'Alep », ajoute le chercheur, expliquant : « Une guerre intestine avec l'EIIL, ajoutée à une offensive des forces loyalistes au régime Assad sur Alep, serait une catastrophe pour les rebelles. »
Par ailleurs, trois employés locaux de l'ONG humanitaire tchèque People in Need ont été tués mardi par une grenade pendant leur travail à Alep, dans le nord de la Syrie, a annoncé hier cette ONG dans un communiqué à Prague.
Face à cette situation, les ministres des Affaires étrangères des onze pays « amis de la Syrie » se réuniront en fin de semaine à Paris avec la Coalition nationale de l'opposition syrienne, dix jours avant la conférence de paix du 22 janvier en Suisse. L'opposition syrienne, réunie à Istanbul, a quant à elle reporté au 17 janvier sa décision de participer ou non à cette conférence de paix.
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commentaires (3)
Je me réjouis de voir cette racaille délogée d'Alep et souhaiterait qu'elle soit décrottée de notre région du M.O pour la voir finir dans les bras de bandar en bensaoudie , mais si ça avait été les résistances qui avaient fait ce boulot qu'auraient on dit ? guerre chiite sunnite ? massacres de civils ? les mercenaires "mignons et gentils" n'ont rien fait de moins que ce que les résistances accomplissent tous les jours , il fallait seulement que les mercenaires "mignons et gentils" sachent choisir leur fréquentation , c'est tout. A moins que la réponse des gruyeres sera de me dire que la vermine chassée d'Alep est alliée aux forces de Bashar en Syrie ?? et ça me fera rire comme pas possible ..
FRIK-A-FRAK
11 h 46, le 09 janvier 2014