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À La Une - France

Voeux aux Français: Hollande affirme et revendique une ligne sociale-démocrate

Le président français a "touché au coeur nucléaire" de la doxa socialiste, estime un analyste.

François Hollande, lors de ses voeux aux Français, le 31 décembre 2013. REUTERS/France2/France Televisions/Handout via Reuters

François Hollande a brisé plusieurs tabous socialistes mardi soir lors de ses voeux aux Français pour affirmer clairement une ligne politique sociale-démocrate sinon sociale-libérale, au grand dam de la gauche de la gauche qui a immédiatement dénoncé une politique de droite.

Baisses des charges et allègement des contraintes administratives pesant sur les entreprises, programme d'économies n'épargnant ni les collectivités locales ni les "abus" et les "excès" de la protection sociale, impôts "trop lourds"...


"Les masques sont complètement tombés : Hollande enfonce le clou de son orientation sociale-libérale", analyse Jérôme Fourquet (Ifop) qui relève un tournant rhétorique, sinon politique.
"Faire mieux avec moins, c'est typiquement ce que la droite disait concernant la fonction publique et que la gauche critiquait en soutenant les fonctionnaires et en demandant plus de moyens", souligne le politologue.
Pour lui, le président français a "touché au coeur nucléaire" de la doxa socialiste en promettant de "serrer la vis aux fonctionnaires et aux élus locaux et en faisant de la restauration des marges des entreprises une priorité".
L'explication, selon Jérôme Fourquet : "avec un chômage qui ne baisse pas aussi rapidement que prévu et un écart qui se creuse avec l'économie allemande, Hollande est condamné à appuyer sur l'accélérateur des réformes pour recoller à marche forcée au peloton de tête".


Depuis plusieurs mois, le chef de l'Etat l'exprime en filigrane : une politique de gauche est d'abord une politique pour l'emploi qui passe par une restauration des marges des entreprises françaises, parmi les plus faibles d'Europe, la réduction du coût du travail et des économies budgétaires.

 

Inflexion, tournant ou rupture ?
"Le progrès, c'est aussi de faire dans les moments difficiles des choix courageux pour préserver l'emploi, pour anticiper les mutations industrielles et c'est ce qu'a fait Gerhard Schröder, ici, en Allemagne", déclarait-il, lors des célébrations des 150 ans du parti social-démocrate allemand (SPD) à Leipzig, en mai dernier, au risque de prendre sa majorité à contre-pied .


Autre exemple : lundi, en déplacement à Ryad, le chef de l'Etat a pris "l'engagement", devant des chefs d'entreprise français et saoudiens, d'assurer une "stabilité fiscale" aux entreprises.
Si bien que "le pacte de responsabilité" pour les entreprises comprenant des baisses de charges, des réductions des contraintes en contrepartie d'emploi, annoncé par François Hollande mardi soir, a été accueilli favorablement mercredi par le Medef, la plus grande organisation patronale de France.


A l'inverse, le PCF a dénoncé l'intervention d'un président sourd "aux difficultés des Français"
"Le seul objectif dont il se déclare +personnellement garant+, c'est moins de dépenses publiques, c'est à dire moins de services publics de l'Etat, moins d'investissements publics des collectivités locales, moins de remboursements et de prestations de la Sécurité sociale", a dénoncé le parti, sentant une inflexion de la politique suivie.


Plus qu'un tournant ou une rupture, Brice Teinturier (Ipsos) voit plutôt dans les voeux présidentiels une "ligne qui se dessine de plus en plus" avec l'affirmation de "l'importance des entreprises dans la création d'emplois marchands", une "sorte de socialisme de l'offre".
Sur la forme, le politologue a noté la "volonté de remettre de la présidentialité" dans cet exercice avec l'image du président en incrustation sur celle de l'Elysée mais aussi une expression "moins figée". L'absence de toute mention du Premier ministre tout comme l'usage du "je" - "J'assumerai, moi-même..." - relèvent, selon lui, d'une "volonté d'affirmation d'une autorité présidentielle plus forte".


Stéphane Rozès, président du cabinet CAP, est sur la même ligne. "François Hollande énonce plus clairement la cohérence de l'action menée par le gouvernement, assumant une ligne sociale-démocrate", analyse-t-il.
Jugeant la prestation du chef de l'Etat "réussie", il fait valoir que si "ses dernières interventions étaient apparues très décousues, techniques et économiques, cette fois, il remet en perspective l'année écoulée et s'inscrit dans le long terme".
Pour les Français, souligne Stéphane Rozès, "le seul sujet, c'est de savoir s'il est possible de préserver leur modèle social, ce qu'ils sont dans le monde tel qu'il est". Et si le président y a répondu en traçant une "ligne harmonique" de son action mardi soir, estime-t-il en substance, "la grande explication" est attendue le 14 janvier quand il tiendra sa grande conférence de presse semestrielle.

 

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Baisses des charges et allègement des contraintes administratives pesant sur les entreprises,...

commentaires (2)

GAG..... C'est le pire gag de l'année. Une ligne fonctionnaire-vampire serait plus juste. Une ligne je laisse tout faire aux multinationales serait la vérité... C'est l'union de la médiocrité et de la rapacité!

GEDEON Christian

13 h 57, le 03 janvier 2014

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Commentaires (2)

  • GAG..... C'est le pire gag de l'année. Une ligne fonctionnaire-vampire serait plus juste. Une ligne je laisse tout faire aux multinationales serait la vérité... C'est l'union de la médiocrité et de la rapacité!

    GEDEON Christian

    13 h 57, le 03 janvier 2014

  • Bluff géant ...du socialiste Français Made In F.Hollande...quand le mur de Berlin fut abattu ...! il y a 25 ans par de vrais démocrates...! Faut dire que les sociaux était de l'autre coté !! D'ailleurs en cette période les socialistes et leurs presses en France...étaient très trés discret sur cet évènement...puis ...ils se sont emparé du slogan trompeur de "sociaux-démocrates"...Alors que la sociale démocratie en Europe n'a rien a voir avec cet amalgame propagandiste douteux...!

    M.V.

    17 h 02, le 02 janvier 2014

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