Le Liban sera à l'ordre du jour du Conseil des affaires étrangères de l'UE, lundi prochain à Bruxelles, a déclaré hier le porte-parole du Quai d'Orsay, lors de son point de presse bihebdomadaire. « Les États membres réaffirmeront leur solidarité et leur attachement à la stabilité du pays », a dit Romain Nadal. « Le Liban est menacé par la crise syrienne et nous souhaitons à tout prix que cette crise ne déstabilise pas le pays », a-t-il poursuivi, en réponse à une question de L'Orient-Le Jour.
Explicitant ses propos, M. Nadal a réaffirmé le soutien de la France au président Michel Sleiman et à l'armée libanaise, et, sur le plan humanitaire, une aide consistante pour que le pays puisse faire face à l'afflux de réfugiés syriens dans les meilleures conditions possibles.
Le porte-parole a en outre indiqué que Laurent Fabius, ministre des AE, traitera du dossier libanais devant ses pairs européens, et a rappelé que Paris était à l'origine de la formation du groupe international de solidarité avec le Liban qui avait vu le jour il y a quelques semaines à l'ONU, et qu'une conférence de pays donateurs est prévue prochainement à Koweït.
Prié de dire si le soutien français se manifestera également au niveau de la crise politique qui menace le pays du Cèdre, le porte-parole s'est contenté de dire : « Pas d'ingérence dans la politique intérieure du Liban... »
Sunnisme
Parallèlement à ces propos officiels, des milieux diplomatiques arabes en France estiment que l'Élysée et le Quai d'Orsay poursuivent dans la plus grande discrétion des contacts avec les pays européens, les grandes puissances et de hauts responsables libanais pour que l'idée d'une conférence internationale sur le Liban prenne forme dès le début de l'année prochaine. Le but étant de réunir à Paris le plus grand nombre de dirigeants libanais de tous bords, « et plus particulièrement des personnalités sunnites et chiites connues pour leur modération ».
Ces milieux indiquent que ces contacts sont en fait déjà en cours par les voies diplomatiques traditionnelles et qu'ils pourraient prendre la forme d'invitations que Paris adresserait à des politiciens libanais pour qu'ils viennent expliquer leurs positions « et le fond de leurs pensées » devant des conseillers concernés, et compétents, à l'Élysée et au Quai d'Orsay. Des noms auraient même été mentionnés chez les modérés : Hussein Husseini, Sélim Hoss, Adnane Kassar, Fouad Makhzoumi, Walid Daouk, Hassan Rifaï, Bahije Tabbara, Leila Solh Hamadé ainsi que d'autres acteurs de la vie politique libanaise de toutes les confessions. Si une attention particulière est consacrée à la communauté sunnite, explique un ambassadeur de France actuellement à la retraite, c'est dans le but de faire front à un sunnisme radical qui guette le pays du Cèdre, bien entendu en réaction au « Hezbollah ».
Les partisans les plus chauds d'une telle conférence sur le Liban font valoir en effet que si l'on parvenait à obtenir que des vues radicales, d'une part, et des opinions modérées, d'autre part, soient exprimées, les participants et observateurs libanais et de pays amis du Liban pourraient alors travailler à un rapprochement salutaire avant que le pays ne parvienne à l'échéance présidentielle du printemps prochain.
1 - MALHEUREUSEMENT AUCUNE PERSONNALITÉ DONT ILS PARLENT N'A DE POIDS POLITIQUE EFFECTIF SUR LA SCÈNE LIBANAISE. 2 - AIDER L'ARMÉE EN LUI FAISANT CADEAU DE MATÉRIELS ÉPAVES DE LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE ? FAITES PLUTÔT DES PRESSIONS SUR LES PARTIS POLITIQUES POUR DIALOGUER !
18 h 57, le 14 décembre 2013