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À La Une - Yémen

Attaque spectaculaire contre le ministère de la Défense à Sanaa : au moins 25 morts

L'armée reprend le contrôle de la situation à l'intérieur du complexe ; le groupe d'assaillants anéanti.

Au moins 20 personnes ont été tuées jeudi dans un assaut spectaculaire contre le siège du ministère de la Défense à Sanaa. AFP PHOTO/MOHAMMED HUWAIS

Des hommes armés ont lancé un assaut spectaculaire contre le siège du ministère de la Défense jeudi à Sanaa, faisant au moins 25 morts, au moment où les attentats attribuées à el-Qaëda se multiplient au Yémen sur fond de blocage politique.

 

Les assaillants ont concentré leur assaut, un attentat suicide suivi par une attaque armée, contre l'hôpital militaire de l'immense complexe abritant le ministère, situé près de Bab al-Yaman, à l'entrée de la vieille ville de Sanaa.

 

L'attentat, sur le modus operandi d'el-Qaëda, n'a pas été encore revendiqué.
L'assaut a été lancé par un kamikaze au volant d'une voiture piégée qui a forcé une entrée du ministère, avant d'être suivi par des complices à bord d'un autre véhicule. Ces derniers, munis d'armes automatiques, ont réussi à atteindre l'hôpital militaire et deux autres bâtiments de l'immense complexe, d'où s'est élevée une colonne de fumée noire après la forte déflagration.


L'attaque a fait au total 25 morts et des dizaines de blessés, selon un responsable des services de sécurité. Trois médecins étrangers -un Vénézuélien et deux Philippines-, trois de leur collègues yéménites et cinq patients, dont un juge, figurent parmi les morts, selon une source médicale. L'un des frères du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, Ahmed, âgé de 90 ans, qui était soigné à l'hôpital du complexe, a survécu et a été transféré dans un autre établissement, selon la source médicale.

 


Situation sous contrôle au ministère
Le ministère de la Défense a indiqué, sur son site internet, que l'armée avait repris le contrôle de la situation à l'intérieur du complexe, alors qu'une source de sécurité a affirmé que "le groupe des assaillants avait été anéanti".


La télévision d'Etat, qui a aussi indiqué que l'attaque avait pris fin, a souligné que les assaillants avaient profité de travaux à l'entrée du complexe pour lancer leur attaque. Elle a montré des corps déchiquetés par les balles ou calcinés devant l'établissement hospitalier, un bâtiment blanc de trois étages dont l'entrée est très endommagée, en précisant qu'il s'agit de ceux des assaillants. Sur les images, on pouvait également voir des carcasses de voitures et des salles de l'hôpital dévastées avec des flaques de sang au sol.


Le président yéménite s'est rendu sur les lieux et y a tenu une réunion avec les hauts responsables des services de sécurité, à qui il a demandé d'ouvrir une enquête dont les résultats doivent être publiés sous 24 heures.
Après l'attaque, le secteur a été totalement bouclé et des renforts militaires y ont été dépêchés.


Blocage politique
Ces derniers mois, le pays a connu une escalade des violences notamment contre l'armée.
La majorité des attaques sont attribuées au réseau extrémiste d'el-Qaëda qui reste particulièrement actif dans le sud et le sud-est du pays, bien qu'il ne les revendique que rarement.


La capitale yéménite n'a pas échappé à l'escalade. Le 26 novembre, un Bélarusse a été tué et un autre blessé en pleine rue par des hommes armés. Quatre jours plus tôt, un député, représentant de la rébellion zaïdite chiite au dialogue national en cours, a été assassiné.


Le processus de transition politique au Yémen, seul des pays du Printemps arabe où un soulèvement populaire a abouti à un départ négocié de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, est bloqué.
Le dialogue national, destiné à mettre fin à une période de transition politique de deux ans et à donner au pays des institutions pérennes, est actuellement dans l'impasse.
Ce dialogue entre toutes les forces politiques devait s'achever le 18 septembre et déboucher sur l'élaboration d'une nouvelle Constitution pour permettre la tenue d'élections générales. Mais il se heurte à plusieurs obstacles, notamment les demandes d'autonomie des sudistes.


Les retards dans l'application de l'accord de transition pourraient par ailleurs nécessiter le prolongement du mandat du président Mansour Hadi.
Ce dernier a été élu en février 2012 pour une période intérimaire de deux ans à l'issue de laquelle des élections générales doivent être tenues sur la base d'une nouvelle Constitution.

 

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