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Moyen Orient et Monde - Syrie

Les rebelles prennent le contrôle total de Maaloula

Preuves à l'appui, une responsable de l'ONU accuse Assad de crimes contre l'humanité.

Au lieu de leurs traditionnelles armes à feu, les rebelles ont opté pour une technique plus inédite : des pneus remplis d’explosifs. C’est ainsi qu’ils ont arraché à l’armée la ville chrétienne de Maaloula, après cinq jours de combats acharnés. Mohammad al-Khatib/AFP

Des rebelles syriens, dont des jihadistes du Front al-Nosra, ont marqué un point dans la nuit de dimanche à lundi en prenant après cinq jours de combats le contrôle du cœur historique de la ville chrétienne de Maaloula, à 55 km au nord de Damas. Selon une source au sein des services de sécurité, les rebelles, positionnés en haut de la falaise de grès surplombant la ville, ont fait rouler dans la nuit un grand nombre de pneus bourrés d'explosifs sur les soldats déployés en bas de cette cité, aujourd'hui déserte, une tactique inédite. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé la prise de Maaloula. La ville est située dans la région de Qalamoun, au nord de Damas, où l'armée syrienne mène une offensive au terme de laquelle elle s'est emparée de Qara, de Deir Attiya et d'une partie de Nabak. L'armée veut reprendre cette région montagneuse pour assurer une continuité territoriale sous son contrôle entre les provinces de Damas et Homs.

 

Les douze religieuses
Selon l'agence officielle SANA, les rebelles seraient également entrés dans le couvent orthodoxe de Mar Takla, situé au milieu de la ville et jusque-là contrôlé par l'armée, où se trouvent 40 religieuses et orphelins. Douze religieuses orthodoxes, syriennes et libanaises, ont été emmenées de force du couvent. Se montrant prudent, le nonce du Saint-Siège en Syrie, Mgr Mario Zenari, cité par la radio Vatican, a précisé qu'il « semble que les rebelles jihadistes les aient conduites dans le nord vers Yabroud. On ne connaît pas encore les motifs de cette action de la part des rebelles : s'il s'agit d'un enlèvement ou d'une prise de contrôle du couvent pour avoir la main libre à Maaloula ». L'agence catholique spécialisée AsiaNews a affirmé également que le patriarcat grec-orthodoxe a communiqué la nouvelle.


Au sud de la Syrie, dans la province de Deraa, à Basr al-Harir, les rebelles ont par ailleurs pris un arsenal militaire après quelques jours de combats, selon l'OSDH. Sur les photos mises en ligne par cette organisation, un rebelle piétine la tête tranchée d'un soldat. Un autre porte le drapeau noir de la brigade rebelle Beit al-Maqdess.


D'autre part, sur les hauteurs du Golan, de violents combats ont eu lieu hier matin à Khan Arnabeh et Sama Danieh. Un obus de mortier tiré de Syrie a atterri hier à Majdal Chams, chef-lieu des localités druzes du Golan occupé par Israël, sans faire de victimes, ont indiqué des témoins. Une responsable militaire israélienne a confirmé le tir mais refusé de préciser où l'obus était tombé. Toujours dans le Golan, des tirs à l'arme automatique ont eu lieu hier matin à partir de la Syrie en direction de soldats israéliens, qui ont répliqué et « atteint une cible visée », a indiqué une porte-parole de l'armée sans autre indication.

 

126 000 morts
Sur un autre plan, tout aussi sanglant, la haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a indiqué à Genève que la commission d'enquête sur la Syrie du Conseil des droits de l'homme « a produit d'énormes quantités de preuves (...) sur des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité », ajoutant : « Les preuves indiquent une responsabilité au plus haut niveau du gouvernement, y compris du chef de l'État », Bachar el-Assad. La commission a pour mission d'enquêter sur toutes les violations des droits de l'homme depuis mars 2011, date du début de la révolte en Syrie, et d'identifier les coupables afin qu'ils soient jugés. Dans son dernier rapport en septembre, la commission, dont fait partie l'ex-procureure internationale Carla Del Ponte, avait accusé le régime de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, et la rébellion de crimes de guerre. Mais la commission, qui n'a jamais eu l'autorisation de se rendre en Syrie, n'avait jamais nommé les hauts responsables du régime mis en cause, ni mentionné directement le chef de l'État. Mme Pillay a souligné qu'elle souhaitait une enquête judiciaire « nationale ou internationale crédible ».

 

Depuis le début du conflit, les violences ont causé la mort d'environ 126 000 personnes, selon un nouveau bilan établi par l'OSDH. 35 % des morts sont des civils – soit 44 381 dont 6 627 enfants et 4 454 femmes – et 65 % des combattants. Les décès dans les rangs des forces du régime (50 927) sont deux fois plus importants que dans ceux des rebelles (27 746), selon cet organisme qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires.


Sur le plan politique, l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi s'est déclaré hier en faveur de la création d'une nouvelle République en Syrie. Dans un entretien à la chaîne de télévision publique suisse RTS, le diplomate a précisé qu' « il appartiendra à tous les Syriens de décider quel est cet ordre nouveau qui va prévaloir dans leur pays et quelle sera la nature de la nouvelle République qui verra le jour ». Il a également appelé à un « règlement assez rapide » du conflit, « ou bien nous allons avoir (...) une méga-Somalie (...) avec des chefs de guerre, des émirs de toutes sortes et des "warlords" qui vont se diviser le pays ». M. Brahimi a par ailleurs renouvelé son souhait que l'Iran et l'Arabie saoudite participent à Genève 2, estimant que « Bachar el-Assad ne voudra pas venir à Genève dans les circonstances actuelles ».

 

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Des rebelles syriens, dont des jihadistes du Front al-Nosra, ont marqué un point dans la nuit de dimanche à lundi en prenant après cinq jours de combats le contrôle du cœur historique de la ville chrétienne de Maaloula, à 55 km au nord de Damas. Selon une source au sein des services de sécurité, les rebelles, positionnés en haut de la falaise de grès surplombant la ville, ont fait...

commentaires (3)

LES RÉVOLUTIONNAIRES SAINS SYRIENS VONT ESSUYER LE SOL SYRIEN SAINT AVEC CES MERCENAIRES BÄÄSSDIOTS ET BÄÄSSYRIENS.... WÉ N'CHALLÂH YÂ RABBB !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 59, le 03 décembre 2013

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Commentaires (3)

  • LES RÉVOLUTIONNAIRES SAINS SYRIENS VONT ESSUYER LE SOL SYRIEN SAINT AVEC CES MERCENAIRES BÄÄSSDIOTS ET BÄÄSSYRIENS.... WÉ N'CHALLÂH YÂ RABBB !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 59, le 03 décembre 2013

  • On aurait du titrer sur l'enlevement des religieuses plus que de la tactique des mercenaires criminels qui auraient pris la ville de Maloula. Ces religieuses vivaient pleinement leur foi a Maloula sous la gouvernance de l'etat legitime , alors que la pour ramener cette serenite , les soutiens a la revolution pourront toujours courir . Les Xtiens ne seront jamais mieux protégés que par eux memes , ils doivent faire un choix urgent .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 50, le 03 décembre 2013

  • La communauté internationale de merde, paralysée en plus par le veto russe et chinoix au Conseil de sécurité, a permis le vol de la révolution syrienne par ces animaux sauvages d'al-Qaeda, ce qui était, en vue de discréditer cette révolution, la tactique criminelle du dictateur de Damas, qui ainsi "réussit magistralement son coup", comme le disait hier M Nagib Aoun dans sa Chronique.

    Halim Abou Chacra

    06 h 27, le 03 décembre 2013

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