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Liban - Rapport

HRW dénonce le harcèlement sexuel contre des réfugiées syriennes au Liban

L'ONG appelle le gouvernement à mettre en place des systèmes qui protègent et aident les femmes qui signalent les abus.

Des Syriens fuyant les violences à Kara à Qalamoun attendent de s’inscrire auprès du HCR à Ersal (Békaa). Joseph Eid/AFP

Des réfugiées syriennes sont victimes au Liban de harcèlement sexuel de la part de certains de leurs employeurs, des propriétaires et même de la part des membres d'organismes d'aide confessionnels, selon un document de Human Rights Watch (HRW) rendu public hier.


Dans ce document, l'organisation internationale s'est basée sur les témoignages de douze femmes uniquement sur quelque 824 000 réfugiés inscrits au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Ces dernières, « interrogées individuellement en août et septembre derniers », affirment avoir été victimes, souvent « à plusieurs reprises », d'agression sexuelle, de harcèlement ou de tentative d'exploitation sexuelle.


Selon le document, ces femmes, « toutes inscrites auprès du HCR », expliquent ne pas avoir porté plainte car « elles doutaient que les autorités prendraient des mesures, et aussi par crainte de représailles de la part des agresseurs, ou même d'arrestation pour non-possession d'un permis de séjour valable ».


HRW, qui souligne les conditions dans lesquelles vivent les réfugiés syriens, rappelle que le Liban les a largement accueillis, « les exemptant de la taxe d'entrée normale pour les étrangers, et ne les a pas astreints à séjourner dans des camps de réfugiés ». « Cependant, les abris et les moyens de subsistance limités provoquent l'insécurité financière et exposent les réfugiées à l'exploitation aux mains de propriétaires privés, d'employeurs et de distributeurs d'aides informels, ajoute l'organisation. Le manque de documents appropriés accentue leur vulnérabilité. »


Et HRW de poursuivre : « Alors que le Liban lutte pour faire face à l'afflux massif de réfugiés en provenance de Syrie, les gouvernements donateurs devraient accroître sensiblement leur financement pour le logement, la nourriture, les soins de santé et les besoins de base des réfugiés afin de réduire la vulnérabilité à l'exploitation. » De leur côté, « le gouvernement libanais et les Nations unies devraient améliorer les mécanismes de dépôt de plaintes pour abus sexuels et s'assurer que les réfugiées ne soient pas punies pour le seul fait de déposer une plainte », a poursuivi l'organisation. « Les femmes réfugiées ne sont pas les seules femmes au Liban à souffrir en raison de systèmes inadéquats pour dénoncer le harcèlement et les abus sexuels, mais elles sont parmi les plus vulnérables et sont souvent particulièrement réticentes à signaler les abus en raison de leurs ressources limitées et de leur statut légal précaire », indique-t-elle.


HRW note dans son document que jusqu'à présent, « l'unité de protection du HCR a utilisé la médiation et des mesures ad hoc, telles que l'aide d'urgence en espèces à des fins de location, pour lutter contre le harcèlement ou l'exploitation sexuelle ». Elle explique que depuis que des points focaux ont été établis par le ministère des Affaires sociales dans les régions (le Liban-Nord, le Mont-Liban, la Békaa et le Liban-Sud) pour recevoir des signalements sur les abus sexuels et sexistes, « le ministère a traité un cas d'exploitation sexuelle et de harcèlement de plusieurs femmes réfugiées par un employé d'une organisation d'aide locale confessionnelle ». Le ministère des Affaires sociales a renvoyé cette affaire au mufti de la région, explique l'organisation. « Le travailleur humanitaire a été renvoyé, mais l'affaire n'a pas été remise à la police ni aux prestataires d'assistance juridique et il n'y a pas eu d'enquête », dénonce-t-elle.


« La communauté internationale devrait fournir les ressources nécessaires pour éviter aux femmes réfugiées d'avoir à choisir entre subir la violence sexuelle et subvenir aux besoins de leurs familles, a conclu Liesl Gerntholtz, directrice de la division Droits des femmes à Human Rights Watch. Le gouvernement libanais et les agences humanitaires doivent mettre en place des systèmes qui protègent et aident les femmes réfugiées qui signalent les abus. »

 

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