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Santé - Microbiologie

La Fondation Rodolphe Mérieux innove à l’Université Saint-Joseph

Mise en place d'un observatoire des agents pathogènes et des maladies infectieuses, unique au Liban et au Moyen-Orient.

Dolla Sarkis-Karam : « Cet observatoire a pour fonction d’aider tous les acteurs de la santé désireux de procéder à des examens microbiologiques qu’il est impossible de faire sans des équipements techniques spéciaux et des procédures particulières. »

L'Université Saint-Joseph (USJ) vient d'inaugurer, en collaboration avec la Fondation Rodolphe Mérieux, le « Laboratoire Rodolphe Mérieux », un observatoire des agents pathogènes et des maladies infectieuses. C'est le septième laboratoire de ce type à être mis en place dans le monde pour aider les pays émergents à combattre les maladies contagieuses et établir un programme de développement reposant sur la prévention et le diagnostic, sans distinction entre médecine humaine et médecine animale. L'observatoire, situé dans l'enceinte du campus de l'innovation de l'USJ, a également pour vocation de lutter contre les épidémies.
Pour mieux saisir l'importance de cette fondation, L'Orient-Le Jour a rencontré le vice-recteur à la recherche de l'Université Saint-Joseph, le Pr Dolla Karam-Sarkis, directrice au Liban de l'observatoire. Cette dernière nous précise que l'observatoire a été fondé conformément aux standards internationaux unifiés, pour satisfaire au besoin, la manipulation des agents pathogènes, tout en assurant les plus hauts degrés de protection aux chercheurs et au personnel qui y travaillent.
« Cet observatoire est unique en son genre au Liban et au Moyen-Orient, assure Dolla Karam-Sarkis. Il a pour fonction d'aider tous les acteurs de la santé désireux de procéder à des examens microbiologiques, qu'il est impossible de faire sans des équipements techniques spéciaux et des procédures particulières. Le but de cet observatoire central est de coopérer avec tous les secteurs de la santé au Liban et au Moyen-Orient, comme les hôpitaux et les facultés de santé publique, ainsi que les autorités sanitaires concernées. »
« L'observatoire est équipé pour mettre en évidence des pathogènes émergents à l'origine d'épidémies et d'infections respiratoires survenues au cours de la décennie passée, indique le Pr Karam-Sarkis. Les plus connues de ces infections sont dues aux virus de l'influenza et, dernièrement, les coronavirus, à l'origine ces dernières années d'inflammations graves et parfois mortelles. »
« Il est difficile d'examiner ces virus dans des conditions ordinaires. Ils doivent faire l'objet de diagnostics par des techniques moléculaires spécialisées », précise-t-elle.
« L'importance de cet examen ne réside pas seulement dans le traitement de ces infections, mais dans le dépistage des types viraux nouveaux au Moyen-Orient, venus en général d'Extrême-Orient, et dont l'observation, dans des conditions semblables, a lieu dans les sept autres observatoires de la Fondation Mérieux hors de France (Laos, Chine, Cambodge, Madagascar, Haïti, Tadjikistan et Mali) », enchaîne l'experte.

Tuberculose, VIH, hépatites et autres
L'observatoire s'occupe aussi d'examiner les bactéries à l'origine de la tuberculose et d'observer leur extension géographique, en particulier les cas résistants aux antibiotiques. Les résultats de ces examens sont comparés à ceux que publient les autres observatoires de la chaîne Mérieux. Les statistiques sur l'extension de cette bactérie et sa résistance aux antibiotiques sont publiées annuellement. « Cette publication est importante dans l'établissement de nouveaux protocoles thérapeutiques », insiste Dolla Karam-Sarkis.
La directrice de l'observatoire souligne également l'importance du programme de recherche nationale et internationale que développe l'observatoire sur le virus du sida (VIH), les hépatites B et C et les maladies tropicales orphelines. L'importance du programme tient au fait qu'il ne se limite pas au diagnostic, mais s'étend aussi à l'examen des nouveaux protocoles thérapeutiques appliqués sur le plan international, pour combattre ces maladies.
L'observatoire s'applique aussi à examiner l'efficacité des nouveaux antibiotiques dans le cadre d'un programme mondial. Il fonctionne aussi comme observatoire des bactéries les plus répandues et des inflammations qui en découlent au Liban et dans la région, et les moyens d'y remédier.
Ce laboratoire va notamment collaborer activement avec le ministère de la Santé et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la prise en charge des populations déplacées, afin d'affronter tout risque épidémiologique émergent, que ce soit par la vaccination ou le diagnostic.
Sur la base des résultats établis par cet observatoire, une publication annuelle sera distribuée aux acteurs du secteur de la santé qui portera notamment sur les spécificités épidémiologiques de la région.
L'observatoire compte aussi développer un programme d'examen des bactéries animales transmissibles à l'homme, et de leur sensibilité aux antibiotiques.
Enfin, l'observatoire contribuera à la transmission des expertises manquantes au Liban, dans le domaine de la microbiologie et de la formation continue des spécialistes et experts dans ce domaine. Il œuvrera, aux côtés d'autres laboratoires européens et mondiaux et de centres de santé locaux, à développer des programmes orientés vers les spécificités épidémiologiques du Liban. Il sera, bien évidemment, ouvert aux chercheurs et aux étudiants de toutes les universités concernées.

L'Université Saint-Joseph (USJ) vient d'inaugurer, en collaboration avec la Fondation Rodolphe Mérieux, le « Laboratoire Rodolphe Mérieux », un observatoire des agents pathogènes et des maladies infectieuses. C'est le septième laboratoire de ce type à être mis en place dans le monde pour aider les pays émergents à combattre les maladies contagieuses et établir un programme de...

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