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Liban - Événement

Jamhour Alumni US, dix ans déjà

Le dixième anniversaire de Jamhour Alumni US, une organisation à but non lucratif créée à New York en 2003, a été célébré au prestigieux Mandarin Hotel de New York.

Le comité de JAUS, de gauche à droite, le R.P. Marek Cieslik sj, Gabriel Sara, Raymond Debbané, Nada Sara, Ciril-Christian Rizk, Élias Sayegh, Sandra Jeanbart, Cynthia Hajal, Bud Zehil et le R.P. Bruno Sion, sj.

Dix ans déjà ! Jamhour Alumni US (JAUS), l’organisation à but non lucratif basée à New York et ayant pour objectif d’aider le Collège Notre-Dame de Jamhour dans sa mission éducative, a célébré ce dixième anniversaire de manière originale.
Abandonnant le format habituel de discours de présentation, les organisateurs ont opté pour une conversation conviviale à deux voix, menée avec humour, brio et professionnalisme par le Dr Gabriel Sara, avec pour invité d’honneur Raymond (ou Ray) Debbané, « l’ami de tous », célèbre homme d’affaires, de la finance et de la philanthropie.
Avec pour devise: une «nation éduquée ne meurt jamais », JAUS «a levé en dix ans 1,6 million de dollars permettant ainsi la scolarisation de 550 élèves », s’est félicité le président de cette organisation, Élias Sayegh. L’objectif cette année est de soutenir le «Réseau Notre-Dame de Jamhour » qui, depuis 2012, s’est « étendu aux écoles jésuites de la Békaa», comme l’a précisé le père Bruno Sion, recteur du Collège Notre-Dame de Jamhour.


Concoctée avec minutie, élégance et magistralement orchestrée par Nada Sara, en charge de l’organisation des événements de JAUS, cette célébration s’est déroulée au prestigieux Mandarin Hotel de New York rassemblant plus de 190 personnes du monde de la finance, de la banque, de la diplomatie, de l’éducation, de l’industrie, de la médecine et des affaires, ainsi qu’un grand nombre de jeunes entrepreneurs et universitaires. Pour rendre un hommage spécial à leur ami de promotion (1972), certains n’ont pas hésité à faire le voyage du Liban, de Montréal, de Toronto, de la Californie, de Boston, de La Nouvelle-Orléans et de la Floride. Le président de l’Amicale du Collège Notre-Dame de Jamhour, le ministre Michel Eddé, moteur et instigateur de cette organisation, n’a pu y prendre part cette année. C’est par téléphone qu’il a été informé de l’événement, restant ainsi présent parmi tous les anciens qui ont salué son action et son leadership. Il en a été de même pour le père Jean Dalmais qui n’a jamais manqué ce rendez-vous annuel, ainsi que pour le père Salim Daccache.

 

Réseau Notre-Dame de Jamhour
Les trois écoles jésuites de la Békaa qui font partie du Réseau Notre-Dame de Jamhour «viennent aujourd’hui chez vous afin de permettre à leurs élèves – pour la plupart d’un milieu très modeste – de faire partie de cette nation qui vit car elle est éduquée», a rappelé avec « gratitude» le père Marek Cieslik, en charge de ce réseau. Il s’agit de « l’École Notre-Dame de la Consolata à Jdita, fondée en 1910, de nos jours une école primaire semi-gratuite de 235 élèves dont 65 % non chrétiens ; de l’École Saint-Élie à Taalabaya, créée en 1890, à présent une école primaire semi-gratuite de 757 élèves dont 84 % non chrétiens; et le Collège Notre-Dame de la Consolata à Taanayel, lancé en 1865, maintenant une école complémentaire, secondaire et technique de 440 élèves dont 45% non chrétiens. Les jésuites entendent y demeurer encore pendant longtemps», a-t-il assuré.


«Ces écoles représentent un véritable champ de mission dont le but principal est d’élargir le cœur et la vision de nos élèves », a-t-il dit. Plus que jamais, elles cherchent à être un lieu de témoignage des valeurs morales, spirituelles et académiques, comme la rigueur, la citoyenneté, l’esprit critique, la solidarité, l’équité et la convivialité islamo-chrétienne. « Pour nous les jésuites, il est clair que dans nos écoles de la Békaa nous continuerons – en dépit de plusieurs défis et précarités qui sont les nôtres – à préserver les acquis et œuvrer pour l’avenir à tous les niveaux, notamment au niveau de la pédagogie, en bénéficiant du Réseau Notre-Dame de Jamhour », a ajouté le père Marek.

 

Raymond Debbané : Inspiration d’une nouvelle génération
Le parcours exceptionnellement retentissant de Raymond Debbané inspire profondément la nouvelle génération de la diaspora libanaise qui rêve de suivre son sillage et ses conseils, car il a « ce pouvoir d’être à l’écoute », comme l’a indiqué Gabriel Sara. PDG et CEO de la société mondiale d’investissement Invus, qui pèse 4 milliards de dollars et qu’il a cofondée en 1985 à New York avec des bureaux à New York, Paris et Hong Kong, Ray est aussi à la tête du Artal Group SA, basé au Benelux. Président du conseil de Weight Watchers International et de Lexicon Pharmaceuticals, il siège au conseil d’administration de nombreuses compagnies privées qui font partie du portefeuille Artal/Invus. Il est aussi président de l’organisation philanthropique Action Against Hunger-USA (AAH).


Administrateur émérite de l’Université de Connecticut, Ray est bardé de diplômes prestigieux américains. Il est titulaire d’un MBA de Stanford Graduate School of Business, d’une maîtrise en sciences de l’alimentation et de la technologie de l’Université de Davis, en Californie, et d’un diplôme en sciences agricoles et de génie agricole de l’AUB. Ce tycoon au «Midas Touch», à l’humilité exemplaire, est l’homme d’aujourd’hui et de demain. À l’occasion de ce dixième anniversaire, il est sorti de sa réserve pour ne livrer, avec sa discrétion exemplaire, qu’une partie infime de lui-même racontant avec humour son éducation jésuite, son parcours, sa vision et son action.

 

L’art du « deal »
Dans une conversation à bâtons rompus avec Gabriel Sara, Raymond Debbané a raconté, en termes simples, l’histoire des années marquantes de sa jeunesse au Collège Notre-Dame de Jamhour et son éducation jésuite dans laquelle la priorité était donnée à la discipline et à l’exigence. Plutôt que de suivre le chemin traditionnel de la médecine, le droit ou l’ingénierie, comme «c’était le cas pour tous ses amis », il s’est orienté naturellement vers l’agronomie «puisque sa famille était dans ce business ».


En décembre 1975, il a quitté le Liban au lendemain du fameux «samedi noir», «en prenant le dernier avion pour Paris ». Son destin prendra un autre tournant lorsqu’il reçoit une lettre d’admission à l’Université de Davis, en Californie, que sa mère lui communique à travers un ami. « Je n’ai jamais su comment cette lettre a fini chez ma mère », a-t-il dit. Cette missive, datée du 23 juin 1975, ne lui est parvenue que six mois plus tard, le 28 décembre. Les cours démarraient le 3 janvier 1976. « Cette lettre a été décisive pour ma venue aux États-Unis », a poursuivi Ray Debbané. Hésitant entre les programmes MBA de Berkeley et de Stanford, il a fini par opter pour Stanford University où il a décroché un MBA, clé importante de son incroyable carrière.
Son expérience professionnelle a démarré avec le Boston Consulting Group en tant que consultant à Paris où il a passé 6 ans jusqu’au moment où il a reçu une offre d’un de ses gros clients en Belgique, qui lui a proposé d’aller s’occuper de ses affaires à New York. Il a saisi « cette occasion unique ». C’est ainsi qu’a démarré « le business de l’investissement et du rachat de compagnies alimentaires ». Ray maîtrise avec brio l’art du deal. Fin négociateur de réputation, il pense plutôt en termes de « deal » (accord) que de négociation. « Dans un deal, il faut comprendre l’autre et venir avec une solution où tout le monde gagne (positive sum game) », explique-t-il. Ce n’est jamais une épreuve de force, avec un gagnant et un perdant (zero sum game), mais plutôt une manière de créer une valeur ajoutée (value) en tant que partenaire. « Chaque deal possède son histoire propre. »

 

Optimisme et philanthropie
« Optimiste né », Ray avoue « bien dormir la nuit ». Philanthrope passionné, il pense que la philanthropie est une manière de rendre les bienfaits qu’il a eus. Il met en évidence l’expérience de Weight Watchers, la compagnie qui pousse à consommer moins pour retrouver la forme, et l’ONG Action Against Hunger (AAH), qui se concentre davantage sur les enfants pauvres qui ont faim. Avec le programme « Loose for Food », chaque kilo perdu correspond à un kilo de nourriture distribué aux enfants. Ce vase communicant marche bien.


Avec sa «success story » retentissante, rentrera-t-il un jour au Liban pour « contribuer à l’essor de l’économie du pays » ? « Ma femme Carmen a fondé une ONG très active (CLES) entre autres au Liban. Nous investissons dans le futur des enfants. Notre pays a des ressources humaines extraordinaires. Il faut savoir les exploiter », a-t-il souligné.
Le comité actuel de JAUS est composé d’Élias Sayegh (président), de Gabriel A. Sara, MD (vice-président et membre fondateur), Karim Awad (trésorier), Christian Rizk, MD (membre fondateur), Nada Sara (membre fondateur), Bud Zehil (membre fondateur), Sandra Jeanbart (membre) et Cynthia Hajal (membre).

 

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