L’erreur et la gestion de l’erreur

Non, Monsieur Riad Salamé, non! Il n’y a pas de quoi être fier d’avoir su écrire, in-house et sans assistance directe ou indirecte externe, le mot Indépendance. Vous l’affirmiez à la télévision pour justifier une erreur de gestion dont vous devez, vous qui êtes aux commandes d’un établissement national d’une telle importance, être responsable directement. Pourquoi jeter la responsabilité sur l’imprimerie, alors que la Banque du Liban est responsable de toute la procédure, y compris le contrôle de qualité? D’ailleurs, il est clair que cette erreur monumentale, cadeau aux Libanais de la BDL pour le 70e anniversaire de l’Indépendance de leur pays, serait passée inaperçue à la Banque centrale, sans parler d’autres institutions publiques, n’était-ce la vigilance des veilleurs de nos réseaux sociaux. Une copie du billet de 50000 LL, dont le gouverneur de la Banque centrale nous
annonce une plus-value certaine, à l’américaine, et qui comprend l’erreur, circulait fièrement sur la Toile avant que les autorités n’en soient alertées.
Peu importe l’erreur, en fait. C’est la gestion d’une telle erreur qui est alarmante. La Banque du Liban (BDL) n’a rien vu, et son
gouverneur rejette la responsabilité sur l’imprimeur, avant d’encourager nos concitoyens à devenir collectionneurs de billets de 50000 LL...
La situation générale du pays rend insignifiante une telle affaire, il est vrai, et la sensibilité du secteur bancaire, sa stabilité et la notoriété de l’architecte de cette stabilité financière imposent de tourner en dérision cette erreur. D’ailleurs, il fallait bien commémorer dignement nos 70 années d’indépendance. C’est fait avec un billet si spécial qu’il trouverait bien sa place dans les annales...