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À La Une - Golfe

Mondial-2022 : Amnesty presse le Qatar de prouver son respect des droits de l'Homme

L'ONG dénonce "un niveau alarmant d'exploitation dans le secteur de la construction".

Amnesty International a dénoncé dimanche dans un rapport les conditions de travail des expatriés au Qatar. Karim Jaafar/AFP

Amnesty International a dénoncé une exploitation "alarmante" des travailleurs immigrés au Qatar et appelé ce pays à saisir l'occasion du Mondial-2022 qu'il organise pour prouver son respect des droits de l'Homme.

 

Dans un rapport rendu public dimanche lors d'une conférence de presse à Doha, l'organisation de défense des droits de l'Homme a également exhorté la Fifa à faire pression sur le richissime émirat gazier pour qu'il améliore les conditions des ouvriers étrangers, majoritairement asiatiques.

 

"Nos conclusions montrent un niveau alarmant d'exploitation dans le secteur de la construction au Qatar", a déclaré le secrétaire général d'Amnesty, Salil Shetty, à l'occasion de la publication du rapport de l'organisation intitulé "L'aspect sombre de la migration : pleins feux sur le secteur de la construction au Qatar avant la Coupe du Monde".

"Il est simplement inexcusable que tant de travailleurs immigrés soit impitoyablement exploités et privés de leur salaire dans l'un des pays les plus riches du monde", a-t-il ajouté.

Le rapport estime que l'exploitation des ouvriers "s'apparente dans certains cas à du travail forcé".

"La Fifa a le devoir d'adresser un message fort selon lequel elle ne tolèrera pas les violations des droits de l'Homme sur les chantiers liés à la Coupe du monde" de football, a-t-il dit.

 

Le président de la Fifa Sepp Blatter avait indiqué au terme d'une visite le 9 novembre à Doha que les responsables du Qatar avaient promis que "les lois sur le travail seront amendées ou sont déjà en cours d'amendement".

 

"Nous avons rencontré des responsables (du Qatar), qui se sont déclarés prêts à reconnaître qu'il y a un problème (...)" et sont prêts à "trouver des solutions", a également dit M. Shetty.

 

 

Campagne contre l'exploitation

Le Qatar, engagé dans un ambitieux chantier de plusieurs milliards de dollars pour accueillir le Mondial-2022, a été la cible d'une campagne de la presse étrangère et d'ONG l'accusant d'exploiter les travailleurs sur ces chantiers.

"Le Qatar va être sous le feu des projecteurs dans la perspective du Mondial-2022, ce qui donne au gouvernement une occasion unique de prouver au monde qu'il est sérieux dans son engagement à respecter les droits de l'Homme et qu'il peut servir de modèle pour le reste de la région", a ajouté M. Shetty.

 

Dans son rapport, fruit d'une longue et laborieuse enquête, Amnesty cite divers abus contre les expatriés au Qatar, incluant "le non-paiement de salaires, des conditions de travail dures et dangereuses, et des conditions de logement scandaleuses", parfois sans climatisation dans une chaleur étouffante.

L'organisation souligne que "des dizaines" de travailleurs étrangers ont été bloqués pendant des mois par leurs employeurs au Qatar, seul pays du Golfe avec l'Arabie saoudite, à imposer des permis de sortie aux expatriés.

 

M. Shetty a cité l'exemple d'un groupe de quelque 70 ouvriers du Népal, du Sri Lanka et d'autre nationalités rencontrés vendredi. "Ils travaillent pour une compagnie qui bâtit des tours prestigieuses à Doha, et ils n'ont pas été payés depuis neuf à dix mois et n'ont plus de quoi manger", a-t-il dit.

 

 

Taux de mortalité significatif

En outre, plusieurs ouvriers au Qatar ont dénoncé de mauvaises conditions de sécurité et d'hygiène, selon le rapport. Il cite un responsable du principal hôpital de Doha selon lequel "plus de 1.000 personnes ont été admises en 2012 dans l'unité de traumatologie à la suite de chutes au travail". Parmi ces cas, 10% ont été handicapés et "le taux de mortalité était significatif", indique le rapport.

Il ne confirme cependant pas les informations du quotidien britannique The Guardian, selon lequel 44 ouvriers sont morts entre juin et août sur les chantiers, ce que les autorités ont démenti.

 

Le rapport souligne que certains des ouvriers victimes d'abus sont employés par des sous-traitants de firmes de rayonnement mondial, dont Qatar Petroleum, Hyundai E&C (Corée du sud) et OHL Construction (Espagne).

 

"A moins que des mesures importantes et cruciales soient prises immédiatement, des centaines de milliers de migrants qui seront recrutés dans les prochaines années pour donner un nouveau visage au Qatar, risquent d'être victimes d'abus", conclut le rapport.

 

Le Qatar a indiqué avoir mandaté un cabinet d'avocats international pour enquêter sur les allégations d'abus, mais a rejeté les accusations d'esclavagisme moderne.

 

 

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Dans un rapport rendu public dimanche lors d'une conférence de presse à Doha, l'organisation de défense des droits de...

commentaires (3)

Ce que je veux vraiment savoir c'est pourquoi cette subite disgrace !! tout ce qu'on apprend est connu depuis des lustres , why today ?????? la faute aux chemises noires , dixit Ziad , loooooooooolllllll !!!!!!!

Jaber Kamel

15 h 58, le 18 novembre 2013

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Commentaires (3)

  • Ce que je veux vraiment savoir c'est pourquoi cette subite disgrace !! tout ce qu'on apprend est connu depuis des lustres , why today ?????? la faute aux chemises noires , dixit Ziad , loooooooooolllllll !!!!!!!

    Jaber Kamel

    15 h 58, le 18 novembre 2013

  • Avec tout ce grand bonheur pour l'esclavage et avec son argent, Qatar pourra toujours faire taire les protestataires. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 50, le 18 novembre 2013

  • parole, parole, même si il y a d'autres morts, il yaura quand même les matches, car il y a beaucoup d'argent en jeu. même les joueurs, ils préfèront jouer, que de boycotter. Comme pour le GP de Bahrein, la course a lieu tout les ans, et tout le monde ferme les yeux

    Talaat Dominique

    13 h 32, le 18 novembre 2013

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