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À La Une - Syrie

Le gouvernement de l’opposition devra s’imposer face aux Kurdes et aux jihadistes

Appel des islamistes à la mobilisation pour contrer l’avancée de l’armée loyaliste.

Dans le cadre de leur offensive visant à couper la capitale de sa banlieue, où la rébellion est très présente, les forces loyalistes se sont emparées de la localité de Hujeira, au sud de Damas. Photo AFP /STR

Après plus de deux ans et demi de guerre civile, l’opposition syrienne contrôle une grande partie du nord et de l’est de la Syrie. Cependant, dans ces régions, et alors qu’elle vient d’établir un gouvernement qui aura fort à faire pour offrir des services et la sécurité à la population, elle doit faire face d’une part au désir d’autonomie des Kurdes qui élargissent leur territoire, et de l’autre au refus des jihadistes d’el-Qaëda, notamment l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), de reconnaître son autorité.


Des formations kurdes ont en effet annoncé mardi l’établissement d’une administration autonome de transition dans la région kurde, après avoir enregistré plusieurs avancées sur le terrain face aux groupes jihadistes. Cette annonce est intervenue après des discussions dans la localité de Qamishli, à majorité kurde, et quatre mois après que des dirigeants kurdes de Syrie eurent annoncé leur intention de mettre en place un gouvernement provisoire. En vertu de cette décision, la région kurde de Syrie est divisée en trois zones, dotées chacune d’une assemblée locale ainsi que de représentants au sein d’un organe exécutif régional. Mais le fait que cette nouvelle administration n’ait pas reçu l’aval de plusieurs groupes importants jette un doute sur sa viabilité. Pour l’instant, elle est composée notamment du puissant Parti de l’union démocratique (PYD), mais pas du Conseil national kurde (KNC), qui inclut un large éventail de partis kurdes. Néanmoins, pour la Coalition de l’opposition, « le PYD est une formation hostile à la révolution syrienne » et l’administration qu’elle veut mettre en place représente un « acte séparatiste brisant toute relation avec le peuple syrien qui se bat pour parvenir à un État syrien uni, indépendant, libre, non dictatorial et souverain sur son territoire ».

 

(Pour mémoire : La guerre civile donne un nouvel élan à la cause kurde)

 


« Mobilisation générale »
Par ailleurs, et alors que les combattants rebelles se plaignent souvent du fait que la coalition est déconnectée du terrain, Mounzer Abqiq, conseiller du président de la Coalition de l’opposition Ahmad Jarba, a indiqué que « le Premier ministre est entré en contact avec les forces présentes sur le terrain et beaucoup parmi elles (...) ont exprimé leur volonté de coopérer avec le gouvernement ». « Il y a des groupes terroristes comme l’EIIL (...) qui refusent de coopérer avec le gouvernement. C’est un défi que nous devons affronter », a-t-il ajouté.
De leur côté, sur le terrain, jihadistes et forces du régime mènent un combat de longue haleine. Les premiers ont d’ailleurs appelé à la mobilisation générale pour contrer la progression de l’armée vers Alep. Les sites jihadistes ont ainsi publié un communiqué de l’État islamique d’Irak et du Levant (EIIL), proche d’el-Qaëda, qui dit que l’armée « a pu reprendre la portion d’autoroute reliant Khanasser, Taal Aarane et Sfira en raison de la faiblesse des groupes rebelles, beaucoup d’unités rebelles s’étant retirées de la zone de combats ». « Ceux qui ont de bonnes raisons pour ne pas combattre doivent donner des armes et de l’argent », ajoute cette organisation.
Six brigades islamistes, dont Ahrar al-Cham, le Front al-Nosra et Liwa al-Tawhid, avaient déjà appelé en début de semaine à « la mobilisation générale à Alep ».

 

 

(Lire aussi : Exilées au Liban, des Syriennes célèbrent la cuisine de leur pays)

 


Les obus pleuvent sur Damas
Toujours sur le terrain, dans le Nord, près d’Alep, les combats ont lieu à Tell Hassel, une localité aux mains des rebelles et des jihadistes située à 12 km au nord de Sfira, reprise fin octobre par l’armée, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). D’après un responsable de la sécurité, « l’armée syrienne progresse à Tal Hassel et étend ses opérations pour récupérer les régions capturées par les terroristes », terme par lequel le régime désigne les insurgés.
Plus au sud, neuf personnes ont été tuées par des obus dans plusieurs quartiers de Homs, a indiqué l’agence officielle SANA.


Au sud de Damas, et dans le cadre de leur offensive visant à couper la capitale de sa banlieue, où la rébellion est très présente, les forces loyalistes se sont emparées de la localité de Hujeira, a indiqué la chaîne officielle. L’armée grignote depuis des mois les positions rebelles pour reprendre le contrôle des quartiers au sud de la capitale, sans pour autant empêcher les tirs d’obus. Hier, ces tirs ont fait 2 morts et 20 blessés selon SANA, 3 morts et 30 blessés selon l’OSDH.
D’autres tirs d’obus ont touché la place de Bab Touma, un quartier majoritairement chrétien dans le centre de la capitale, ainsi que le marché al-Hal dans le quartier de Zablatani, également dans le centre, faisant 13 blessés et causant des dégâts matériels dans les commerces, précise SANA, citant la police.


Lundi, des obus ont visé les quartiers à majorité chrétiens de Damas, touchant en particulier une école et un bus scolaire. Dans ce bus, quatre enfants et le chauffeur avaient été tués, selon les parents d’élèves. « S’il vous plaît, qu’une telle tragédie ne se reproduise plus jamais ! » a lancé hier à Rome le pape François à propos de ces décès.

 

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