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À La Une - Conflit

Syrie: les Kurdes annoncent une administration autonome de transition

L'opposition désigne neuf ministres pour son gouvernement intérimaire; l'ASL fixe ses conditions pour participer à Genève-2

Des combattants kurdes dans la ville d'al-Rmelan, dans la province de Qamechli, dans le nord de la Syrie. Photo Reuters

Les Kurdes du nord-est de la Syrie ont annoncé mardi l'établissement d'une administration autonome de transition, après avoir enregistré plusieurs avancées sur le terrain face aux groupes jihadistes.

Ce communiqué a été publié après des discussions dans la localité de Qamishli, à majorité kurde, et quatre mois après que des dirigeants kurdes de Syrie ont annoncé leur intention de mettre en place un gouvernement provisoire.

 

En vertu de cette décision, la région kurde de Syrie est divisée en trois zones, chacune dotée d'une assemblée locale ainsi que de représentants au sein d'un organe exécutif régional.

Le communiqué annonce la "formation d'une administration civile transitoire pour la région du Kurdistan-Occidental/Syrie."

 

"La rencontre a réuni il y a deux jours dans la localité de Qamishli tous les groupes locaux, qui ont discuté du projet d'une administration civile transitoire auparavant avancée par le PYD" (principal parti kurde syrien), ajoute le texte.

"Les premières responsabilités de l'administration de transition vont être de préparer des lois sur les élections locales et de préparer les élections générales, ainsi que des questions politiques, militaires, économiques et de sécurité dans la région et en Syrie."

 

Les zones kurdes du nord de la Syrie sont administrées par des conseils locaux kurdes depuis que les forces gouvernementales syriennes s'en sont retirées à la mi-2012. Ce retrait avait été perçu comme tactique, destiné essentiellement à encourager les Kurdes à ne pas s'allier aux rebelles.

 

 

Gouvernement

Lundi soir, la Coalition de l'opposition syrienne avait annoncé avoir approuvé la nomination de neuf ministres pour former le gouvernement du Premier ministre intérimaire Ahmad Tomeh, chargé de gérer les territoires syriens aux mains des rebelles.

En tête de ces ministres figurent Eyad al-Qudsi, un banquier, au poste de vice-Premier ministre.

Les autres portefeuilles ont été attribués à Assad Mustafah (Défense), Ibrahim Miro (Economie et Finances), Muhammed Yassin Najaar (Communications, Transports et Industrie), Taghrid al-Hajali (Culture et Famille), Othman Bidaywee (Administration locale), Fayez al-Zahir (Justice), Ilias Wardeh (Energie) et Walid al-Zu'bi (Agriculture).

Toutes ces personnalités ont obtenu au moins 63 voix, soit la majorité plus une voix des membres de l'Assemblée générale de la coalition.

 

Quatre candidats, Ammar al-Qurabi (Intérieur), Taghrid al-Hajali (Culture et Famille), Abdul Rahman al-Hajj (Education) et Muhammed Jamil Jarran (Santé), ont été recalés.

 

Le Premier ministre doit proposer de nouveaux candidats à ces postes lors d'une prochaine assemblée générale de la Coalition, dont la date n'a pas encore été précisée.

 

 

Négociations de paix

Parallèlement, l'Armée syrienne libre (ASL), principale formation rebelle, a fait part de ses conditions pour participer à la conférence de Genève-2, parmi lesquelles la formation d'un gouvernement transitoire ayant les pleins pouvoirs.

 

Lundi, la coalition de l'opposition, en exil, s'est résolue à la quasi-unanimité à participer, également sous conditions, à la conférence de Genève-2, dont la date n'a pas encore été fixée. Cette conférence est censée trouver une solution pour mettre fin à la guerre civile en Syrie.

 

Dans un communiqué publié lundi, le Haut conseil du commandement militaire de l'ASL affirme accueillir favorablement "toute solution politique basée sur des objectifs clairs". La conférence doit "annoncer précisément son objectif qui est la formation d'un gouvernement national transitoire ayant les pleins pouvoirs".

L'ASL demande en outre "un accord de principe pour l'abdication de (Bachar) el-Assad".

 

Le départ du président Assad est une demande essentielle de l'opposition alors que le régime de Damas rejette catégoriquement ce scénario.

 

L'ASL réclame par ailleurs "un calendrier précis" pour la négociation sous l'article 7 de la Charte des Nations unies qui autorise notamment le recours à la force.

Elle demande également la formation "d'un organisme de justice indépendant (..) chargé de déférer devant la justice les auteurs des crimes commis contre le peuple syrien", "la libération des détenus dans les prisons", "l'arrêt des tueries et des bombardements perpétrés par le régime", "l'ouverture de corridors humanitaires pour les zones assiégées", et "le départ des combattants du Hezbollah et des groupes irakiens et iraniens du territoire syrien".

 

Pour l'ASL, l'opposition devrait, enfin, être représentée à Genève par "une délégation unique qui réunirait des membres de la Coalition et du Haut Conseil militaire".

 

 

L'accord sous condition de la coalition

Dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi, la Coalition de l'opposition avait fait part de son "souhait de participer à la conférence sur la base d'un transfert intégral du pouvoir à condition que Bachar el-Assad et ceux qui ont du sang syrien sur les mains ne jouent aucun rôle dans la phase transitoire et dans l'avenir de la Syrie".

La Coalition a également exigé "qu'avant la conférence, l'accès aux zones assiégées (par l'armée) soit garanti" aux organisations humanitaires et exigé "la libération des détenus, principalement des femmes et des enfants".

 

Un porte-parole de la Coalition, Louay Safi, a, en outre, rejeté lundi soir la présence de l'Iran. "Nous considérons que l'Iran est un pays qui occupe la syrie", a estimé M. Safi.

 

En visite à Abou Dhabi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est réjoui lundi du "grand et important pas en avant" accompli par l'opposition syrienne.

Son homologue britannique William Hague s'en est lui aussi "vivement réjoui". "A la lumière de cette décision, nous allons leur fournir une aide concrète et politique pour les aider à conduire une délégation" à Genève, a ajouté M. Hague devant le Parlement.

 

Depuis plusieurs semaines, les pays occidentaux et arabes qui soutiennent à bout de bras la Coalition s'efforçaient de les convaincre de s'asseoir à la même table que le régime.

Le Conseil national syrien (CNS), sa principale branche, avait ainsi menacé de claquer la porte de la Coalition si certains de ses membres faisaient le voyage en Suisse. Une vingtaine de groupes rebelles combattant sur le terrain avaient également menacé de les juger pour "trahison" et de les exécuter.

 

 

 

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commentaires (4)

BIENTÔT SUIVIS PAR LES ÄALAOUÏTIQUES NOUSAÏRIS, PUIS PAR LES DRUZIZTES DU JABAL DRUZE !

Antoine-Serge KARAMAOUN

14 h 14, le 13 novembre 2013

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Commentaires (4)

  • BIENTÔT SUIVIS PAR LES ÄALAOUÏTIQUES NOUSAÏRIS, PUIS PAR LES DRUZIZTES DU JABAL DRUZE !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    14 h 14, le 13 novembre 2013

  • Geneve 2 = Partition de la Syrie.

    Michele Aoun

    11 h 01, le 13 novembre 2013

  • L'IRAQUISATION COMMENCE... PAS LA DÉMOCRATIE... MAIS LA DÉMOCRATIE MOYEN ORIENTALE... OU... L'ANARCHIE !

    SAKR LOUBNAN

    10 h 40, le 13 novembre 2013

  • Un peu trop vite pour former le gouvernement du Premier ministre intérimaire Ahmad Tomeh et nommer aussi neuf ministres . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 55, le 12 novembre 2013

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