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À La Une - Révolte

L’opposition syrienne prête à discuter à Genève, sous conditions

Sécurisé, l’aéroport d’Alep pourrait bientôt rouvrir.

Des soldats gouvernementaux syriens se tiennent sur la route reliant Alep à Raqqa, qu’ils ont sécurisée de haute lutte face aux rebelles. George Ourfalian/Reuters

L’opposition syrienne a donné hier, à la quasi-unanimité, son feu vert à une participation sous strictes conditions à d’éventuels pourparlers de paix à Genève avec le régime de Damas.


À l’issue d’une deuxième journée de discussions à Istanbul, les différentes factions de la Coalition ont donné, à l’occasion d’un vote organisé dans la nuit de dimanche à lundi, leur accord de principe aux pourparlers de paix. Dans un communiqué publié en arabe, la Coalition a indiqué qu’elle « désire participer à la conférence sur la base d’un transfert intégral du pouvoir et à condition que Bachar el-Assad et ceux qui ont du sang syrien sur les mains ne jouent aucun rôle dans la phase transitoire et dans l’avenir de la Syrie ». Le régime de Damas a d’ores et déjà rejeté catégoriquement ce scénario. La Coalition a également exigé « qu’avant la conférence, l’accès aux zones assiégées (par l’armée) soit garanti » aux organisations humanitaires ainsi que « la libération des détenus, principalement des femmes et des enfants ».


En visite à Abou Dhabi, le secrétaire d’État américain, John Kerry, s’est réjoui du « grand et important pas en avant » accompli par l’opposition syrienne. « Une solution négociée est la meilleure façon de renforcer la stabilité dans toute la région » et « de mettre rapidement fin à l’effusion de sang et de donner au peuple syrien l’avenir qu’il mérite », selon lui.

 


Difficultés persistantes
Depuis plusieurs semaines, les pays occidentaux et arabes « amis » soutenant les adversaires du président Assad s’efforcent de les convaincre de s’asseoir à la même table que leur ennemi. Si certains membres de la Coalition se sont déclarés prêts à se rendre en Suisse, notamment les Kurdes syriens, d’autres refusaient catégoriquement. À commencer par le Conseil national syrien (CNS), sa principale branche, qui a même menacé de claquer la porte de la Coalition. Selon le chef de cabinet du président Jarba, nombre d’entre eux se sont rangés aux arguments de ceux favorables à une participation. Mais des dissensions demeurent. « Se rendre à Genève 2 ou pas sera la décision du peuple syrien (...) la Coalition n’est qu’un organe pour appliquer sa volonté », déclarait dimanche l’un des membres du CNS et porte-parole de la Coalition, Louay Safi. En outre, l’opposition syrienne poursuivait hier ses discussions à Istanbul pour approuver la composition du gouvernement de son « Premier ministre » intérimaire Ahmad Tomeh, chargé d’administrer les territoires syriens aux mains des rebelles.


Sur le terrain, l’armée syrienne pourrait, selon une source militaire à Damas, rouvrir prochainement l’aéroport d’Alep fermé depuis un an, après avoir repris dimanche aux rebelles le contrôle d’une base importante du secteur au prix de violents combats. « Tout le sud-est de l’aéroport est entre les mains d’armée », a affirmé cette source, qui a assuré que la réouverture de l’aéroport était « désormais possible ». Selon les médias et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), l’armée a également pris le contrôle au cours des dernières heures de la localité de Tall Aarane, une des dernières entre les mains des insurgés sur la route entre Sfiré et Alep. L’armée veut également chasser les rebelles qui assiègent depuis huit mois l’aéroport militaire de Qoueiris, plus à l’est de Sfiré, selon la source militaire. Dans la province d’Alep, un homme a fait exploser une voiture piégée dans la ville à majorité kurde de Aïn el-Arab, tuant cinq civils et en blessant des dizaines d’autres, selon l’OSDH.


Par ailleurs à Damas, neuf enfants ont été tués hier par la chute d’obus de mortier sur deux quartiers majoritairement chrétiens du centre de la capitale. « Cinq enfants ont été tués et 27 autres personnes ont été blessées par des obus tirés par des terroristes (terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles) sur l’école » Jean-Damascène dans le quartier de Qassaa, a expliqué la télévision publique. Quatre autres élèves ont été tués par la chute d’un obus sur le car qui les transportait à Bab Charqi, a indiqué pour sa part l’agence SANA, qui a également fait état de la mort du chauffeur. Six autres personnes se trouvant à l’intérieur du car, dont quatre élèves, ont été blessées « dans cette agression terroriste », selon SANA.

 

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