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À La Une - Conflit

Damas utilise des bombes incendiaires pour infliger des souffrances terribles aux civils

Depuis 2012, le régime syrien a utilisé de telles armes à 56 reprises, accuse HRW.

Une photo tirée du site de HRW montrant des flammes jaillissent dans la cour de l'école Ghaleb Radi à Qouseir (province de Homs), en Syrie, suite à l’explosion de sous-munitions incendiaires de type ZAB 2.5 manifestement larguées par les forces gouvernementales le 3 décembre 2012. Image extraite d’une vidéo mise en ligne sur YouTube

L'armée de l'air syrienne a utilisé des bombes incendiaires lors de dizaines de raids au cours des 12 derniers mois, y compris un engin d'une demi-tonne qui a tué 37 personnes fin août dans une école de la province d'Alep, accuse dimanche l'ONG Human Rights Watch.

 

L'ONG, qui appelle la communauté internationale à condamner le recours par le régime de Damas à de telles armes, lesquelles contiennent des substances inflammables destinées à brûler objets et humains, juge nécessaire que les textes internationaux restreignant la mise au point de ces armes soient renforcés.

 

"La Syrie a utilisé des bombes incendiaires afin d'infliger des souffrances terribles aux civils, parmi lesquels de nombreux enfants", déclare Bonnie Docherty, de HRW, qui présentera les conclusions de son organisation devant un forum international dans les jours prochains à Genève.

 

Les forces de Bachar el-Assad ont également utilisé des bombes à fragmentation et des armes à surpression thermobarique (ou "bombes à vide"), accuse HRW. L'armée d'Assad a été accusée en outre par l'Occident et par les insurgés d'avoir tiré des roquettes bourrées de gaz sarin, un agent innervant, sur des quartiers de la banlieue de Damas en août dernier, tuant alors des centaines de personnes.

"Les pays devraient condamner le recours par la Syrie de bombes incendiaires tout comme ils l'ont fait pour les armes chimiques et les bombes à fragmentation", estime Bonnie Docherty.

 

 

 

Des corps couverts de brûlures

Depuis novembre 2012, lorsque HRW avait fait état des premiers cas d'utilisation de bombes incendiaires à Daraya, un faubourg de Damas, l'aviation et les hélicoptères syriens ont largué des bombes incendiaires à au moins 56 reprises, indique l'ONG de défense des droits de l'homme. La totalité de ces armes étaient de fabrication soviétique, précise HRW.

 

Selon Saleyha Ahsan, médecin urgentiste britannique qui a soigné des patients victimes du raid contre l'école à Alep le 26 août, la majeure partie des victimes avaient le corps couvert de brûlures.

Selon lui, une victime est arrivée avec des brûlures au troisième degré, à 90%. "Les vêtements étaient brûlés. C'est la blessure la plus horrible que j'aie jamais vue chez les patients. Seuls ses yeux bougeaient." Cette victime est morte avant d'avoir pu être évacuée vers la Turquie, dit-elle.

 

Plus de 100 pays, mais pas la Syrie, ont signé une convention internationale interdisant l'utilisation des bombes incendiaires dans les zones à "concentrations de civils".

 

 

L'opposition cherche un consensus

Sur le plan politique, un porte-parole de la Coalition réunie à Istanbul a affirmé que l'opposition syrienne ne participera pas à une éventuelle conférence de paix à Genève avec le régime de Damas sans le soutien des groupes rebelles syriens qui combattent sur le terrain.

"Nous avons maintenant un dialogue, un partenariat, nous allons travailler avec ces brigades de l'ASL (Armée syrienne libre)", a déclaré Khaled Saleh devant la presse, au deuxième jour des discussions des différentes factions de l'opposition politique au président Assad. "Si nous devons nous rendre à Genève, ils (les représentants de l'ASL, ndlr) feront partie de la délégation. Ils ont autant d'intérêt que nous à la réussite d'une Syrie démocratique", a-t-il insisté.

M. Saleh a précisé que la Coalition de l'opposition avait formé deux délégations qui allaient se rendre en Syrie pour y discuter de l'opportunité se rendre à Genève avec des chefs des brigades de l'ASL.

 


Un député exécuté

Sur le terrain, un député syrien, Mojhem al-Sahou, enlevé par un groupuscule jihadiste, a été exécuté cette semaine, a rapporté dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Une source parlementaire syrienne a confirmé à l'AFP l'exécution de M. Sahou, un député de la ville de Deir Ezzor (est), sans être toutefois en mesure de préciser l'identité des meurtriers.

 

Le 27 octobre, un autre député, Mohanna Fayçal al Fayyad, un chef tribal, a été enlevé par des rebelles et des jihadistes dans la localité de Chaymtiyé, dans la province de Deir Ezzor.

 

Hormis les grandes villes, l'est syrien échappe en majorité au contrôle des forces du régime de Bachar el-Assad.

 

 

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