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À La Une - Liban

Virulente attaque de Rifaat Eid contre les services de renseignement de l'armée et des FSI

"L'enquête sur les attentats de Tripoli est un projet de discorde", selon le chef alaouite.

Rifaat Eid. Photo d'archives.

Le secrétaire général du Parti arabe démocratique (PAD) s'en est violemment pris samedi aux services de renseignement des Forces de sécurité intérieure, les accusant d'être "des agents" contre le Liban. 

 

"L'enquête sur le double-attentat de Tripoli n'est plus une affaire juridique, mais un projet de discorde", a déclaré M. Eid lors d'une conférence de presse. Et de poursuivre : "Ils veulent nous impliquer dans un conflit avec l'armée, mais cela n'arrivera pas". Rifaat Eid a indiqué que les services de renseignement de l’armée "ont imposé, sous une torture qui a duré toute une semaine, à Ahmad Ali de citer les noms de Ali Eid ou de Rifaat Eid", comme acteurs dans les attentats contre deux mosquées dans la capitale du Liban Nord, réclamant une enquête à ce propos de la part du commandement de l’armée.

"Et le héros Sakr Sakr (le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, ndlr) a ensuite transféré Ahmad Ali aux services de renseignement des FSI au lieu de le transférer au juge", a-t-il poursuivi.  Dans ce contexte, Rifaat Eid a estimé que les services de renseignement des FSI "ont légitimé notre assassinat, et nous allons donc en faire de même."

 

S'adressant au ministre sortant de l'Intérieur, Marwan Charbel, M. Eid a déclaré : "Vous êtes responsable de tous les détenus jusqu'à leur comparution devant la justice."  Selon lui, "ce qui s'est passé n'est pas dangereux pour Ali Eid uniquement, mais pour la paix civile."

 

Le premier juge d’instruction militaire Riad Abou Ghida a délivré jeudi un mandat d’amener contre le leader alaouite Ali Eid pour l’interroger mardi prochain. Le chef du Parti arabe démocratique est aussi sous le coup d’un mandat de recherche. Il est soupçonné d’avoir aidé Ahmad Merhi, le principal suspect dans le double attentat meurtrier de Tripoli, le 23 août, à fuir en Syrie. Ahmad Mohammad Ali, chauffeur de Rifaat Ali Eid, fils de Ali Eid, aurait avoué lors de son interrogatoire avoir aidé Ahmad Merhi à fuir en Syrie à la demande de l’ancien député. Les deux suspects risquent deux ans de prison s’ils sont reconnus coupables.

 

 

(Pour mémoire : Les alaouites du Liban s’opposeront-ils à la justice ?)

 

Selon Rifaat Eid, le double-attentat de Tripoli est le résultat d'un travail de services de renseignement libanais, saoudiens et israéliens. S'adressant à son père Ali, au nom de la communauté alaouite, il a lancé : "Nous sommes avec toi. Sois certain que nous ne permettrons pas à l'Arabie saoudite de te poignarder dans le dos."


Ali Eid avait affirmé une semaine plus tôt qu’il ne répondrait pas à la convocation que lui ont adressée les services de renseignements des FSI. À la mi-octobre, Rifaat Eid avait également rejeté les accusations portées contre des habitants de Jabal Mohsen dans le double attentat de Tripoli.

 

L’enquête des services de renseignements des FSI a montré que cinq individus ,à majorté alaouites et proches du Parti arabe démocratique de Rifaat Eid, menées par Hayan Ramadan, de Jabal Mohsen, sont impliquées dans le double attentat de Tripoli qui a fait plus de 50 morts et des centaines de blessés. Parmi les cinq suspects, figure Youssef Diab, 17 ans, également de Jabal Mohsen, dont l’arrestation par les services de renseignement des FSI avait causé une flambée de violence à Tripoli entre le quartier de Jabal Mohsen et celui de Bab el-Tebbaneh.

 

La crise syrienne alimente les tensions confessionnelles au Liban, et notamment à Tripoli, capitale du Liban-Nord à majorité sunnite mais comprenant notamment une minorité alaouite. Un énième round d'affrontements entre Bab el-Tebbaneh (à majorité sunnite et anti-régime syrien) et Jabal Mohsen (à majorité alaouite et pro-Assad), deux quartiers miséreux et historiquement rivaux, a fait 14 morts entre le 21 et le 28 octobre dernier.

 

Eclairage

Les alaouites du Liban : une minorité fragilisée par la crise syrienne

 

Pour mémoire

Les alaouites pris pour cible à Tripoli : 19 blessés cette semaine

Une intégration des combattants de Tripoli au sein des forces de sécurité est-elle possible ?

 

Le secrétaire général du Parti arabe démocratique (PAD) s'en est violemment pris samedi aux services de renseignement des Forces de sécurité intérieure, les accusant d'être "des agents" contre le Liban. 
 
"L'enquête sur le double-attentat de Tripoli n'est plus une affaire juridique, mais un projet de discorde", a déclaré M. Eid lors d'une conférence de presse. Et de poursuivre :...

commentaires (5)

S'il est prouvé qu'il est trempé dans cette histoire , alors qu'il crève la bouche ouverte . Mais je reste sceptique , étant donné que pour les otages pélérins on disait bien que le hezb et l'armée syrienne était derrière tout ça , au final , il s'agissait bien de terroristes mercenaires syriens .

Jaber Kamel

15 h 42, le 10 novembre 2013

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Commentaires (5)

  • S'il est prouvé qu'il est trempé dans cette histoire , alors qu'il crève la bouche ouverte . Mais je reste sceptique , étant donné que pour les otages pélérins on disait bien que le hezb et l'armée syrienne était derrière tout ça , au final , il s'agissait bien de terroristes mercenaires syriens .

    Jaber Kamel

    15 h 42, le 10 novembre 2013

  • Il est cuit!

    GEDEON Christian

    11 h 50, le 10 novembre 2013

  • Un bandit qui prétend montrer de manière flagrante que sa force et l'impunité dont il pense jouir proviennent des "moukhabarat" syriennes frérotes. Il menace même les services de renseignement de l'armée et la justice militaire ! Comme le dit le ministre de l'Intérieur, il a recours à un langage "takfiriste" et "assassin". Un hors-la-loi par excellence.

    Halim Abou Chacra

    04 h 18, le 10 novembre 2013

  • Il a tenu un langage très peu diplomatique contre des institutions, même si elle regorge de la pourriture, qui ne peuvent être attaquées de la sorte. J'ignore (et je doute) si ces déclarations ont été concertées avec les autres partenaires nationaux.. mais elles pourraient le faire passer de celui qui a raison pour celui qui a tort.. Ets-ce vraiment voulu??

    Ali Farhat

    00 h 35, le 10 novembre 2013

  • LA MÈCHE ALLUMÉE EST À TRIPOLI. L'ETAT DOIT L'ÉTEINDRE !

    SAKR LOUBNAN

    20 h 09, le 09 novembre 2013

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