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À La Une - Révolte

L’aviation israélienne a bombardé la Syrie par deux fois

Toutes les armes chimiques déclarées par Damas désormais sous scellés ; satisfecit de la presse loyaliste à Brahimi.

Des obus de mortiers ont fait plusieurs blessés à Damas hier, ainsi qu’à Jaramana, près de la capitale. Photo AFP

Israël a frappé mercredi une base militaire aérienne dans le nord-ouest de la Syrie, visant une cargaison de missiles destinée au Hezbollah, a rapporté hier la chaîne satellitaire el-Arabiya, citant des « sources exclusives » qu’elle n’a pas nommées, avant d’annoncer un autre raid peu après sur Damas, pour les mêmes raisons. Un responsable américain a d’ailleurs confirmé une « frappe israélienne », mais n’a pas donné de détails sur la cible. « Par le passé, les cibles ont été des missiles transférés au Hezbollah », s’est-il contenté d’ajouter.


Des responsables du gouvernement israélien ont, eux, refusé de confirmer toute information concernant une telle attaque, tandis que le journal israélien Yediot Aharonot affirmait que l’administration américaine confirmait au contraire ce raid contre une base militaire. La chaîne américaine CNN, citant anonymement un responsable de l’administration US, a également indiqué que des avions de combat israéliens avaient mené l’attaque, visant des missiles et des équipements associés dont les Israéliens ont pensé qu’ils pourraient être transférés au Hezbollah. Plus tôt, une ONG syrienne, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), avait fait état de plusieurs explosions entendues mercredi dans une base de défense aérienne à Sonar Jablé, près de Lattaquié, sur la côte syrienne.

 


Sfira, stratégique...
Toujours sur le terrain, un bombardement de l’armée sur le quartier de Hajar el-Aswad, dans le sud de Damas, a fait huit morts, selon l’OSDH. « Le bombardement entre dans le cadre des tentatives du régime de reprendre le sud de Damas », où les rebelles sont encore présents en périphérie, a ajouté cette ONG, tandis que plusieurs sources faisaient état de blessés après la chute d’obus de mortiers venant de zones tenues par les rebelles à Damas et à Jaramana, en périphérie de la capitale.


Dans le nord du pays, l’armée a avancé hier dans la localité stratégique de Sfira, selon
l’OSDH. Les rebelles contrôlent depuis plus d’un an cette ville située à l’est d’Alep, sur une route stratégique reliant la deuxième ville du pays à la Syrie centrale. Ils auraient même annoncé leur retrait de Sfira, et ce après 27 jours de combats avec les forces loyalistes.


Sur un autre plan, le photographe polonais Marcin Suder, enlevé en juillet en Syrie, a réussi à échapper tout seul à ses ravisseurs et est rentré en Pologne, a annoncé hier le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski, sans plus de détails sur les circonstances de sa détention ou de son évasion. Le photographe, 34 ans, avait été enlevé fin juillet par des hommes armés lors d’un raid contre le centre des médias de Saraqeb dans la province d’Idleb.
De même, le père de deux jeunes Norvégiennes parties en Syrie affirme avoir reçu un message d’elles disant que les rebelles les retenaient contre leur gré, a indiqué hier la télévision publique norvégienne NRK. Le père avait signalé une dizaine de jours auparavant la disparition des deux sœurs, âgées de 16 et 19 ans. Elles avaient quitté le domicile familial puis envoyé un courrier électronique dans lequel elles expliquaient qu’elles allaient participer à la lutte contre le régime de Bachar el-Assad. La police norvégienne a saisi Interpol dans cette affaire.

 

(Lire aussi : Mettre un terme à l’horreur syrienne, le commentaire de Turki ben Fayçal al-Saoud)

 


Grande hâte
Par ailleurs, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé hier à La Haye que les armes chimiques connues sont désormais sous scellés et les sites de production déclarés inutilisables. L’organisation a précisé que ses inspecteurs, arrivés en Syrie il y a un mois, avaient placé des scellés « impossibles à briser » sur l’ensemble du stock de 1 000 tonnes d’agents chimiques et 290 tonnes d’armes chimiques déclaré par Damas. De plus, « la Syrie a achevé de rendre inutilisables ses installations de production et d’assemblage », a expliqué l’OIAC. Les inspecteurs ont visité 21 des 23 sites déclarés par la Syrie et 39 des 41 installations sur ces sites. Les deux sites restants n’ont pu être contrôlés « pour des raisons de sécurité », a rappelé l’OIAC. Interrogé par la BBC, le chef des opérations de l’OIAC, Jerry Smith, a aussi spécifié que « le contenu (de ces deux derniers sites) avait été déplacé dans d’autres sites que nous avons visités ».


Les États-Unis ont applaudi la mise sous scellés, estimant que l’arsenal chimique syrien serait détruit dans les délais imposés par la communauté internationale, d’ici à la fin juin 2014. Un groupe de consultants experts de la défense, IHS Jane’s, a également salué une « étape clé » mais estimé que le processus était encore loin d’être terminé, notant que la totalité du stock restant d’armes chimiques était encore sous le contrôle du régime. « Il s’agit d’un processus effectué en grande hâte avec une réelle (...) incertitude. Il ne sera achevé qu’une fois les armes détruites ou retirées de Syrie », a indiqué le directeur d’IHS Jane’s, David Reeths.


La Syrie doit désormais détruire entièrement l’ensemble de son arsenal chimique, selon un programme qu’elle a remis le 24 octobre. Le conseil exécutif de l’OIAC doit se réunir le 5 novembre pour examiner ce programme afin de fixer avant le 15 novembre les différentes dates butoir. L’OIAC est chargée de superviser ce démantèlement – pour la première fois dans un pays plongé dans la guerre civile – à la suite d’une résolution des Nations unies qui a éloigné la menace d’une frappe américaine envisagée après une attaque chimique meurtrière le 21 août près de Damas imputée au régime.

 


Plus de 120 000 morts
Dans ce contexte, l’émissaire international Lakhdar Brahimi tente de rassembler, lors d’une conférence dite de Genève 2, des représentants du régime et de l’opposition pour mettre fin à deux ans et demi d’un conflit qui a fait plus de 120 000 morts, selon le dernier bilan de l’OSDH. Arrivé lundi à Damas dans le cadre d’une tournée régionale, le diplomate algérien a reçu hier une quinzaine de membres de groupes de l’opposition tolérée, au lendemain d’un entretien avec le président Bachar el-Assad. Sanaa Nasser, qui dirige le Parti de la nouvelle Syrie, a demandé à M. Brahimi de s’assurer que « le président (Assad) participe à la phase à venir, et après Genève 2, parce que c’est un citoyen syrien qui a le droit d’exercer ses droits démocratiques comme tout autre citoyen », selon un journaliste de l’AFP. L’opposition basée à l’étranger est très divisée sur une éventuelle participation à cette conférence. Elle réclame des garanties qu’elle aboutira à un départ d’Assad, ce que le régime rejette catégoriquement.


De son côté, la presse syrienne a donné hier un satisfecit à l’émissaire international. « Sa visite en Syrie commence de manière positive et cela s’explique par des changements favorables tant au point de vue international, régional que sur le terrain au niveau de la perception populaire que militaire », a expliqué le Baas, le quotidien du parti éponyme qui dirige le pays depuis plus de 40 ans. Le ton a changé puisqu’en décembre 2012, la presse syrienne avait traité M. Brahimi de « faux médiateur » et de « voyageur âgé » pour avoir osé « s’enquérir de la question des candidatures lors de la présidentielle » de 2014.

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