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Liban

Cris d’alarme libano-US à Washington sur le flux dangereux des réfugiés syriens

De g. à d., l’ambassadeur Ed Gabriel, la secrétaire d’État adjointe aux Réfugiés, Anne Richard, et l’ambassadeur du Liban aux USA, Antoine Chédid.

« Crise humanitaire : impact des réfugiés syriens sur le Liban », voilà un drame de taille qui a été évoqué à fond et à plusieurs voix au Think Tank, Woodrow Wilson Center, à l’initiative de l’American Task Force For Lebanon (ATFL). Une manière de continuer à tirer l’alarme pour parer à une situation des plus dangereuses. L’ancien vice- président de l’ATFL, Edward Gabriel, qui a ouvert la session en précisant tout de go que les réfugiés syriens constituaient un tiers de la population libanaise (« ou cent millions de personnes affluant aux USA »), a ensuite passé la parole à la secrétaire d’État adjointe aux Affaires des réfugiés et de la migration, Anne Richard. Elle a d’abord reconnu que, « jusqu’à présent, l’aide octroyée par les États-Unis ayant été de 254 millions de dollars, le Liban était en train de payer très cher le prix de son hospitalité. Et, étant donné que pour ces réfugiés le retour au pays (où règnent violence et destruction sans discrimination) n’est pas encore une option, l’on travaille à une plus grande mobilisation de la communauté internationale ».

« Arrêter l’hémorragie »
Mais c’est l’ambassadeur du Liban à Washington, Antoine Chédid, qui a frappé un grand coup en clamant avec véhémence que cette situation posait un « problème existentiel pour le Liban » et qu’aujourd’hui c’est un « cri de douleur » qu’il voulait faire entendre dans cette capitale internationale qu’est Washington. Il a ajouté que « le nombre de réfugiés, les statistiques, la qualification de l’assistance ne comptent plus. Ce qui est important pour le Liban, c’est d’arrêter cette hémorragie. On en est au point où il est nécessaire de trouver des solutions nouvelles et réalistes au
problème des réfugiés syriens au Liban ».
En refusant de fermer ses frontières pour des causes humanitaires, le Liban encourt un danger réel (économique, social, sanitaire), comme en témoigne notamment le rapport de la Banque mondiale. Sans compter que l’accueil est assuré par des communautés libanaises, elles-mêmes fragilisées. D’où l’appel de l’ambassadeur Chédid à multiplier les efforts pour atténuer ce fardeau, notamment par la tenue d’une conférence internationale qui traiterait ce sujet, l’obtention de fonds pour régulariser la présence des réfugiés et la consolidation des structures permettant aux Syriens de trouver refuge dans les zones sûres de leur pays. Pour éviter que le Liban ne soit obligé d’avoir recours à d’autres options. « Cela, en attendant, bien sûr, une solution politique que pourrait enclencher Genève 2. Et s’il est invité à joindre cette initiative, le
Liban penserait sérieusement à y prendre part. »

Ninette Kelley et la crise en images
Un autre point fort de cette rencontre, l’intervention de Ninette Kelley, représentante au Liban du Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies. Elle a relaté dans les détails, avec émotion, et photos à l’appui, « à quoi ressemble le Liban des réfugiés aujourd’hui », indiquant que l’encadrement (social, éducationnel, médical, sanitaire) qu’on arrive jusqu’à présent à leur procurer reste insuffisant. Ils sont dispersés dans des centaines de sites (dont des garages et des immeubles désaffectés). Et les soins médicaux qu’on peut leur dispenser sont aussi limités et n’englobent pas les opérations reconstructives pour ceux, par exemple, qui ont perdu un membre. Ninette Kelley ajoute : « Le monde ne se rend pas bien compte combien il est demandé à ce petit pays qu’est le Liban. C’est pour cela que nous demandons la coopération de grands organismes telle la Banque mondiale, des ONG et de toute la communauté internationale. La somme octroyée par les États-Unis ne représente que la moitié de celle pouvant améliorer la situation. Car, chaque semaine on voit arriver 11 000 à 15 000 réfugiés. »
Désireux d’aller au-delà des états des lieux et des statistiques, pour alléger la pression sur le Liban, l’ambassadeur Chédid s’est rendu au Congrès US en compagnie de Mme Kelley pour exposer l’état actuel de la crise des réfugiés syriens aux hautes instances. Ils ont rencontré, à cette fin, des représentants des partis démocrate et républicain œuvrant au sein des différents comités des Affaires étrangères : Steve Chabot, Kay Granger, Paul Grove, Marc Kaput, Ed Royce, Darell Issa et Nick Rahhal. Et tous ont été conscients de l’importance de garder le budget de l’aide aux réfugiés syriens au Liban sur l’agenda de l’administration.
« Crise humanitaire : impact des réfugiés syriens sur le Liban », voilà un drame de taille qui a été évoqué à fond et à plusieurs voix au Think Tank, Woodrow Wilson Center, à l’initiative de l’American Task Force For Lebanon (ATFL). Une manière de continuer à tirer l’alarme pour parer à une situation des plus dangereuses. L’ancien vice- président de l’ATFL, Edward...

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