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À La Une - Polémique

Marine Le Pen dérape sur les ex-otages français

La barbe et le chèche portés par les otages, en solidarité avec les Français toujours retenus au Sahel, laissent la présidente du Front national "dubitative".

Marine Le Pen a suscité la polémique jeudi 31 octobre 2013, avec ses propos sur les ex-otages français au Sahel. Archives Reuters

Marine Le Pen, présidente du Front national (extrême-droite), a suscité une polémique acerbe jeudi en s'étonnant des habits, barbes, chèches et attitude réservée des quatre otages d'Arlit à leur arrivée sur le sol français mercredi après trois ans de détention.

 

Jeudi matin, la présidente du Front national qui, comme son père, n'a jamais craint de dénoncer ce qu'elle considère comme un "système" politico-médiatique, a cassé le consensus autour de la libération des quatre hommes retenus trois ans durant au Sahel dans des conditions extrêmes.

Sur Europe 1, elle assure que la séquence du retour retransmise en direct, mercredi à la télévision, l'a laissée "dubitative". "J'ai trouvé ces images étonnantes, cette extrême réserve étonnante, leur habillement étonnant".

"J'ai ressenti un malaise et je pense que je n'ai pas été la seule", poursuit Mme Le Pen. "C'est ce qu'ont ressenti beaucoup de Français".

Pressée de s'expliquer, l'eurodéputée développe : "on avait l'impression d'avoir des images d'hommes qui étaient très réservés, c'est le moins qu'on puisse dire, les deux qui portaient la barbe taillée d'une manière assez étonnante, l'habillement était étrange". "Cet otage avec le chèche sur le visage...Tout ça mérite peut-être quelques explications de leur part", risque-t-elle.

Pense-t-elle qu'ils ont été islamisés pendant leur détention par des ravisseurs extrémistes ? "Je n'irai pas jusqu'à faire des théories, je ne serais pas dans mon rôle", dit-elle.

 

Interrogée sur le versement d'une rançon, démenti par les autorités françaises, Mme Le Pen a déclaré qu'il est "problématique de payer un rançon, d'autres pays ont fait le choix inverse, de ne pas payer". Le fait de ne pas payer "ne veut pas obligatoirement dire que les otages vont mourir", a poursuivi la présidente du FN.

 

Daniel Larribe, 62 ans, Thierry Dol, 32 ans, Pierre Legrand, 28 ans, et Marc Féret, 46 ans, qui avaient été enlevés en 2010 à Arlit au Niger, sont revenus mercredi en France, où ils ont retrouvé leurs familles.

Amaigris, très souriants pour deux d'entre eux et plus en retrait pour les deux autres, les anciens otages ont étreint leurs proches pendant de longs instants. Daniel Larribe, pull rouge et manteau noir, est tombé dans les bras de son épouse Françoise, qui avait été enlevée en même temps que lui le 16 septembre 2010 au Niger et libérée cinq mois plus tard. Thierry Dol, tout sourire, lunettes de soleil et épaisse écharpe grise, dépassait d'une tête tout le groupe. Marc Féret, un chèche noir enroulé autour de la tête, et le benjamin Pierre Legrand, chèche vert autour du cou, semblaient plus fatigués.

 

 

Marc Féret, 46 ans, Pierre Legrand, 28 ans, Daniel Larribe, 62 ans, le président Hollande et Thierry Dol, 32 ans mercredi sur le tarmac de l'aéroport de Villacoublay. AFP/Kenzo Tribouillard

 

Colère

Les propos de Mme Le Pen ont rapidement suscité la colère sur les réseaux sociaux. "A venir dans le programme du #FN, une police de la pilosité politique", s'interroge un twittos. Le père Noël fera-t-il les frais de la suspicion anti-barbes, ironise un autre.

Au niveau des médias, Le Monde daté de vendredi clame en une "Le dérapage de Marine Le Pen".

 

Les politiques ne sont pas en reste, surtout à gauche. Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, dénonce dans un tweet une "invraisemblable indécence". 

 

Marine Le Pen s'efforce alors de revenir sur ses propos. "Manifestement, je me suis exprimée de manière maladroite puisqu'il ne s'agissait en aucun cas dans mon esprit, d'émettre la moindre critique à l'égard des otages", assure-t-elle sur RTL. "Dont, tout à fait évidemment je me réjouis de la libération". Elle explique ensuite dans un communiqué qu'elle avait dans son viseur non pas les otages, mais leur "'instrumentalisation politique" par les gouvernements.

 

 

Solidaires des autres

Entre en scène la mère de Pierre Legrand, le plus jeune des ex-otages. Mercredi, il portait un chèche et semblait un peu perdu.

"Ils nous ont dit clairement que garder barbe et chèche, c'était en solidarité avec les autres otages restés là-bas. Ça leur appartient, on a trouvé ça très touchant qu'ils se sentent solidaires des autres", explique Pascale Robert, la mère de Pierre Legrand, sur i-Télé.

Parmi les sept Français qui sont otages dans le monde, Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Leal sont retenus au Sahel et Francis Collomp au Nigeria.

 

Les quatre ex-otages "ne sont pas des personnalités médiatiques. Être projetés comme ça devant les médias, ce n'est pas évident, ils ont besoin de se protéger", insiste-t-elle, soulignant que les otages "sont complètement perdus". "Ils doivent reprendre des repères mais ils ont plus envie de se cacher que de s'exprimer", a-t-elle dit.

 

Mme Robert a répété qu'ils avaient "été réellement en danger" au moment de l'opération Serval initiée en 2013 par la France pour déloger les islamistes du nord du Mali. "Ca a été très violent au moment de la guerre", a-t-elle affirmé.

Elle a aussi précisé que Pierre Legrand et Marc Féret avaient toujours été "ensemble" au cours de leur captivité. "On les sent très proches, on sent la complicité, les regards qu'ils ont", a-t-elle dit après avoir parlé avec son fils mercredi et jeudi.

 

 

Repère

Ex-otages du Sahel : les lieux de détention, les ravisseurs, la rançon et les négociateurs

 

Marine Le Pen, présidente du Front national (extrême-droite), a suscité une polémique acerbe jeudi en s'étonnant des habits, barbes, chèches et attitude réservée des quatre otages d'Arlit à leur arrivée sur le sol français mercredi après trois ans de détention.
 
Jeudi matin, la présidente du Front national qui, comme son père, n'a jamais craint de dénoncer ce qu'elle considère...

commentaires (3)

Ils trouveront toujours quelque chose pour discréditer le FN vu que c'est a présent le parti #1 de France et ça ça leur fout les boules!!! Elle n'a rien dit d’étrange et même si je ne suis pas d'accord avec elle sur tous les sujets, sur celui la je suis d'accord! Hollande ayant échoué sur toute la ligne cherche a redorer son blason et le fait sur le dos des otages. C'est une opinion comme les autres exprimée publiquement un point c'est tout. A continuer d'agir de la sorte, il la victimiserons tant que les Français finirons par la choisir et choisir les options FN. Ça c'est plus grave!

Pierre Hadjigeorgiou

11 h 39, le 01 novembre 2013

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Commentaires (3)

  • Ils trouveront toujours quelque chose pour discréditer le FN vu que c'est a présent le parti #1 de France et ça ça leur fout les boules!!! Elle n'a rien dit d’étrange et même si je ne suis pas d'accord avec elle sur tous les sujets, sur celui la je suis d'accord! Hollande ayant échoué sur toute la ligne cherche a redorer son blason et le fait sur le dos des otages. C'est une opinion comme les autres exprimée publiquement un point c'est tout. A continuer d'agir de la sorte, il la victimiserons tant que les Français finirons par la choisir et choisir les options FN. Ça c'est plus grave!

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 39, le 01 novembre 2013

  • On dit meme que 2 d'entre eux se sont convertis au salafisme , c'est encore une rumeur .

    Jaber Kamel

    20 h 36, le 31 octobre 2013

  • Il me semble quelle ne dérape pas ! j'ai des amis en France ...qui m'ont fait part de leurs surprise... à la vue de F.Hollande qui essayé de se positionner entre les otages sur les photos ! Et même , que c'était un comportement bizarre... car dans beaucoup de cas de libération d'otages , les procédures sont connues ,les gens changent d'habits pour apparaître plus décemment devant la télé ...d'ailleurs c'est la même procédure pour les cosmonautes ...quand ils reviennent sur terre ...

    M.V.

    17 h 51, le 31 octobre 2013

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