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À La Une - Conflit

Un député sunnite enlevé par des jihadistes dans l'est de la Syrie

l'armée a repris le village chrétien de Sadad près de Homs.

Des jihadistes du Front al-Nosra fouillant des résidant d'un quartier d'Alep le 26 octobre 2013. Molhem Baraket/Reuters

Un député sunnite syrien a été enlevé dimanche par des combattants islamistes à la suite d'un accrochage avec des membres de sa tribu pro-régime dans la région de Deir Ezzor (est), a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Des combattants d'Ahrar al-Cham et (des jihadistes) de l'Etat islamique d'Irak et du Levant ont enlevé dimanche soir le député Mohanna Fayçal al Fayyad, un chef tribal, dans la localité de Chaymtiyé, dans le province de Deir Ezzor", a affirmé lundi Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

 

Cet enlèvement fait suite à des accrochages durant deux jours entre des membres de cette tribu pro-régime et des combattants islamistes d'Ahrar al-Cham, qui voulaient pénétrer à Chaymtiyé. La majeure partie de cette province riche en pétrole est tenue par les rebelles.

 

Parallèlement, l'armée syrienne a repris le contrôle du village chrétien de Sadad, dans la province centrale de Homs, après plusieurs jours d'âpres combats contre les rebelles et les jihadistes, a affirmé lundi l'agence officielle Sana. "Nos forces valeureuses ont rétabli la sécurité et la stabilité à Sadad", a affirmé Sana.

L'OSDH a confirmé la nouvelle précisant que les forces anti-gouvernementales s'étaient repliées sur Mahin, où se trouve un énorme dépôt d'armes dont voudraient s'emparer les insurgés.

 

Commencés le 21 octobre, les combats ont fait "au moins 100 morts dans les rangs de l'armée, qui défend un important arsenal, et des dizaines d'autres parmi les rebelles et les jihadistes", avait indiqué samedi l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales à travers le pays.

 

 

Brahimi de retour à Damas

Sur le plan diplomatique, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi est arrivé lundi à Damas, dans le cadre d'une tournée régionale visant à convaincre le régime et l'opposition de participer à la conférence de paix Genève-2, selon une journaliste de l'AFP sur place.

M. Brahimi, qui venait de Beyrouth par la route, est arrivé à l'hôtel Sheraton situé au centre de Damas, aux environs de 11H15 GMT, accompagné par le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad.

Il arrivait de Téhéran où il avait estimé au cours de sa visite que "la participation de l'Iran, principal allié régional de la Syrie, à Genève-2 (était) naturelle et nécessaire".

 

C'est la première visite de M. Brahimi à Damas depuis la fin décembre 2012. Il avait alors appelé à un changement "réel" en Syrie et à la formation d'un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs.

Le journal al-Watan, proche du pouvoir, avait à l'époque rapporté que le président Bachar el-Assad avait mis fin à son entretien avec M. Brahimi lorsque ce dernier "avait osé s'enquérir de la question des candidatures lors de la présidentielle" en 2014. La presse syrienne s'était déchainée, le traitant de "faux médiateur" et de "touriste âgé".

M. Brahimi, 79 ans, a été nommé émissaire pour la Syrie par l'ONU et la Ligue arabe en septembre 2012, après la décision de Kofi Annan de jeter l'éponge.

 

 

Radicalisation

La mission de M. Brahimi à Damas parait bien ardue, alors que l'opposition de certains groupes rebelles à Genève-2 se radicalise. D’importants groupes rebelles syriens ont ainsi menacé dimanche ceux qui, dans l’opposition, seraient tentés de se rendre à la conférence de paix, prévue en novembre. Les éventuels participants à la conférence commettront une "trahison" dont ils devront répondre "devant nos tribunaux", ont ainsi prévenu dix-neuf importants groupes rebelles islamistes syriens, laissant clairement entendre qu’ils seront exécutés.

 

(Pour mémoire: Le Liban penche vers la participation à Genève 2... s’il est invité)

 

Ces menaces ont été jugées "révoltantes" par Moscou. "Il est révoltant que certaines de ces organisations extrémistes, terroristes, qui luttent contre les forces gouvernementales en Syrie commencent à lancer des menaces, et ce n'est pas la première fois", a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. "Ces menaces sont adressées à ceux qui vont oser se rendre à la conférence de Genève proposée par la Russie et les Etats-Unis".

 

L'opposition syrienne doit se réunir le 9 novembre en Turquie. Elle réclame des garanties pour que la conférence aboutisse à un départ de Bachar el-Assad, ce que le régime rejette catégoriquement.

 

Pour Thierry Pierret, un expert de l'islam en Syrie, les groupes ayant exprimé les menaces quant à une participation à Genève-2 "représentent un pan très large de l'opposition armée, allant des salafistes radicaux du Front islamique syrien à des groupes beaucoup plus modérés qui constituent des piliers de l'Armée syrienne libre (ASL)". "On peut donc affirmer que Genève-2 fait l'objet d'un rejet quasi-total dans les rangs des insurgés, ce qui signifie qu'une bonne partie de l'opposition politique ne prendra pas le risque de participer à une réunion qui lui coûterait ce qui lui reste de légitimité auprès des groupes armés", assure ce maître de conférence sur l'islam contemporain à l'Université d'Édimbourg. En outre, ajoute-t-il, "quand bien même des opposants participeraient à Genève-2 et aboutiraient à un accord, ce dernier n'aurait aucune valeur".

 

M. Lavrov a souligné par ailleurs que la Russie avait été l'objet de menaces de la part des rebelles syriens. "Ils ont averti que nos représentations diplomatiques, nos diplomates à l'étranger seraient des cibles légitimes", a-t-il dit. "Tout cela est révoltant, inacceptable, et tout cela est de la responsabilité de ceux qui financent et arment ces groupes d'opposition", a poursuivi le ministre.

 


 

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