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À La Une - conflit

Syrie : des rebelles menacent les opposants tentés d'aller à la conférence de Genève

Damas a transmis son programme de destruction d'armes chimiques dans les délais.

Des combattants rebelles syriens lors d'une parade, le 26 octobre 2013, près de Damas, pour l'annonce de la formation de la Brigade des "soldats de Damas" (Jund Dimashq). REUTERS/William Ismail

D'importants groupes rebelles syriens ont menacé de condamner pour "trahison" ceux qui dans l'opposition seraient tentés de se rendre à la Conférence de paix, dite de Genève-2, prévue en novembre.

Les éventuels participants à la conférence de Genève commettront une "trahison" dont ils devront répondre "devant nos tribunaux", ont ainsi prévenu dix-neuf importants groupes rebelles islamistes syriens, laissant clairement entendre qu'ils seront exécutés.
"Nous annonçons que la conférence Genève-2 n'est pas, et ne sera jamais le choix du peuple ou une revendication de notre révolution", ont annoncé ces groupes dans un communiqué lu samedi soir par le chef de la brigade Souqour al-Cham, Ahmad Eissa al-Sheikh. "Pour nous, il s'agit d'un élément supplémentaire du complot visant à faire dérailler notre révolution et à la stopper", ont insisté ces groupes, dont certains font partie de l'Armée syrienne libre (ASL).

 

(Lire aussi: Le Liban penche vers la participation à Genève 2... s’il est invité)


L'opposition syrienne, très divisée sur une éventuelle participation à cette conférence de paix déjà plusieurs fois reportée, doit se réunir le 9 novembre en Turquie. Elle réclame des garanties qu'elle aboutira à un départ de Bachar el-Assad, ce que le régime rejette catégoriquement.

 

 

Brahimi à Damas
Ceci va rendre encore plus ardue la tâche de l'émissaire international Lakhdar Brahimi attendu lundi à Damas. Lors de sa dernière visite en Syrie, fin2012, il avait appelé à un changement "réel" et à la formation d'un gouvernement de transition. Le journal al-Watan, proche du pouvoir, avait rapporté qu'Assad avait mis fin à son entretien avec M. Brahimi lorsque ce dernier "avait osé s'enquérir de la question des candidatures lors des présidentielles" en 2014. La presse syrienne s'était déchaînée, le traitant de "faux médiateur".


Dans le cadre de sa tournée régionale, le médiateur s'est déjà rendu en Turquie, en Jordanie, en Irak, en Égypte, au Koweït, au sultanat d'Oman et au Qatar. Jeudi, il a rencontré en Turquie le chef de l'ASL, principale formation rebelle, et d'autres dirigeants des combattants anti-régime. Il essaye de convaincre toutes les parties de la nécessité de rassembler autour d'une table représentants du régime et opposition pour trouver une solution politique après deux ans et demi d'un conflit dévastateur.

 

Par ailleurs, l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé dimanche avoir reçu jeudi de Damas le programme de destruction de son arsenal chimique, nouvelle étape dans la mise en œuvre de la résolution 2118 du Conseil de sécurité, qui ordonne la destruction de l'arsenal chimique syrien d'ici mi-2014.



Revers pour les jihadistes à l'Est
Sur le terrain, les Kurdes ont conquis samedi un poste-frontière avec l'Irak (dans l'est), important lieu de transit pour les hommes et munitions, contrôlé jusque-là par des jihadistes. Ils ont poursuivi leur avance dimanche en s'emparant de la quasi-totalité d'Alyaaroubié, ville frontalière où les combats se poursuivent, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). En position de faiblesse, les jihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra, ont appelé à leur rescousse leurs frères d'armes, selon l'OSDH.

 

(Lire aussi: Dans la campagne bavaroise, des experts en armes chimiques se préparent au pire de la Syrie)


Dans ce conflit de plus en plus complexe qui a fait plus de 115.000 morts selon l'OSDH, les Kurdes défendent leur territoire, d'où s'est retiré l'armée, désirant créer une zone autonome à l'instar des Kurdes d'Irak qui auto-administrent une région depuis plus de vingt ans. Les groupes jihadistes, eux, combattent à la fois le régime syrien, les autres rebelles et les Kurdes pour instaurer leur pouvoir sur tout le nord et l'est du pays et d'assurer la liaison avec l'Irak, où se trouve une réserve de combattants aguerris.


Dans le centre de la Syrie, rebelles et jihadistes tentent depuis lundi de s'emparer d'un dépôt à Mahin "qui regorge de tant d'armes qu'il pourrait permettre (aux insurgés) de libérer toute la Syrie", selon un dirigeant rebelle, Oussama Idris. "Il y a eu en six jours au moins cent morts dans les rangs de l'armée, qui défend un important arsenal, et des dizaines d'autres parmi les rebelles et les jihadistes, dont des combattants étrangers, qui cherchent à s'en emparer", a affirmé samedi Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.


Dimanche, deux hommes et trois femmes ont été tués dans un bombardement du village chrétien de Sadad, proche de l'armurerie. Une source de sécurité syrienne a affirmé que les militaires pourchassaient les rebelles dans cette région.

 

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Commentaire

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