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À La Une - Crise

Syrie : la moitié des sites de l'arsenal chimique inspectés

Genève-2 pourrait avoir lieu les 23-24 novembre; la Turquie bombarde les jihadistes.

Des apprentis inspecteurs d'armes chimiques de l'ONU lors d'un exercice en Allemagne le 16 octobre 2013. AFP PHOTO/CHRISTOF STACHE

L'Organisation chargée de superviser la destruction de l'arsenal chimique syrien a annoncé jeudi avoir vérifié près de la moitié des sites en dépit de l'insécurité dans ce pays en guerre.

"Nous avons fait pratiquement la moitié du travail de vérification des sites déclarés", a dit à la presse à La Haye Malik Ellahi, un conseiller politique sur la Syrie de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

 

En dépit des progrès réalisés en vue de la destruction de l'arsenal d'ici à la mi-2014, Ellahi a souligné que la sécurité restait une des principales préoccupations pour cette mission menée pour la première fois dans un pays en guerre.

"Une de nos préoccupations est évidemment la situation sécuritaire", a dit Malik Ellahi. Plusieurs voitures piégées ont explosé samedi à proximité de l'hôtel de Damas où résident les inspecteurs, et des obus de mortiers sont tombés mercredi, a-t-il dit.

Toutefois, l'insécurité "ne nous a pas empêché de faire notre travail", a-t-il souligné. "Naturellement, c'est une question qui nous préoccupe mais l'équipe reste déterminée et son moral est excellent", a ajouté le responsable de l'OIAC.

 

L'OIAC, qui a obtenu la semaine dernière le prix Nobel de la paix, avait indiqué mercredi avoir vérifié onze sites et détruit des équipements de production sur six sites. Les inspecteurs se concentrent pour l'instant sur la vérification de la liste qu'ont fournie les autorités syriennes, qui comporte 20 sites de production et de stockage des armes chimiques.


(Lire aussi : Assad : "Le Nobel de la paix devait me revenir"...)

Présente en Syrie depuis le 1er octobre, les équipes de l'OIAC et de l'ONU comptent une soixantaine de personnes.

Leur mission a été décidée à la faveur d'un accord russo-américain, alors que les Etats-Unis et la France menaçaient le régime de frappes punitives après une attaque chimique meurtrière imputée aux forces de Bachar al-Assad le 21 août près de Damas.

 

Selon la résolution de l'ONU qui a suivi l'accord russo-américain, l'élimination de l'arsenal doit être achevée d'ici au 30 juin 2014. Au 1er novembre, les inspecteurs doivent néanmoins avoir déjà vérifié tous les sites de la liste, identifiés les équipements essentiels à la production ou l'utilisation d'armes chimiques, rendre les sites de production "inopérables" et avoir commencé la destruction de certaines armes chimiques, a rappelé l'OIAC.

 

"Si certains sites demeurent hors d'atteinte d'ici aux dates fixées, cela sera rapporté très précisément au Conseil exécutif" de l'OIAC, a souligné Malik Ellahi. "Je suis certain que le Conseil prendra en compte les circonstances et qu'il nous dira comment progresser", a-t-il ajouté.

 

 

(Lire aussi : Sigrid Kaag, une idéaliste amoureuse du Moyen-Orient chargée de désarmer la Syrie)


Genève-2 en novembre ?
Sur le plan diplomatique, le vice-Premier ministre syrien, Qadri Jamil, a annoncé jeudi à Moscou que la conférence internationale Genève-2 sur la Syrie pourrait avoir lieu les 23-24 novembre. Le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky a cependant tenu à rappeler "qu'il appartient au secrétaire général (de l'ONU Ban Ki-moon) de convoquer la conférence (...) Quand il sera temps de faire une annonce, le secrétaire général la fera", a-t-il dit.
La porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki a, elle, répété que Washington visait toujours "la mi-novembre" pour cette conférence.

 

"Nous avons évoqué lors d'entretiens aujourd'hui au ministère des Affaires étrangères les délais, encore hypothétiques, dans lesquels peut se tenir la conférence", a également déclaré M. Jamil, dont les propos étaient traduits de l'arabe en russe. "Le refus du Conseil national syrien (principal groupe d'opposition syrien, ndlr) de participer à Genève-2 n'influera pas sur les délais et le format dans lesquels elle sera tenue, ils vont très probablement revenir sur leur décision", a-t-il déclaré, selon la transcription de ses propos par l'agence publique Ria Novosti qui organisait la conférence de presse.

Le Conseil national syrien (CNS) a déclaré dimanche qu'il ne participerait pas à cette conférence, portant un coup sérieux à la crédibilité de ces négociations de paix voulues par les Américains et les Russes.

La Russie a appelé lundi les Etats-Unis à convaincre l'opposition syrienne de participer à la conférence, indiquant peser de son côté sur le régime de Damas, dont elle est l'allié de longue date. 

 

Un membre de la Coalition nationale syrienne, Monzer Aqbiq, a indiqué à l'AFP que celle-ci se prononcerait sur sa participation à la conférence lors d'une réunion à Istanbul les 24 et 25. En attendant, la Coalition va discuter de Genève-2 à Londres le 22 octobre lors de la réunion des "Amis de la Syrie", un groupe d'une dizaine de pays qui soutient l'opposition, a ajouté M. Aqbiq.

L'initiative d'une nouvelle conférence internationale à Genève, rassemblant notamment des représentants du gouvernement syrien et de l'opposition, avait été lancée en mai par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue américain John Kerry, en vue de mettre fin au conflit.

Mais l'organisation de cette réunion a été repoussée à plusieurs reprises en raison de désaccords sur les objectifs et les participants, notamment entre la Russie et les Occidentaux.

Genève-2 doit reprendre les grandes lignes d'un accord international sur une transition politique en Syrie, signé le 30 juin 2012 à Genève mais jamais appliqué.


(Pour mémoire : Des rebelles syriens constituent une force islamique)

 

La Turquie bombarde les jihadistes
Sur le terrain, la Turquie a pour la première fois, annoncé avoir tiré des obus contre des positions de jihadistes en Syrie en réponse au tir d'un obus de mortier en territoire turc. "Quatre tirs d'artillerie ont été effectués le 15 octobre contre une position située près de la ville d'Azaz appartenant à l'Organisation de l'Etat islamique en Irak et au Levant",(EIIL) une faction dure liée à el-Qaëda, précise un communiqué de l'état-major des armées.
Le document précise que ces tirs sont une riposte à la chute en sol turc, près d'un poste de gendarmes, d'un obus de mortier "qui n'a pas explosé".

L'artillerie turque riposte depuis plus d'un an à tout tir provenant de Syrie. Mais c'est la première fois que l'armée vise un groupe jihadiste. La Turquie s'est dit inquiète de la progression des groupes jihadistes vers des zones proches de sa frontière.


Enfin, les autorités syriennes ont annoncé jeudi avoir remis à l'ONU un employé des Nations unies qui avait disparu en février en Syrie, accusant les rebelles de l'avoir "enlevé". "Le ministère des Affaires étrangères a remis au représentant de l'ONU en Syrie le Canadien Carl Campeau, un employé de la Force de l'ONU pour l'observation du désengagement (entre la syrie et Israël, Fnuod), enlevé par les terroristes en février à Khan el-Chih dans la province de Damas", a indiqué la télévision d'Etat. En février, l'ONU avait annoncé la disparition d'un employé de la Fnuod, sans donner de précisions.

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L'Organisation chargée de superviser la destruction de l'arsenal chimique syrien a annoncé jeudi avoir vérifié près de la moitié des sites en dépit de l'insécurité dans ce pays en guerre.
"Nous avons fait pratiquement la moitié du travail de vérification des sites déclarés", a dit à la presse à La Haye Malik Ellahi, un conseiller politique sur la Syrie de l'Organisation pour...
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POUQUOI ? EN SAVAIENT-ILS LE NOMBRE ?

SAKR LOUBNAN

10 h 36, le 18 octobre 2013

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Commentaires (2)

  • POUQUOI ? EN SAVAIENT-ILS LE NOMBRE ?

    SAKR LOUBNAN

    10 h 36, le 18 octobre 2013

  • Si un accord entre les puissances anciennes et nouvelles se fait jour , il faudra jamais oublier que c'est une resistance sur le terrain qui a pousse ces grands a s'entendre , et donc reconnaitre que les resistants ne sont pas morts pour rien , ne jamais oublie de les glorifier , un dicton Nigerian dit : monkies work , baboons chop , les singes bossent et les babouins engrangent . On assiste a un triomphe de ces combattants du juste , et il faudra quand tout sera mis a plat que certains rendent des comptes a leurs compatriotes , pour que jamais on ait a vivre a nouveau des moments de cette barbarie salafowahabite .

    Jaber Kamel

    15 h 37, le 17 octobre 2013

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