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À La Une - Egypte

Morsi jugé à partir du 4 novembre pour "incitation au meurtre"

Pour ce qui est de sa candidature à la présidentielle, Sissi s'en remet à la "volonté de Dieu"...

Une Egyptienne embrassant un portrait du général Abdel Fattah al-Sissi, le 6 octobre 2013, au Caire. AFP PHOTO / KHALED DESOUKI

Le président islamiste destitué Mohamed Morsi sera jugé à partir du 4 novembre pour "incitation au meurtre" de manifestants, un procès qui pourrait attiser encore davantage les tensions en Egypte, théâtre d'une nouvelle série de violences meurtrières depuis dimanche.


L'ex-président comparaîtra devant un tribunal du district du Caire aux côtés de 14 autres personnes pour la mort de manifestants le 5 décembre 2012, a rapporté l'agence officielle Mena. M. Morsi, destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet après des manifestations monstres réclamant son départ, est accusé d'avoir "incité ses partisans à commettre des meurtres prémédités" lors de heurts devant le palais présidentiel au Caire, selon la même source.


Sept personnes avaient été tuées dans ces affrontements entre pro et anti-Morsi, survenus après la dispersion d'un sit-in d'opposants qui accusaient le président de vouloir islamiser la législation.
Les Frères musulmans, le mouvement de M. Morsi, avaient indiqué que la plupart des victimes étaient des islamistes, une affirmation contestée par l'opposition. Un journaliste anti-Morsi a été recensé parmi les morts.

Plusieurs proches de l'ex-président ainsi que des responsables des Frères musulmans, détenus ou en fuite, figurent parmi les accusés.


Le procès de M. Morsi, détenu au secret depuis sa destitution, pourrait attiser la colère de ses partisans, dans un contexte de fortes tensions. Des heurts opposant des islamistes aux forces de l'ordre et des habitants ont fait 57 morts dimanche, en marge de manifestations réclamant le retour du premier président élu démocratiquement en Egypte.


Répression implacable

Depuis la destitution de M. Morsi, les autorités installées par l'armée ont lancé une répression implacable contre les Frères musulmans, qui a connu son paroxysme le 14 août, lorsque l'armée et la police ont dispersé dans un bain de sang deux campements pro-Morsi. Depuis la mi-août, plus d'un millier de personnes ont été tuées et plus de 2.000 islamistes arrêtés, dont la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans.


La justice a interdit le 23 septembre les "activités" de l'influente confrérie et ordonné la confiscation de ses biens. Et mercredi, le ministère de la Solidarité sociale a dissous une ONG liée aux Frères, a rapporté un média d'État.
Les Etats-Unis et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton notamment ont réclamé la libération de M. Morsi comme un geste de bonne volonté, mais cette demande a été rejetée par les autorités, qui accusent les Frères musulmans de "terrorisme".

 

Malgré la répression, les pro-Morsi ont juré d'intensifier leurs manifestations contre ce qu'ils considèrent comme un "coup d'État".


Après les heurts de dimanche, plusieurs attaques ont visé en début de semaine la police et l'armée, faisant une dizaine de morts parmi les forces de l'ordre. Mercredi, une bombe a endommagé un bâtiment désaffecté de l'armée dans la péninsule du Sinaï.


Amnesty International a par ailleurs souligné que les forces de sécurité n'avaient pas réussi à empêcher les violences visant les Coptes, cibles de plusieurs attaques après la sanglante répression des pro-Morsi. Les islamistes accusent les Coptes d'avoir soutenu l'armée dans la destitution de M. Morsi. L'ONG affirme que plus de 200 propriétés détenues par des chrétiens ont été attaquées, 43 églises sérieusement endommagées et au moins quatre personnes tuées.

 

 

Un général adulé

Par ailleurs, le général Abdel Fattah al-Sissi, le nouvel homme fort de l'Egypte qui avait destitué Mohamed Morsi, n'exclut pas de se présenter à la présidentielle prévue en 2014, dans une interview mercredi à un quotidien national.

"La volonté de Dieu en décidera", a-t-il répondu en récitant un verset du Coran quand le journaliste lui a demandé s'il entendait se présenter, alors qu'il avait jusqu'alors semblé décliner les nombreux appels d'Egyptiens, de médias et d'hommes politiques à faire acte de candidature.

 

Le général Sissi, chef d'état-major de l'armée à 58 ans, avait annoncé lui-même à la télévision la destitution et l'arrestation de M. Morsi, la nomination d'un gouvernement et d'un président intérimaire à qui l'armée confiait une feuille de route prévoyant une refonte de la Constitution et des élections législatives et présidentielles pour début 2014.

 

"Ce sujet est extrêmement important", a d'abord répondu le général au quotidien indépendant Al-Masri al-Youm à la question de son éventuelle candidature. "Mais je pense que le moment n'est pas encore venu de poser la question en raison des défis et des dangers auxquels fait face le pays, lesquels exigent que l'on concentre nos efforts sur nos plans pour l'avenir", a-t-il poursuivi, avant un long silence selon le journal. "Ensuite, la volonté de Dieu en décidera", a-t-il ajouté en citant le Coran.

 

Le général Sissi est vice-Premier ministre et ministre de la Défense de ce gouvernement intérimaire, mais en réalité considéré comme le véritable homme fort du pays, adulé par une grande majorité de la population. Son portrait orne depuis juillet la plupart des boutiques et administrations, d'innombrables panneaux et murs dans les rues et de nombreuses chansons chantent ses louanges.

 

 

Aide US

Sur un autre plan, des responsables américains ont indiqué mercredi à l'AFP que les Etats-Unis comptaient suspendre la majeure partie de leur aide militaire à l'Egypte en représailles à la sanglante répression des partisans de M. Morsi.
Selon des responsables américains, Washington compte suspendre la majeure partie de son aide militaire au Caire.
L'aide américaine au Caire s'élève chaque année à 1,55 milliard de dollars, dont 1,3 milliard pour l'armée égyptienne.
Mais mardi soir, la Maison Blanche s'est refusée à confirmer ou infirmer ces informations, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Caitlin Hayden,, expliquant que l'administration comptait dévoiler ses intentions dans les prochains jours.

 

 

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Le président islamiste destitué Mohamed Morsi sera jugé à partir du 4 novembre pour "incitation au meurtre" de manifestants, un procès qui pourrait attiser encore davantage les tensions en Egypte, théâtre d'une nouvelle série de violences meurtrières depuis dimanche.
L'ex-président comparaîtra devant un tribunal du district du Caire aux côtés de 14 autres personnes pour...

commentaires (4)

SISSI.... NOUVEAU PHARAON !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

00 h 33, le 10 octobre 2013

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Commentaires (4)

  • SISSI.... NOUVEAU PHARAON !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    00 h 33, le 10 octobre 2013

  • Si par le plus grand des hasards...dieu n'existerait pas...il lui reste la religion...!

    M.V.

    20 h 07, le 09 octobre 2013

  • ET SI DIEU VEUT SISSI... QUE SISSI GOUVERNE !

    SAKR LOUBNAN

    19 h 16, le 09 octobre 2013

  • Le général Abdel Fattah al-Sissi encore et toujours depuis Abdel Nasser un autre homme fort de l’armée capable de gouverner l’ Egypte d’un bras de fer . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    13 h 32, le 09 octobre 2013

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