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Moyen Orient et Monde - Révolte

Ultimatum des rebelles syriens aux jihadistes d’el-Qaëda

Les experts « chimistes » de l’OIAC et de l’ONU commenceront bientôt à démanteler les stocks.

« Tout ce qu’on fait, c’est tirer à travers les trous des murs », affirme un rebelle d’Alep où la guerre n’est gagnée par personne.  Karam el-Masri/AFP

Les affrontements entre rebelles syriens et jihadistes étrangers s’intensifient, en particulier dans le Nord, qui échappe en majorité au régime. Six puissantes brigades rebelles ont ainsi appelé les combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe affilié à el-Qaëda, à quitter « immédiatement » Aazaz, localité frontalière de la Turquie, après des combats près de la ville. Le communiqué souhaite aussi « un cessez-le-feu immédiat » entre l’EIIL et la brigade de la Tempête du Nord à Aazaz. Il demande aux protagonistes de « s’adresser immédiatement à la Cour islamique d’Alep, qui reste en session ouverte pour 48 heures », afin de régler leurs différends. Dans un autre communiqué, les rebelles du centre de la Syrie ont fait requête en les priant de se retirer de la province de Homs. Ces demandes interviennent après des combats entre les jihadistes de l’EIIL mercredi et la brigade de la Tempête du Nord, liée à l’Armée syrienne libre (ASL), la force rebelle appuyée par des pays arabes et occidentaux. Les jihadistes, bien financés et armés, ont été au départ reçus à bras ouverts par les rebelles manquant cruellement de moyens face aux forces de Damas. Mais progressivement, ils se sont aliéné une grande partie de la population en raison de leur interprétation extrême de l’islam et de leurs arrestations arbitraires.


Des jihadistes de l’EIIL ont en outre détruit une statue du calife abbasside Haroun al-Rachid, connu comme celui des Mille et Une Nuits, estimant qu’il s’agissait d’une « idole », dans la ville de Raqa dans le Nord, a rapporté hier l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).


Sur un autre front, l’armée syrienne a repris hier aux rebelles Khanasser, une localité stratégique pour l’approvisionnement d’Alep, après des semaines de combats qui ont fait des dizaines de morts, selon l’OSDH. L’armée n’est toutefois pas encore parvenue à reprendre la totalité de la route d’approvisionnement, de violents affrontements se poursuivant dans les villages autour de Khanasser. « L’armée a recours à ses forces aériennes pour bombarder », précise l’OSDH. Le quotidien proche du pouvoir al-Watan a également rapporté la reprise de Khanasser, ce qui, selon le journal, « va permettre d’ouvrir la voie à l’aide humanitaire pour la ville (d’Alep) dans les prochaines heures et faire ainsi échouer les tentatives des hommes armés (rebelles) d’affamer » la ville.
Par ailleurs, le Parlement turc a prolongé hier d’un an le mandat autorisant un déploiement de troupes en Syrie en cas de nécessité, le gouvernement d’Ankara estimant que l’utilisation d’armes chimiques par les forces du président syrien Bachar el-Assad est une menace pour la Turquie.

 

(Pour mémoire : Des rebelles syriens constituent une force islamique)

 


Démantèlement imminent des stocks d’armes chimiques ?
Parallèlement, les experts chargés du démantèlement de l’arsenal chimique en Syrie « espèrent commencer les inspections des sites et le démantèlement dans la semaine qui vient », a annoncé l’ONU hier, au troisième jour de leur mission. La mission conjointe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’ONU « a fait des premiers progrès encourageants » et les documents qui lui ont été transmis mercredi par le gouvernement syrien « semblent prometteurs », a déclaré le porte-parole de l’ONU, Martin Nesirky. Il a évoqué « une bonne coopération avec les autorités syriennes au niveau technique », tout en précisant qu’il faudrait « des analyses complémentaires ». La tâche de l’équipe internationale composée de 19 inspecteurs est considérable, l’arsenal chimique syrien étant estimé à plus de 1 000 tonnes réparties sur environ 45 sites. Les experts ont quitté hier leur hôtel à bord de trois véhicules de l’ONU pour une destination secrète. L’équipe avait déjà indiqué dans un communiqué avoir commencé dès mercredi et « avec les autorités syriennes » à « sécuriser les sites » où elle va opérer.

 

(Pour mémoire : À Alep, la laborieuse réouverture des écoles)


C’est la première fois qu’une opération de désarmement chimique se déroule dans un pays en pleine guerre : la Syrie s’enfonce chaque jour un peu plus dans un conflit qui a fait plus de 115 000 morts depuis mars 2011. Des groupes de travail ont été mis sur pied avec des experts syriens sur trois sujets : la « vérification des informations fournies par le gouvernement syrien », la sécurité des inspecteurs et « les arrangements pratiques pour appliquer le plan » d’élimination des armes chimiques, a expliqué l’ONU. Les inspecteurs sont chargés de faire appliquer une résolution du Conseil de sécurité, la première votée sur le conflit syrien grâce à un accord russo-américain prévoyant le désarmement chimique du pays d’ici à mi-2014.

Cet accord a éloigné la menace des frappes américaines contre le régime, après une attaque chimique menée le 21 août près de Damas et attribuée aux forces syriennes par l’Occident et l’opposition.
Au Conseil de sécurité de l’ONU, un nouveau consensus s’est dessiné sur la Syrie, les 15 ayant adopté mercredi une déclaration unanime exigeant de Damas un « accès libre et sécurisé » pour faire face à « l’ampleur de la tragédie humanitaire ». Six millions de Syriens ont fui leur domicile en raison des combats, mais, selon l’ONU, le gouvernement syrien a réduit les visas pour les ONG humanitaires et posé des conditions strictes à la livraison d’aide dans les zones contrôlées par l’opposition.

 

 

Reportage

Les combats s’éternisent à Alep où la frustration des rebelles s’intensifie

 

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commentaires (5)

la Cour islamique d'Alep... mort de rire...mais c'est qu'ils s'y croient ma parole...

GEDEON Christian

13 h 52, le 04 octobre 2013

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Commentaires (5)

  • la Cour islamique d'Alep... mort de rire...mais c'est qu'ils s'y croient ma parole...

    GEDEON Christian

    13 h 52, le 04 octobre 2013

  • Le pire dans l'histoire des mercenaires "mignons et gentils" , c'est qu'il y en a qui y croit !! dur comme fer .Remarquez on en est pas à une supercherie de plus !!

    Jaber Kamel

    12 h 42, le 04 octobre 2013

  • BIEN FAIT.... BRAVO LES RÉVOLUTIONNAIRES !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 57, le 04 octobre 2013

  • LE BORDEL S'INSTALLE !

    SAKR LOUBNAN

    10 h 59, le 04 octobre 2013

  • Pauvre rebelles syriens. Ils doivent lutter à la fois contre le régime nazi et contre les jihadistes hallucinés d'al-Qaeda.

    Halim Abou Chacra

    04 h 57, le 04 octobre 2013

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