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Liban - L’éclairage

L’éclat de New York va-t-il déteindre sur Beyrouth ?

Auréolé d’un succès sans précédent obtenu en marge de la 68e Assemblée générale de l’ONU, Michel Sleiman débarque aujourd’hui à midi à Beyrouth où les milieux politiques s’attendent à des développements significatifs concernant, notamment, la formation du gouvernement.
Il n’est pas indifférent de se rappeler, en effet, que Barack Obama a entamé ses rencontres avec les chefs d’État du monde entier, par une rencontre avec le président Sleiman, avec lequel il s’est entretenu une heure durant, pour aboutir à une déclaration d’appui moins protocolaire que d’habitude.
Le chef de l’État revient aussi, fort de l’appui obtenu lors de la conférence de haut niveau du Groupe international de soutien au Liban créé à l’initiative de la France pour la sauvegarde de la stabilité, la sécurité et la souveraineté du pays. Il devrait mettre à profit ce succès et les contacts fructueux pris à New York, pour faire avancer le processus de formation du gouvernement.
On rappelle que la réunion fut consacrée à la stabilité au Liban dans le contexte de la crise syrienne, dans ses différents volets : réfugiés et communautés vulnérables ; soutien structurel et financier au gouvernement du Liban ; appui à l’armée libanaise.
Selon des milieux diplomatiques occidentaux à Beyrouth, des compromis devraient se produire sur la scène locale parallèlement aux progrès enregistrés sur le plan de l’accord entre Américains et Russes sur la Syrie. Ces compromis devraient se répercuter avant tout sur le processus gouvernemental, car il est littéralement impensable que le Liban bénéficie d’un appui international comme celui qu’il a obtenu à New York et d’aides aux réfugiés dont le montant sera décidé au cours d’une conférence internationale qui se tiendra à Genève début octobre, sans qu’un gouvernement en bonne et due forme soit mis en place pour assumer les responsabilités qui seront celles du Liban, et notamment par la création d’un fonds international chargé de gérer l’aide aux réfugiés. Un fonds dont les membres seront nommés conjointement par le Liban, la Banque mondiale et les pays donateurs, et dont les mots d’ordre seront : efficacité et transparence.
D’instinct, il y a lieu de prévoir que le retour au Liban de Michel Sleiman permettra aux contacts multilatéraux de reprendre, en vue de la formation d’un nouveau gouvernement présidé par Tammam Salam. Un nouveau gouvernement qui, prévoit-on, verrait le jour fin octobre après la rencontre entre le roi Abdallah d’Arabie et le président iranien Rohani.
Au sujet de la formule gouvernementale qui sera finalement retenue, on ne saurait que spéculer. Mais de l’avis d’une majorité d’observateurs de la scène politique, l’avantage est aujourd’hui à un gouvernement de 24 ministres formé de neuf ministres du 8 Mars, de neuf autres du 14 Mars et de six ministres centristes.
Cette formule a fini par prévaloir sur la formule dite des trois 8, ainsi que sur l’idée d’un cabinet neutre ou formé de personnalités compétentes mais seulement apparentées aux camps politiques en présence. M. Salam, qui penchait en faveur de cette formule, a dû reculer sur ce plan, de même que le 14 Mars, qui plaidait pour un gouvernement neutre dont serait exclu le Hezbollah.
La formule retenue serait en phase avec le contexte politique régional, qui pencherait globalement en faveur d’une solution politique en Syrie, avec un affaiblissement significatif des atouts militaires de l’ALS et des jihadistes et la division de l’opposition au régime. Ces développements ont donc été perçus, sur le plan interne, comme un échec relatif du camp qui misait sur des développements majeurs en Syrie et la proximité du renversement du régime en place à Damas.
Auréolé d’un succès sans précédent obtenu en marge de la 68e Assemblée générale de l’ONU, Michel Sleiman débarque aujourd’hui à midi à Beyrouth où les milieux politiques s’attendent à des développements significatifs concernant, notamment, la formation du gouvernement.Il n’est pas indifférent de se rappeler, en effet, que Barack Obama a entamé ses rencontres avec les...
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