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À La Une - Kenya

"Papa, je suis blessé, viens m'aider !"

Les survivants de l'attaque de Nairobi racontent l'horreur.

De nombreux Kényans ont afflué dans les hôpitaux de Nairobi pour faire don de sang après l'attaque meutrière contre un centre commercial. Thomas Mukoya/Reuters

Nahashon Mwangi était à son travail lorsqu'il a reçu un appel désespéré de son fils, piégé d'interminables heures dans le centre commercial de Nairobi attaqué par un commando islamiste.

 

"Papa, je suis blessé au cou et à la main. Je saigne. Viens m'aider!", le supplie son fils de 21 ans à l'autre bout du fil.

Nahashon Mwangi saute immédiatement dans sa voiture et fonce vers le centre commercial Westgate, théâtre du drame. Se retrouvant coincé dans les embouteillages, il rappelle son garçon.

 

"Ne m'appelle plus! Je veux juste que tu me sortes d'ici. S'ils m'entendent parler, ils vont me tuer!", lui dit son fils.

"Cela m'a pris une heure pour arriver là-bas", raconte Nahashon Mwangi. Mais la police a bouclé la zone. "Je pleurais et suppliais les policiers de me laisser sauver mon fils. J'ai crié et pleuré comme un enfant mais ils ne m'ont pas laissé passer".

 

Cinq longues heures plus tard, le fils de Nahashon Mwangi est finalement localisé : il a été évacué par les policiers et les militaires progressant prudemment mètre par mètre dans le centre commercial, magasin par magasin. Il a été transporté à l'hôpital universitaire Aga Khan et opéré en urgence.

Nahashon Mwangi "prie pour qu'il se rétablisse". "Mais pourquoi ces gens nous ont fait ça?", s'interroge-t-il.

 

 

"C'était comme dans un film"

Zipporah Wanjiru, employée du "Westgate Mall", elle aussi s'en est sortie, mais elle est complètement en état de choc. "Ils parlaient une langue que je ne comprenais pas", dit-elle à propos des assaillants. "Je ne comprenais rien, mais le son de leurs voix était effrayant".

Avec cinq de ses collègues, elle s'est cachée sous une table.

"Ils tiraient partout, c'était comme dans un film, on voyait les gens pulvérisés par les balles", raconte-elle en éclatant en sanglots.

 

Un blessé évacué par des soldats kényans. AFP PHOTO JAMES QUEST

 

 

Pour Titus Alede, autre survivant, c'est "un miracle de Dieu" s'il a pu échapper aux terroristes.

"J'étais en train de servir des clients quand ils sont arrivés. Ce n'est pas l'argent qu'ils cherchaient. Ils tiraient sur les gens, sans rien leur demander. Je me souviens qu'ils ont dit +vous avez tué notre peuple en Somalie, nous vous faisons payer maintenant+", raconte-t-il.

"Voyant la mort venir", il a tenté le tout pour le tout et a sauté par la fenêtre du premier étage, s'en sortant indemne.

 

 

Cachée sous une voiture toute la nuit

Une autre survivante de la tragédie, Cecilia, a passé toute la nuit cachée sous une voiture dans le parking souterrain du centre commercial, frigorifiée et morte de peur, avant d'être secourue par des soldats.

 

Quand les assaillants sont arrivés, "nous nous sommes mis à courir pour nous échapper, mais ils ont commencé à tirer. Il y avait un jeune homme avec un pistolet qui tirait sans arrêt. Quelques personnes ont été blessées, certains ont été tuées. Alors j'ai couru vers le sous-sol et je me suis mise sous une voiture". Ce n'est que 20 heures plus tard, grelottante et bouleversée, qu'elle a pu sortir indemne du Wesgate.

 

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Nahashon Mwangi était à son travail lorsqu'il a reçu un appel désespéré de son fils, piégé d'interminables heures dans le centre commercial de Nairobi attaqué par un commando islamiste.
 
"Papa, je suis blessé au cou et à la main. Je saigne. Viens m'aider!", le supplie son fils de 21 ans à l'autre bout du fil.
Nahashon Mwangi saute immédiatement dans sa voiture et fonce...

commentaires (1)

Un drame , une folie et toujours des grandes nations qui encouragent el-Qaëda de commettre ces crimes ,triste . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

16 h 46, le 23 septembre 2013

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Commentaires (1)

  • Un drame , une folie et toujours des grandes nations qui encouragent el-Qaëda de commettre ces crimes ,triste . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 46, le 23 septembre 2013

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