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À La Une - Reportage

Le Liban, refuge des artistes syriens

"Les artistes libanais sont influencés par la réalité syrienne et vice versa".

La guerre civile en Syrie "a renforcé l'intérêt porté à l'art syrien car de nombreux artistes quittent le pays et exposent à l'étranger". REUTERS/Mohamed Azakir

Des centaines d'artistes syriens fuyant la guerre civile ont trouvé refuge au Liban, où ils peuvent travailler en sécurité face à un public réceptif.

 

Comme Imad Habbab, dont la toile aux giclures colorées évoque une explosion survenue durant le conflit.

"L'explosion, il s'agit d'un moment qui peut effacer tous les rêves, toutes les opportunités, toutes les idées", déclare cet artiste de 24 ans, qui a quitté Damas l'été dernier.

 

Pour Mark Hachem, qui tient des galeries d'art contemporain à Beyrouth, Paris et New York, la guerre civile a renforcé l'intérêt porté à l'art syrien car de nombreux artistes quittent le pays et exposent à l'étranger.

"Je me retrouve à organiser des expositions et des foires pour des artistes et des salons consacrés à l'art et inconsciemment, - je ne regarde même pas - 80% des œuvres que je rassemble sont syriennes", a-t-il précisé à l'agence Reuters.

 

Les artistes syriens "reflètent la réalité, les problèmes et la tension qui règnent au Proche-Orient. (...) Ils vivent véritablement les événements". Le Liban, considéré depuis longtemps comme un centre culturel à l'échelle régionale, leur fournit un foyer idéal.

 

(Reportage : Les mille et une nuits de Damas pour oublier la guerre)

 

Raghad Mardini, ingénieur en génie civil originaire de Damas, a créé sur ses fonds propres l'Art Residency Aley (ARA) l'an dernier. La résidence accueille pendant un mois deux artistes syriens, au sud-est de Beyrouth.

"Ce mois est le moment (pour les artistes) de se reposer, d'oublier toutes les tensions et le stress qu'ils subissaient lorsqu'ils vivaient en Syrie, et se sentir en sécurité," dit-elle. "Et ils bénéficient de la liberté d'expression et du soutien des autres artistes".

 

La résidence, qui fourni aux artistes un hébergement et des matériaux nécessaires à la création, leur permet également d'entrer en contact avec des galeries, des collectionneurs et de se créer des opportunités professionnelles.

"C'est une manière de montrer qu'il y a une autre facette des Syriens", souligne Raghad Mardini.

 

L'afflux d'artistes syriens enrichit en outre la scène artistique au Liban, selon Mark Hachem. "Cela crée quelque chose de nouveau, un nouveau mouvement. Vous pouvez voir que les artistes libanais sont influencés par la réalité syrienne et vice versa".

 

Omar Ibrahim, arrivé au Liban il y a un an, ne se fait pas d'illusion sur le fait que l'art puisse faire cesser le conflit ou guérir ses blessures. Mais il peut "influer sur la conscience des gens de manière profonde".

 

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Des centaines d'artistes syriens fuyant la guerre civile ont trouvé refuge au Liban, où ils peuvent travailler en sécurité face à un public réceptif.
 
Comme Imad Habbab, dont la toile aux giclures colorées évoque une explosion survenue durant le conflit.
"L'explosion, il s'agit d'un moment qui peut effacer tous les rêves, toutes les opportunités, toutes les idées", déclare cet...

commentaires (1)

Au moins l’art en lui-même est un bon refuge . Courage . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

15 h 21, le 20 septembre 2013

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Commentaires (1)

  • Au moins l’art en lui-même est un bon refuge . Courage . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 21, le 20 septembre 2013

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