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Liban - Communautés

Un même message d’espérance des patriarches Raï et Daniel, de Roumanie

Inauguration demain à Bucarest de la première église maronite d’Europe de l’Est.

Les patriarches Raï et Daniel au siège patriarcal de l’Église orthodoxe de Roumanie

Le patriarche Raï et le patriarche Daniel se sont présentés mutuellement leurs « lettres de créance », hier matin, à Bucarest : deux icônes de la Vierge échangées au terme d’un entretien prolongé entre le chef de l’Église maronite, accompagné de son vicaire général Paul Sayah et de Mgr Samir Mazloum, et le chef de l’Église orthodoxe autocéphale de Roumanie, dans l’une des belles salles de l’imposant palais servant de siège patriarcal à l’Église orthodoxe autocéphale de Roumanie.
Les deux hommes ont naturellement parlé, à huis clos, des sujets de l’heure : la vérité sur la guerre en Syrie et le sort de la population syrienne jetée par la guerre sur les routes de l’exode et de l’émigration, en Allemagne pour les plus favorisés, mais, pour des centaines de milliers d’autres, vers les camps de Turquie et de Jordanie, et les centres et abris de fortune du Liban.

Course entre la guerre et la paix
Sur l’avion de la MEA loué par l’homme d’affaires Sarkis Sarkis se dirigeant jeudi de Beyrouth vers Bucarest, à 2h30 de Beyrouth, le patriarche maronite s’interroge, perplexe : quel message faire parvenir aux fidèles qui l’attendent dans la capitale roumaine ? Que dire du Liban ? Des chrétiens de Syrie ? De cette course insensée entre la guerre et la paix ?
Ce message, nous le retrouvons sur ses lèvres dans le briefing de son entretien avec le patriarche Daniel qu’il fait à l’intention de la dizaine de journalistes de la presse écrite et audiovisuelle qui l’accompagnent dans son voyage de quatre jours en Roumanie : c’est un message d’espérance. Le patriarche se félicite en particulier que les armes de la prière et du jeûne, qui s’accompagnent toujours de signes d’espérance, aient, du jour au lendemain, orienté la crise du Moyen-Orient vers un règlement pacifique. Ou du moins décrispé l’atmosphère et la recherche d’un règlement de la crise autre que militaire, même si les menaces de frappe subsistent.

 

(Pour mémoire : Raï opposé à une solution militaire en Syrie)

Fondation maronite dans le monde
Jeudi, nous étions une soixantaine à bord de l’appareil de la MEA se dirigeant vers Bucarest. Le patriarche est accompagné par une délégation de la Fondation maronite dans le monde conduite par Nehmat Frem. Elle comprend en outre Charles Hajje, Sarkis Sarkis, à l’initiative duquel l’expédition a été montée, Rose Choueiri, Eid Chedraoui, Joseph Féghali, Fadi et Salma Romanos, Rita Ghosn et Hiam Boustany. Objectif principal du voyage : l’inauguration d’une église maronite à Bucarest, la première d’Europe orientale.
Car le Liban essaime. L’Église maronite s’étend, géographiquement, loin de son nid natal, et il faut bien la suivre là où l’aventure la mène. En l’occurrence, c’est l’aventure économique. La Roumanie a été, après la chute de Ceausescu en 1990, l’une des destinations prises par certains maronites en raison de la guerre. Certains de ceux qui s’y sont établis ont prospéré, notamment dans les domaines de l’agriculture – culture extensive des céréales, du tournesol – et de l’agroalimentaire. Le sol de la Roumanie, en effet, n’est pas loin d’être considéré comme étant l’un des plus riches d’Europe. Ce petit noyau de pionniers venus du Moyen-Orient a progressivement grossi, au cours des vingt dernières années, avec notamment l’afflux des chaldéens d’Irak après la saignée démographique des années 90.
Aujourd’hui, après avoir loué un bâtiment à l’Église latine, les maronites libanais, en particulier les grandes fortunes locales, avec l’aide de certains de leurs compatriotes musulmans et l’effort de tous, sont parvenus à construire, à Bucarest, une belle église de trente mètres sur douze, d’une capacité de 400 personnes, qu’ils ont demandé au patriarche Raï de venir inaugurer.

Saint Charbel, ambassadeur plénipotentiaire
L’église est dédiée à saint Charbel, ambassadeur plénipotentiaire de ce que le Liban a de meilleur, notamment la fraternité entre les hommes de diverses croyances et cultures, et défenseur plein de ressources de ce rempart inexpugnable qu’est le Liban. Le père Fadi Rouhana, un jeune homme de Amchit, sert la jeune paroisse maronite roumaine, envoyé là par Béchara Raï du temps qu’il était encore évêque de Jbeil. Comme à son habitude, le patriarche va profiter de son séjour pour prendre contact avec les autorités locales, politiques et religieuses. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré hier le patriarche de l’Église orthodoxe bulgare et le ministre roumain des Affaires étrangères. Une réception a été offerte hier soir en son honneur par l’ambassadrice du Liban à Bucarest, Rana Moqaddam.
En bons Libanais, les maronites faisant partie du voyage font de leur mieux pour mêler l’utile à l’agréable, remplir leurs obligations professionnelles et sociales, tout en découvrant du pays, au prix parfois de quelques attardements. Ce qui a fait dire hier matin au patriarche Daniel, qui s’arrachait aux poses photo : « Les Orientaux ont découvert, avant Einstein, la théorie de la relativité du temps. » Le chef de l’Église orthodoxe de Roumanie a été invité par le patriarche Raï à venir au Liban pour s’en rendre compte de près.

 

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commentaires (1)

Il a besoin d'un "homme d'affaires" pour lui fournir un "jet" privé ! Yâ hassértéhhh.... Et l'argent des Wakfs il sert à quoi ? A être "placé" !?

Antoine-Serge KARAMAOUN

09 h 17, le 14 septembre 2013

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Commentaires (1)

  • Il a besoin d'un "homme d'affaires" pour lui fournir un "jet" privé ! Yâ hassértéhhh.... Et l'argent des Wakfs il sert à quoi ? A être "placé" !?

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    09 h 17, le 14 septembre 2013

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