Sleiman condamne les attaques chimiques en Syrie et s’oppose à toute intervention militaire

Le président de la République, Michel Sleiman, a condamné hier, lors d’un entretien téléphonique avec le secrétaire d’État US, John Kerry, l’usage des armes chimiques en Syrie et a mis en exergue la nécessité de sanctionner les coupables par le biais du Conseil de sécurité de l’ONU, loin de toute intervention militaire étrangère.
M. Sleiman a par ailleurs insisté sur la nécessité de trouver une solution politique à la crise syrienne. Il a également mis l’accent sur l’importance de protéger les civils dans les conflits armés, quelle que soit la communauté à laquelle ils appartiennent, et de préserver les droits de toutes les composantes culturelles dont sont formées nos sociétés, notamment les chrétiens. Il a alerté M. Kerry, dans ce cadre, sur les dangers auxquels se trouvent confrontés les lieux de culte chrétiens, notamment à Maaloula et dans d’autres villages, appelant à la protection de ces zones dans le cadre du droit international.

Les deux hommes ont également évoqué la nécessité pour les États-Unis de contribuer au succès de la réunion de soutien au Liban prévue le 25 septembre à l’ONU, afin d’appuyer la stabilité, l’économie, les institutions et l’armée libanaises, et d’alléger le poids sur le pays constitué par le flux des réfugiés syriens.

Le Hezbollah et le Baas crient victoire
Sur un autre plan, le gel mardi par le président des États-Unis Barack Obama de la frappe occidentale contre la Syrie au profit de la médiation russe a été considéré hier par le Hezbollah et le parti Baas comme une victoire du « front du refus » syro-iranien contre la politique américaine. Le vice-président du conseil politique du Hezbollah, Mahmoud Komaty, a ainsi proclamé « la victoire qualitative du Front de la résistance, qui a réussi à imposer une nouvelle équation au plan régional, laquelle a contraint les Américains à reculer, à renoncer à leur projet hostile et à s’impliquer dans une solution politique sur base de la médiation russe ». « Ce développement n’aurait pas eu lieu si les Américains n’étaient pas convaincus du danger qui guette leurs alliés et leurs intérêts dans la région, et si le Front de la résistance et du refus n’avait pas montré sa capacité et sa volonté inéluctable de répondre à toute agression militaire par la réciproque (...). Ce qui s’est produit s’inscrit dans la continuité de l’équation dissuasive imposée par la résistance en 2006, mais dans une perspective plus vaste au plan régional », a souligné M. Komaty.

Pour sa part, la section libanaise du parti Baas a estimé, dans un communiqué à l’issue de sa réunion hebdomadaire, que « le refus des peuples du monde, et surtout du peuple américain, des politiques agressives du directoire américain, qui ont conduit la région et le monde au bord du gouffre, est une preuve que les objectifs de l’administration US sont suspects ». « Les positions US, qui sont appuyées par les forces sionistes, certains pays arabes et les puissances pétrolières du Golfe, constituent une atteinte à la sécurité et à la paix internationales, et une atteinte flagrante au droit international et à la Charte de l’ONU », a indiqué le Baas.

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