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À La Une - Syrie

Attentat meurtrier dans un quartier druzo-chrétien de Damas

Les rebelles syriens s'emparent d'une base aérienne clé à Alep.

Capture d'écran de la télévision syrienne montrant les dégâts causés par l'explosion d'une voiture piégée à Jaramana, près de Damas. Photo AFP

Dix personnes ont été tuées et 56 autres ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée, mardi en fin d'après-midi, sur la place Siouf à Jaramana, la banlieue druzo-chrétienne de Damas, selon la télévision syrienne.

L'explosion a eu lieu vers 19H15 locales (16H15 GMT) juste avant l'iftar, repas qui marque la rupture du jeûne, à un moment où beaucoup de gens sont dans les rues.


La télévision a montré des images de dizaines de voitures calcinées, d'enseignes de magasins jonchant le sol et d'habitants regardant à l'intérieur des véhicules détruits.

 

Cette localité à majorité chrétienne et druze à l'est de la capitale a été la cible de plusieurs attentats de la part des rebelles car elle soutient majoritairement le régime de Bachar el-Assad.

Le 25 juillet, sur cette même place de Jaramana, sept personnes avaient été tuées et plus de 60 blessées dans l'explosion d'une voiture piégée.

 

Parallèlement, les rebelles ont pris mardi aux troupes du régime syrien une base aérienne clé dans la province d'Alep dans le nord du pays, après plusieurs mois de combats, a rapporté une ONG syrienne.

 

"Les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et d'autres groupes rebelles ont pris à l'aube le contrôle de la base de Mennegh", au nord de la ville d'Alep, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Les groupes rebelles tentaient de reprendre cet aéroport militaire depuis environ huit mois, pour empêcher le régime d'utiliser ses appareils pour bombarder les zones sous leur contrôle. Ils avaient assiégé la base depuis décembre 2012 et avaient tenté des dizaines de fois de la prendre d'assaut, selon l'ONG qui se base sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays

 

Sa prise de contrôle est survenue au lendemain d'un nouvel assaut lancé par une attaque suicide, a-t-elle précisé. Un rebelle "s'est fait exploser dans un véhicule blindé à l'entrée des bâtiments abritant le QG de la base".

"L'aéroport a été totalement libéré. On est à la recherche de ce qui reste des bandes d'Assad", selon un communiqué publié par les neuf brigades ayant pris part à l'opération, parmi lesquelles figurent l'EIIL, lié à el-Qaëda, et les radicaux des Brigades Tawhid.

Selon le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, le kamikaze était de nationalité saoudienne.

 

Après l'explosion, les rebelles aidés des combattants jihadistes ont attaqué et détruit plusieurs véhicules de l'armée, tué un nombre indéterminé de soldats et se sont emparés du complexe, a ajouté l'ONG.

 

 

Une vidéo postée par un groupe de brigades du nord de la Syrie et présentée comme montrant les rebelles sur le tarmac de la base aérienne de Mennegh.

 

 

Il y a quelques mois, les rebelles avaient pris le contrôle de l'aéroport militaire Al-Jarrah et la Base 80, chargée d'assurer la sécurité de l'aéroport international, également dans la province d'Alep. L'aéroport international d'Alep, et les bases aériennes de Kwayress et Nairab sont toujours aux mains des troupes du régime.

 

Le mois dernier, les forces de Bachar el-Assad avaient tenté d'empêcher la prise de l'aéroport en lançant une offensive blindée à partir d'Alep, soutenue par les membres du Hezbollah basés dans deux villages chiites près de la ville, selon des sources de l'opposition dans le nord.

 

Ce succès intervient au lendemain de la progression des rebelles dans la province côtière alaouite de Lattaquié. Cette région est la principale zone de recrutement pour les unités de la garde prétorienne de Bachar el-Assad qui comprend la Garde républicaine, la Quatrième division et les forces spéciales. Ces combattants pro-Assad se trouvent principalement à Damas d'où ils dirigent les opérations contre les rebelles principalement sunnites.

 

Selon un militant de Lattaquié, les rebelles ont décidé d’ouvrir un nouveau front après que les poches rebelles dans cette région eurent été pilonnées depuis les villages alentour. "Il y a une bataille pour libérer les zones d’où sont pilonnés les civils", a expliqué Omar al-Jeblawi, via Internet. Selon lui, plusieurs bataillons antirégime ont pris part aux combats, dont des groupes de rebelles locaux et des jihadistes. Mais selon d’autres militants, comme Sema Nassar, les rebelles "ne sont pas prêts (à lancer un nouveau front) et la réponse du régime va être terrible". Selon ce militant basé à Lattaquié, les rebelles ont par ailleurs capturé un religieux alaouite, Badr Ghazal, qui avait édicté un décret religieux appelant à "anéantir complètement les forces rebelles".

 

Pour sa part, l’opposition a rendu hommage à l’action rebelle. "La Coalition nationale syrienne applaudit les combattants de l’Armée syrienne libre sur la côte", a indiqué le groupe. À l’exception de quelques poches rebelles, la majorité de la province de Lattaquié demeure sous le contrôle de l’armée.

 

 

"Main de fer"

Dimanche, le président syrien avait exprimé sa détermination à écraser d’une "main de fer" la rébellion, quelques jours après avoir affiché l’image d’un régime sûr de la victoire. "Aucune solution ne peut être trouvée avec le terrorisme, excepté en le réprimant avec une main de fer", avait ainsi déclaré M. Assad au cours d’une rare allocution retransmise à la télévision publique.

 

Dans ce discours d’une durée de 45 minutes, le président a encouragé les forces armées à continuer à combattre les rebelles. "La crise ne sera résolue que sur les champs de bataille", a-t-il lancé. Fort de deux importants succès militaires, M. Assad avait déjà adressé jeudi un message aux militaires à l’occasion de la fête de l’armée. "Si en Syrie nous n’étions pas sûrs de la victoire, nous n’aurions pas eu la capacité de résister et nous n’aurions pas pu poursuivre (la bataille)" après plus de deux ans de guerre, avait-il souligné. Il avait aussi effectué un rare déplacement hors de Damas dans un ex-bastion rebelle et les autorités avaient diffusé des images de lui saluant des soldats.

 

 

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Dix personnes ont été tuées et 56 autres ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée, mardi en fin d'après-midi, sur la place Siouf à Jaramana, la banlieue druzo-chrétienne de Damas, selon la télévision syrienne.
L'explosion a eu lieu vers 19H15 locales (16H15 GMT) juste avant l'iftar, repas qui marque la rupture du jeûne, à un moment où beaucoup de gens...

commentaires (2)

Bizarre ! Vous avez dit bizarre ? Il existe bien en effet, et ce partout, des "Quartiers!" Druzo-chrétiens, Sunnito-chrétiens, Chïïto-chrétiens ou Äalaouïto-chrétiens ; mais rarement ou presque jamais de "Quartiers!" Inter-musulmans......

Antoine-Serge KARAMAOUN

11 h 39, le 07 août 2013

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Commentaires (2)

  • Bizarre ! Vous avez dit bizarre ? Il existe bien en effet, et ce partout, des "Quartiers!" Druzo-chrétiens, Sunnito-chrétiens, Chïïto-chrétiens ou Äalaouïto-chrétiens ; mais rarement ou presque jamais de "Quartiers!" Inter-musulmans......

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    11 h 39, le 07 août 2013

  • Pays alaouite contre pays sunnite ainsi se dessine la nouvelle carte de la division de la Syrie en cantons . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 36, le 06 août 2013

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