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Liban - L’éclairage

Un gouvernement de toute urgence pour consolider la présidence de la République

Les forces du 8 Mars se sont abstenues de réagir à la proposition faite par le chef du courant du Futur, Saad Hariri, lorsque ce dernier a invité ses adversaires politiques à consentir des sacrifices et à renoncer à participer au gouvernement en vue de permettre la mise en place d’un cabinet neutre. Quant aux dossiers litigieux, ils seraient évoqués à la table de dialogue, avait suggéré M. Hariri, qui devrait démarrer en même temps que le gouvernement.
Dans les milieux du mouvement Amal, on estime que l’appel de l’ancien Premier ministre ne comporte rien de nouveau, alors que les milieux du Hezbollah ont laissé entendre que sa proposition n’est pas recevable après la décision de l’UE de faire figurer la branche armée du parti chiite sur la liste des organisations terroristes. Des sources proches du parti de Dieu ont indiqué que le commandement du Hezb s’attache d’autant plus à la participation au prochain gouvernement qu’il refuse d’être marginalisé après l’initiative européenne.
Une chose est sûre, commentent des sources informées : le chef de l’État, que les roquettes dirigées contre son chef-lieu ne sauraient intimider, reste on ne peut plus attaché à ses positions qui reflètent des convictions profondes motivées par le seul intérêt national.
En effet, Michel Sleiman ne peut assurer une couverture aux combattants du parti chiite impliqués en Syrie, d’où son appel au Hezbollah l’invitant à les retirer du bourbier syrien d’autant que le fameux triptyque armée-peuple-résistance s’est désagrégé, le parti ayant décidé de faire cavalier seul dans le pays voisin.
Un ancien ministre précise de son côté que le président de la République a appelé à la mise en place d’un gouvernement au sein duquel sont représentés à égalité les différents protagonistes selon une formule respectueuse des critères définis par le Premier ministre désigné (8-8-8). Une issue qui permettrait, selon lui, au parti de Dieu de bénéficier d’une couverture légale, sans poser toutefois des conditions préalables.
Car il est de l’intérêt de la Résistance de « libaniser » ses positions, fait remarquer un observateur politique, au lendemain surtout du discours à connotation communautaire délivré par son secrétaire général, des propos qui se sont répercutés négativement sur le parti accusé par ailleurs d’agir sur la base d’un agenda iranien. Par conséquent, si le parti chiite aspire à obtenir une couverture légale, ajoute la source, il devrait commencer par renoncer à ses revendications, ne pouvant plus outrepasser ses partenaires dans la nation.
Autant de vœux pieux, selon un ancien ministre qui écarte l’éventualité que le parti chiite puisse renoncer à ses conditions tant qu’il continue de bénéficier de l’apport d’un gouvernement démissionnaire qui répond à ses desiderata au moindre coût, par le biais de ses ministres et ceux de ses alliés. Par conséquent, le Hezbollah n’a aucun intérêt à la formation d’un gouvernement qui échappe à son hégémonie, constate la source.
Entre-temps, l’Occident s’inquiète sérieusement de la situation, rapporte un ancien ministre qui se trouvait à l’étranger. Se fondant sur des rapports diplomatiques, l’Occident craint notamment la dégradation de la situation sécuritaire et un nouveau cycle d’attentats et d’assassinats politiques. Certains responsables occidentaux, qui n’ont cessé de soutenir la politique de la distanciation, s’étonnent du fait que certaines parties libanaises ayant avalisé la déclaration de Baabda ont fini par s’en défaire. L’un de ces responsables préconise d’ailleurs sans s’en cacher la nécessité de soutenir le chef de l’État qui fait actuellement, selon lui, preuve de grande sagesse au plan politique, la priorité étant à la consolidation de la première magistrature par la formation d’un gouvernement, de manière à ne pas laisser le chef de l’État se débattre tout seul dans une crise sans fin. C’est ce qu’aurait également conseillé l’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban, Ali Awad Assiri, au chef du CPL Michel Aoun lors de leur dernière rencontre qui est appelée à se renouveler après la fête du Fitr.
Toujours en Occident, qui s’est prononcé à plus d’une reprise en faveur de la stabilité au Liban, on craint en effet une discorde de grande envergure dans la région dont le point de départ serait le Liban. D’ailleurs, l’Iran également est attaché à cette même stabilité qui, si elle venait à être remise en cause, engendrerait des répercussions énormes sur le Hezbollah et la Syrie. Le parti chiite, lui aussi, trouve son compte dans cette stabilité de crainte de perdre l’espace arrière qui lui assure un environnement propice.
Le 14 Mars redoute enfin cette même instabilité qui risque de conduire droit à la déliquescence de l’État et de ses institutions laissant le champ libre au chaos.
Pour un observateur bien renseigné, la solution réside dans la formation d’un gouvernement neutre, une issue qui semble faire son chemin, dit-il. Les milieux de Mousseitbé soutiennent que le Premier ministre désigné a pris des mesures pour relancer, sitôt la fin de la fête du Fitr, le processus de formation du gouvernement, assurant que Tammam Salam fait désormais preuve d’impatience d’autant que les échéances financières, économiques et législatives se sont accumulées de manière inquiétante.
Les forces du 8 Mars se sont abstenues de réagir à la proposition faite par le chef du courant du Futur, Saad Hariri, lorsque ce dernier a invité ses adversaires politiques à consentir des sacrifices et à renoncer à participer au gouvernement en vue de permettre la mise en place d’un cabinet neutre. Quant aux dossiers litigieux, ils seraient évoqués à la table de dialogue, avait...
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