A. Gemayel : Les discours de Hariri et de Sleiman jettent les bases du dialogue sur le thème du Liban d’abord

Le leader des Kataëb, le président Amine Gemayel, a salué le discours du député Saad Hariri à l’occasion de la fête de l’Armée. « La teneur du discours revêt une grande importance à l’échelle nationale », a-t-il relevé dans une entrevue à la Voix du Liban-100.5 FM. En effet, le discours de Saad Hariri, a relevé le président Gemayel, « consacre l’alliance entre les Kataëb et le courant du Futur, avec d’autres partis, en prouvant que cette alliance est fondée sur des principes et des constantes nationales immuables ». « Il ne s’agit ni d’une alliance circonstancielle ni d’une convergence d’intérêts », a souligné le leader des Kataëb. Parmi les principales constantes qui définiraient cette alliance, telles que relevées par le président Gemayel dans le discours de Saad Hariri : « Le Liban d’abord parce qu’il n’est de salut pour le Liban sans entière loyauté à ce pays ; le soutien à l’État et à toutes ses institutions ; le principe de neutralité, que les Kataëb avaient d’ailleurs déjà réclamé, en exceptant de ce principe le conflit arabo-israélien. »

Si le discours de Saad Hariri « a consacré l’alliance Kataëb-Futur », Amine Gemayel a souhaité que cette alliance « inclue éventuellement des parties de l’autre camp, notamment chiites, parce que la réconciliation nationale ne saurait être complète sans la rencontre de tous les bords sur les constantes auxquelles a appelé le président Hariri ». « Notre travail n’est pas détaché de l’alliance nationale globale », a-t-il souligné, insistant en outre sur le rôle nécessaire des « partis modérés pour le redressement du pays ». Pour Amine Gemayel, le courant du Futur est « déterminé à mener le pays vers la modération ».

Dans ce cadre, « les propos de Saad Hariri complètent le discours du président de la République Michel Sleiman à Fayadiyeh », a déclaré le président Gemayel. Ces deux discours situent le cadre du dialogue, qui ne saurait avoir lieu véritablement sans le slogan « le Liban d’abord », et sans l’appui à l’armée et au monopole de la force. « Dialoguer nous est incompréhensible en présence de forces libanaises impliquées dans des combats à l’étranger. De même, le dialogue n’a aucun sens s’il ne réaffirme pas la neutralité du Liban. En tout état de cause, toute forme d’extrémisme dessert le dialogue », a souligné le leader des Kataëb.

Interrogé enfin sur les propos du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, à savoir « l’appui de la résistance à l’armée », le président Gemayel a estimé que « ces propos sont révélateurs du clivage actuel au niveau des institutions nationales ». « Le principe même de la résistance qui se place aux côtés de l’armée consacre la dualité de commandements, d’armées et de pays, a souligné le président Gemayel. Or l’intérêt national n’est assuré que par une seule autorité, et le dualisme est synonyme de chaos et il est fermement rejeté lorsqu’il s’agit de souveraineté. »